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Nightcall

15 Décembre 2014 , Rédigé par Antoine Rensonnet Publié dans #Critiques de films récents

Lou, en visite à Los Angeles, pose avec les lampadaires

Lou, en visite à Los Angeles, pose avec les lampadaires

Nightcall (Dan Gilroy, 2014)

 

Nightcall est un curieux double du récent Gone Girl. Mêmes discours - là sur l'amour, ici pour manager - répétitifs, usés et n'ayant pour seule substance que leur potentiel d'aliénation, même dégénérescence collective, même omniprésence de médias inventant du sensationnel, même triomphe de l'horreur. Mais, moins léché, plus âpre que celui de Fincher, le film de Gilroy est aussi plus dérangeant. Car l'articulation entre général et particulier y est plus incertaine. Ne connaissant que la négociation et le rapport de forces, dénué de toute conscience morale mais, in fine, souvent plus honnête que la moyenne dans l'énoncé de ses stratégies sociales et professionnelles, Lou, ver de terre et ancien looser, est un reflet moins déformé que l'épatante Amy. Donc une créature moins aisée à rejeter...

 

Note d'Antoine Rensonnet : 3

Note de nolan : 3

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A
Gone Girl va plus loin, c'est certain et propose une démonstration complète. Mais, l'incertitude qui pèse dans Nightcall me semble intéressante. On en reste au niveau de télés locales miteuses avec un héros sorti de terre, chômeur enfermé chez lui qui se nourrit d'Internet. C'est un parfait salaud, cela ne se discute pas, mais on n'est pas absolument pas sûr des causes de son rejet initial. Le film dit-il que, désormais, une place se libère pour ce genre de personnage ou, au contraire, que les places n'existent qu'en adoptant de tels comportements. Bref, dit-il que le monde ne tourne plus rond ou qu'il tourne carré... <br /> <br /> Il ne force pas l'identification - quand les personnages de Gone Girl doivent initialement nous faire rêver - et pourtant... En traitant tout par le rapport de forces, Lou fait montre d'une honnêteté paradoxale car il avoue ce que l'on nous apprend à cacher. Son idée maîtresse semble être d'ailleurs que ces aveux lui permettent d'optimiser son action quand on considère généralement que taire les ficelles et les objectifs réels de discours managérial, politique ou amoureux est une nécessité pour y croire et rendre ces discours crédibles et performatifs. Lou peut donc être vu comme un éternel marginal ou un précurseur cynique et génial. Et l'on sort plus ou moins rassuré.
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S
Il est vrai que NightCall semble un reflet de Gone Girl mais un reflet atténué par la croyance que le monde tourne toujours un peu rond même s'il est perverti - et ce n'est pas nouveau - par les puissances de l'argent (l'ambition personnelle illimité) et des images (le réel filmé a plus de valeur que le &quot;simple&quot; réel).<br /> <br /> Gone Girl est plus dérangeant car il va plus loin. Il opère un renversement intégral de la société américaine en dévoilant la superficialité intrinsèque de ses institutions, notamment le mariage, la famille, les médias, détruisant une par une les vérités préalablement construites. Non seulement le monde ne tourne plus rond mais il est carrément devenu carré !<br /> (On me pardonnera cette laborieuse métaphore...)
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