Top 10 2021 et Rentrée 2022
Ouf, je n’ai pas oublié le mot de passe de site administrateur de ce blog plongé dans un état comateux.
Pour garder une trace pour nos deux lecteurs principaux (Antoine et moi), voici les Top 10 :
Philippe (nolan) :
- Annette (Leos Carax)
- The French Dispatch (Wes Anderson)
- Dune (Denis Villeneuve)
- La Loi de Téhéran (Saeed Roustayi)
- Les Olympiades (Jacques Audiard)
- Spark Brothers (Edgar Wright)
- The Suicide Squad (James Gunn)
- Last Night In Soho (Edgard Wright)
- West Side Story (Steven Spielberg)
- Le Dernier Duel (Ridley Scott)
Comme souvent, j'ai privilégié la forme au fond.
Annette se détache très nettement de tous les films que j'ai pu voir cette année, avoir autant d'idées et de panache m'ont rapidement fait oublier les passages qui m'ont fatigué.
J'ai beaucoup aimé le grand maniérisme de Villeneuve et Anderson que j'ai donc mis très haut devant l'impeccable film iranien de Roustayi dont le compatriote est resté aux portes du top 10 avec Un Héros.
Mon cœur de midinette m'a fait apprécier les Olympiades et Last Night In Soho que j'ai trouvé très maîtrisés. Tout comme l'excellent documentaire sur les Sparks.
En fin de top 10, le remake de Spielberg qui n'a de défauts que les passages mielleux de la pièce (jamais réussi à les apprécier alors que le reste est formidable) et le lourd réquisitoire de Scott dont la subtilité a disparu en 1983 mais qui est toujours capable d'offrir un film rigoureux.
En cette année calamiteuse de films de super-héros (les mauvais Shang Shi, Black Widow, Justice League version interminable, ...), Spider-Man part dans tous les sens (c'est le propre du vol de l'Araignée) mais retombe à peu près sur ses pieds et j’ai ri devant le film de sale gosse proposé par James Gunn.
Pour le reste et comme la France attend mon avis sur les sujets brûlants qui ont agité la sphère cinéphile :
- Je ne pense pas que Bac Nord soit un film de lepénistes mais je l'ai trouvé plutôt malhonnête avec son carton introductif précisant qu'il ne prenait pas le parti des policiers de l’histoire vraie dont s’inspire le film ;
- Je propose que le titre du dernier James Bond soit rebaptisé Mourir peut attendre mais enfin ce serait bien de conclure.
C'est tout pour moi !
Voici le top 10 d’Antoine :
- Annette
- Les Olympiades
- The French Dispatch
- The Spark Brothers
- Last Night in Soho
- Dune
- Illusions Perdues (Xavier Gianolli)
- The Card Counter (Paul Schrader)
- France (Bruno Dumont)
- La Pièce Rapportée (Antonin Peretjatko)
Par contre le mois de janvier fut particulièrement riche puisqu’au moins deux films méritent quelques concerts de louange.
A première vue, Licorice Pizza, comédie romantique située au milieu des souvenirs d’enfance de son réalisateur, n’a pas grand-chose d’original. Mais Paul Thomas Anderson repose son film sur une forme (une mise en scène articulée sur des allers et retours) pour raconter le fond (les allers-retours sentimentaux des amoureux) qui pousse le cinéphile maniaque à faire une liste pour voir s’il les a bien tous repérés. Contentons-nous d’un top 3 des allers-retours :
- Ceux, rocambolesques, de la camionnette de déménagement
- Ceux qui démarrent au restaurant avec Jack Holden (Sean Penn) et se concluent lors de la cascade à moto
- Ceux qui constituent l’ouverture du film quand Gary (Cooper Hoffman) croise Alana (Alana Haim) pour la première fois au lycée
Et si le film ne manque pas d’hurluberlus, de scènes absurdes, de cris, de pleurs, de plans drague foireux, il ne se départit jamais d’une certaine délicatesse, évitant tout pompiérisme quand le spleen surgit au détour d’une soirée festive ou au contraire quand le tourbillon de l’amour emporte tout sur son passage. Un peu le contraire de cette phrase.
Le second est Nightmare Alley, de Guillermo Del Toro.
Il ne faut certes plus s’étonner de la durée des films hollywoodiens ces derniers temps mais ce film de 2h30 aurait sans doute mérité un peu de concision. Ce n’est là qu’un défaut parmi de grandes qualités tant le cinéaste mexicain nous a paru particulièrement inspiré. De la simple beauté formelle des images au soin apporté aux symboles (ici, le destin du héros est présenté à travers de nombreux indices que nous ne dévoilerons pas), le long métrage ausculte les tréfonds de l’âme de son personnage principal Santon (Bradley Cooper) au cœur noir comme le charbon entre deux femmes au charme magnétique (presque littéralement pour Molly [Rooney Mara], traversée par les courants électriques de son attraction foraine), opposées en tout point. L’une à l’innocence désenchantée et l’autre, interprété par la blonde Cate Blanchett, à la rancune vengeresse. Stanton, opportuniste et débrouillard, navigue au sein d’une intrigue qui le voit s’élever dans la société avant, bien sûr, de chuter, une trajectoire « Lyndonienne » qui prend çà et là aux films américains des années 30 (Freaks [Tod Browning, 1932] et sa drôle de tribu) et 40 (Assurance sur la mort de Billy Wilder, 1944) avec bonheur.
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