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Transcendance

27 Juillet 2014 , Rédigé par nolan Publié dans #Critiques de films récents

Le cinéma étant aussi une industrie et Hollywood sa plus grosse usine, il arrive que le produit sorte du magasin sans pouvoir être vendu. Mais on ne jette pas un film, surtout quand il a coûté cent millions de dollars. Alors on voit ce qu'on peut faire pour refiler comme on peut la camelote sans perdre trop d'argent. Un accident industriel, un vrai. 

Pfister : "Ma carrière de réal est foutue, hein ?!" Depp : "Complètement."

Pfister : "Ma carrière de réal est foutue, hein ?!" Depp : "Complètement."

Transcendance (Wally Pfister, 2014)

 

Transcendance est un cas d'école car le film, au sens de produit de consommation a à peine plus le temps d'exister que le film au sens d'oeuvre d'art, c'est à dire pas longtemps. Pour l'art, certains spectateurs pourrait avoir l'audace d'imaginer que le cas de ce couple de scientifiques – Will (Johnny Depp) et Evelyn Caster (Rebecca Hall) – qui veut s'aimer après la mort va être le terreau d'une réflexion existentielle. Ils verront très rapidement leurs attentes déçues au vu des deux incroyablement lourdes et inutiles scènes d'exposition. On assiste ainsi à une conférence sur la transcendance (super intéressant) puis à un débriefing d'un agent du FBI (Cillian Murphy) avec un tableau Veleda (ça rappelle le boulot). Et, pas question de se rabattre sur le divertissement, le techno-thriller qui débute après la transcendance expéditive de Will Caster est incohérent, sans enjeu, sans suspense… Les scènes s'enchainent le plus vite possible et l'équipe s’investit a minima, histoire de toucher sa paie, notamment Johnny Depp dont le salaire représenterait un cinquième du budget. Pour compenser sa gourmandise, il a fallu rationaliser et certains personnages (en fait quasiment tous) ne servent absolument à rien du tout mais leur tête est connue donc les scènes de dialogues dans un bureau se multiplient. Dans sa dernière partie, il semblerait que la Warner ait demandé quelques cascades et explosions, mais pas trop non plus parce que ce n’est pas donné et Johnny veut aussi 5 % sur les bénéfices – qu'il n'aura donc jamais vu le four commercial. Tout le monde est déjà parti de toute façon et le méga casting livre une prestation sans doute à l'image de toute l'équipe : sans plus du tout y croire.

Quant au réalisateur, Wally Pfister, c’est un proche collaborateur de Christopher Nolan. Fort de son Oscar en tant que directeur de la photographie, il s'est peut-être imaginé pouvoir conduire une grosse machine avec les coudées franches. Peut-être aussi s'est-il fourvoyé sur ses compétences en tant que cinéaste.

 

nolan

 

Note de nolan : 0

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F
Je me suis endormie, j'ai pas remarqué le tableau Veleda ^^
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N
C'était peut être un tableau Veleda du futur je ne suis plus sûr. Peut-être que c'était des transparents ou des slides de powerpoint...
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