Journal d'une femme de chambre
Journal d'une femme de chambre (Benoît Jacquot, 2015)
Sec et noir, ce journal offre peu de moments légers. Les maîtres sont mauvais. Les servants ne valent pas tellement mieux, victimes consentantes de leur asservissement comme le remarque Célestine (Léa Seydoux), femme de chambre belle et revêche. Il y a bien dans les flash-backs qui parcourent le film quelques moments heureux mais ils sont destinés à ne pas durer. Le seul moyen pour Célestine de s'échapper, c'est de s'accoquiner avec Joseph (Vincent Lindon), un monstre, qui la conduit, avec sa bénédiction, vers une autre forme de servitude.
Caméra à l'épaule, collée aux personnages, Jacquot rend compte d'une certaine frénésie dans les va-et-vient des domestiques sous le joug autoritaire ou lubrique des maîtres. Célestine marmonne quelques insultes, joue de son pouvoir et tâche de tirer les ficelles. Elle y domine aisément les hommes et la voir se pâmer pour le plus fort, mais aussi le pire d'entre eux, ne manque pas de jeter le trouble et achève de rendre complexe ce personnage qui ne pouvait croire une seconde à la réalité de l'amour d'un maladif bourgeois (Vincent Lacoste) ou d'une vie heureuse passée auprès d'une maîtresse très maternelle (Joséphine Derenne).
nolan
Note de nolan : 2
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