Hacker
Hacker (Michael Mann, 2015)
Retour en petite forme du cinéaste américain. Peut-être parce qu'il recycle les thèmes de Miami Vice (2006) de manière moins inspirée à l'image de l'interprétation peu intense de Chris Hemsworth. Ainsi la trajectoire de son personnage, moins romantique que celle des précédents héros manniens, ne touche guère.
Michael Mann veut aussi poser un discours en forme de passage imposé. Mais sur la collaboration entre Américains et Chinois, sur la globalisation de l'économie – y compris à travers une évidente mise en abyme puisque le film est aussi destiné au fort lucratif marché chinois (le second et le troisième rôle sont confiés à des stars locales : Tang Wei et Leehom Wang) –, il n'a pas grand-chose à dire. Reconnaissons toutefois qu'il évite d'en faire un pensum ou de tenir quelque discours réactionnaire.
Il reste néanmoins qu’avec ce scénario de série B souffrant d'une complexité qui pousse aux raccourcis grossiers[1], Michael Mann offre un spectacle de qualité. C'est une bonne idée de ne faire apparaître le blackhat (le « terroriste informatique ») que le plus tard possible pour ne pas trop donner corps à cette menace dématérialisée. Les fusillades renvoient aux plans microscopiques d'un ordinateur piraté vus au début du film et constituent d'excellents moments formels. Ce n'est pas déjà pas si mal.
nolan
Note de nolan : 2
[1] On note d'ailleurs que le réalisateur préfère généralement une forme scénaristique épurée au possible pour ses films (avec Collateral – 2004 – comme mètre étalon).
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