Les Nouveaux Sauvages
Les Nouveaux Sauvages (Damiàn Szifron, 2014)
Les Nouveaux Sauvages est un film à sketches très efficace. Il est drôle, flirte faussement avec la démagogie et restitue toujours très bien cette rancune tenace qui nous distingue de l'animal, cette volonté intrinsèque de vengeance pour soulager ses petits et grands traumas. Damiàn Szifron organise une belle montée en puissance qui culmine avec l'histoire du fils à papa, jeune chauffard protégé par sa famille. L’excellente gestion du tempo évite baisses de rythme et engorgements. Le dernier sketch, en forme de feu d'artifice final, apparaît cependant plus poussif. S'attaquant au mariage, il a tendance à durer. Et si le ton ultra-grossier passait auparavant, il est cette fois un peu pesant. Dans le même genre, on préfèrera, malgré ses limites, la première partie de Melancholia (Lars Von Trier, 2011).
Les Nouveaux Sauvages critique peut-être aussi la société argentine. L'œuvre y oppose dans tous les cas la bourgeoisie et le milieu modeste sans d'ailleurs faire preuve de plus grande bienveillance pour les opprimés. Bien sûr, Bombita, qui conte l'histoire d'un démineur qui râle contre l'administration, célèbre avec un brin de mauvais esprit une forme de populisme. Le héros (Ricardo Darin) est toutefois un pro de la victimisation assez fatigant.
Au final, Les Nouveaux Sauvages est un film amusant, bien construit et qui réveille quelques souvenirs de mordants films italiens – dont Les Nouveaux Monstres (Mario Monicelli, Dino Risi et Ettore Scola, 1977).
nolan
Note de nolan : 2
Commenter cet article