Edge of Tomorrow
La recette (trop) voyante d’Edge Of Tomorrow est de tâcher de plaire à tout le monde. Reconnaissons que le seul objectif du dernier film de Tom Cruise est atteint.
Comme beaucoup d'entre nous, Tom Cruise n'aime rien faire d'autre que parler de lui. Mais contrairement à beaucoup d'entre nous, c'est une méga-star de cinéma, en déclin dans son pays natal mais qui continue sur son seul nom de pouvoir faire produire des films d'actions à sa gloire. Edge of Tomorrow ne faillit pas à cette règle. Le métrage tâche également de compiler un certain nombre d'ingrédients visant à toucher le plus large public. Ainsi ne repose-t-il pas sur ses seuls effets spéciaux et morceaux de bravoures – souvent illisibles – de la star en action. Cette fois, Tom Cruise joue un lâche (damned) qui s'appelle Bill mais il deviendra un héros (ouf) car son personnage revit éternellement la même journée. Celle de la grande bataille visant à sauver l'humanité des ‘‘mimics’’ – des extra-terrestres qui font rien qu'à nous embêter et qui sont moches comme tout. Doug Liman, chargé de la réalisation du film de Tom Cruise et son scénariste Christopher McQuarrie (chargé de la réalisation du précédent film de Tom Cruise) cite moult films qui plairont aux trentenaires et aux plus jeunes. En vrac, on retrouve l'excellent Un Jour Sans Fin (Harold Ramis, 1993), Aliens (James Cameron, 1986) – on note d'ailleurs la présence de Bill Paxton au casting –, Matrix (Andy et Lana Wachowski, 1999), Il Faut Sauver le Soldat Ryan (Steven Spielberg, 1998) et sans doute plein d'autres encore. Le film est une adaptation de manga (All You Need Is Kill, Hiroshi Sakurazaka depuis 2004) et offre son lot de machines de guerre toutes aussi imposantes les unes que les autres. Comme il se doit d'être international, il se déroule en Europe et surtout en France donc à Paris mais pas seulement, puisque nos héros vont à … Lyon, la Ville Lumière de poche. Le tout est emballé en moins de deux heures et ça fait plaisir. L'humour n'est pas très délicat, il y a quelques tunnels narratifs dans un sous-sol, mais on chipote. Le film arrive en permanence à se relancer, y compris lors de la dernière partie réservée aux explosions et aux cascades dans un Louvre englouti. Surtout, pour passer le test de Bechdel (1), il y un personnage féminin très fort (Rita – Emily Blunt) qui va en remontrer à cette petite mauviette de Bill. L'interaction entre les deux personnages marche bien, on est même surpris de voir la large place accordée à la guerrière.
Oh bien sûr, il n'y a aucun propos autre que celui de savoir si Tom Cruise est encore crédible en actioner – au moins cette mise en abyme permanente constitue-t-elle un enjeu cinématographique que d'autres blockbusters ne possèdent pas (2). Et, comme toujours, il excelle en petit prétentieux qui sait jouer de ses privilèges même si l'auto-flagellation qu'il s'inflige au cours du film ne sert qu'à mieux le grandir au final.
nolan
Note de nolan : 2
(1) D'ailleurs, si j'en crois les conditions, le film ne passe pas le test puisque les deux femmes identifiables du film ne partagent aucune ligne de dialogue.
(2)On le retrouve avec Michael Fassbender dans le dernier X-men mais il s’agit là de la volonté du cinéaste.
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