Mort d’Alain Delon
Alain Delon (1935-2024)
D'une beauté parfaite et parfaitement inexpressif, Alain Delon aurait assurément pu trouver son plus grand rôle dans le monolithe de 2001 : l'Odyssée de l'espace (1968). Stanley Kubrick aurait toutefois dû renoncer à jouer avec l'idée d'une intelligence extraterrestre.
Politiquement, Delon, résolument engagé, hésita toujours entre une droite qui servait ses intérêts et une extrême-droite promettant cette action sécuritaire musclée qu'il incarna si souvent à l'écran. Curieusement, il trouva à cette fin régulièrement son inspiration dans l'œuvre de Jean-Patrick Manchette (Trois hommes à abattre [1980], Pour la peau d'un flic [1981], Le Choc [1982]).
Artistiquement, enfin, s'il joua dans deux des chefs-d'œuvre de Jean-Pierre Melville (Le Samouraï [1967], Le Cercle rouge [1970]), sa principale contribution, sans doute contre son gré, reste peut-être d'avoir illustré la couverture du meilleur album des Smiths, The Queen Is Dead (1986), dont le titre résonne ironiquement après la mort de ce parangon autoproclamé de virilisme à la française.
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