Bad Boys II, la séquence du Hummer ou l'Amérique de Michael Bay
Pour ouvrir cette nouvelle rubrique, je commencerai par l'empereur du film de bourrins des années 1990 et 2000 : Michael Bay. Michael Bay est un réalisateur de blockbuster à forte connotation
patriotique et souvent réactionnaire. Dans Bad Boys II, la dernière course-poursuite est un message politique.
Je vous le fais style bande annonce de film d'action :
Après The Rock (1996) dans lequel Ed Harris se fend d'un discours main sur le cœur sur la grandeur perdue de l'armée américaine,
Après Armageddon (1998) et Pearl Harbour (2001) qui furent sans doute deux grandes inspirations de l'excellent Team America World Police (2004, Trey Parker) et son "America Fuck Yeah !"
Un cinéaste va atteindre le paroxysme de son patriotisme (et de son talent) : Michael Bay ! Et c'est dans ... Bad Boys II !!
Bad Boys II ! La suite d'un premier long-métrage épouvantable à base de cool attitude et de "prends cette bullet dans la face motherfucker de trafiquant russo-français" (salauds de russe, salauds de français).
Bad Boys II ! De nombreuses scènes de comédie très pataudes. Des courses-poursuites de malades et des fusillades à gogo.
Mais surtout Bad Boys II, c'est l'Amérique selon Bay. Bay aime les américains sauf s'ils sont racistes mais Bay n'aime pas trop les étrangers. Ici, les ennemis sont Cubains (salauds de castristes), Jamaïcains (On n'est pas l'immigration, crie Martin Lawrence avant que Will Smith les "shoot, shoot, shoot" l'un après l'autre) ou Russes (salauds de communistes).
L'Amérique ne se mélange pas. Les noirs (trop cool) d'un côté, les blancs (trop frustrés de pas être noirs) de l'autre et les latinos (des noirs qui s'habillent mal comme des blancs) entre les deux. Mais face au danger, l'Amérique de Bay s'unit à la fin du film. Dans une dernière partie hallucinante, les blacks, blancos, latinos (américains avant tout) s'unissent comme un seul homme et font une descente à Cuba pour 1) sauver la fille 2) atomiser l'armée castriste qui protège un odieux et hystérique trafiquant d'ectasy.
De l'ectasy, c'est sans doute ce qu'a consommé le réalisateur en montant d'un cran dans ses élucubrations routières : Et que je te balance des voitures, et que je te balance des cadavres et enfin que je te balance des pauvres (étrangers, ne vous inquiétez pas).
Laissant tomber une histoire que personne ne suit de toute façon, nos héros foncent vers Cuba. Après avoir soigneusement détruit la moitié de l'île (c'est le plan A), nos bad boys prennent un Hummer et défoncent un bidonville (c'est le plan B et c'est véridique).
De deux choses l'une. Soit Michael Bay est un vrai provocateur. En omettant d'intégrer des plans dans lesquels les innocents se sortent vivants de la destruction de leur maison comme on peut le voir d'habitude dans ce genre de film, il crache au visage de Donald Rumsfeld et de l'administration Bush, démontrant le mépris américain dans ses interventions militaires, mépris cautionné par la paranoïa de la menace extérieure.
Soit, l'ectasy l'a collé au plafond et Bay exprime son fantasme de l'hégémonie américaine à travers cette scène plus que parlante.
"Qu'est-ce qu'il y a dans ton cerveau ?" dit Will Smith à Martin Lawrence excédé par son puritanisme et sa paranoïa délirante.
"Y a-t-il un cerveau dans Michael Bay ?", s'interroge le spectateur à la fin du film. Mystère mais le réalisateur arrêtera les frais avec son film suivant, le très mauvais The Island (heureusement, il y a quand même une course poursuite dans laquelle on balance des gros trucs!) et ira même jusqu'à se moquer très maladroitement de l'armée dans Transformers (salaud de Spielberg, producteur et démocrate).
La prochaine fois, Taken ou la France de Luc Besson.
nolan
Bad Boys II (2003), de Michael Bay
--------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Reflexions pointues sur films obtusJe vous le fais style bande annonce de film d'action :
Après The Rock (1996) dans lequel Ed Harris se fend d'un discours main sur le cœur sur la grandeur perdue de l'armée américaine,
Après Armageddon (1998) et Pearl Harbour (2001) qui furent sans doute deux grandes inspirations de l'excellent Team America World Police (2004, Trey Parker) et son "America Fuck Yeah !"
Un cinéaste va atteindre le paroxysme de son patriotisme (et de son talent) : Michael Bay ! Et c'est dans ... Bad Boys II !!
Bad Boys II ! La suite d'un premier long-métrage épouvantable à base de cool attitude et de "prends cette bullet dans la face motherfucker de trafiquant russo-français" (salauds de russe, salauds de français).
Bad Boys II ! De nombreuses scènes de comédie très pataudes. Des courses-poursuites de malades et des fusillades à gogo.
Mais surtout Bad Boys II, c'est l'Amérique selon Bay. Bay aime les américains sauf s'ils sont racistes mais Bay n'aime pas trop les étrangers. Ici, les ennemis sont Cubains (salauds de castristes), Jamaïcains (On n'est pas l'immigration, crie Martin Lawrence avant que Will Smith les "shoot, shoot, shoot" l'un après l'autre) ou Russes (salauds de communistes).
L'Amérique ne se mélange pas. Les noirs (trop cool) d'un côté, les blancs (trop frustrés de pas être noirs) de l'autre et les latinos (des noirs qui s'habillent mal comme des blancs) entre les deux. Mais face au danger, l'Amérique de Bay s'unit à la fin du film. Dans une dernière partie hallucinante, les blacks, blancos, latinos (américains avant tout) s'unissent comme un seul homme et font une descente à Cuba pour 1) sauver la fille 2) atomiser l'armée castriste qui protège un odieux et hystérique trafiquant d'ectasy.
De l'ectasy, c'est sans doute ce qu'a consommé le réalisateur en montant d'un cran dans ses élucubrations routières : Et que je te balance des voitures, et que je te balance des cadavres et enfin que je te balance des pauvres (étrangers, ne vous inquiétez pas).
Laissant tomber une histoire que personne ne suit de toute façon, nos héros foncent vers Cuba. Après avoir soigneusement détruit la moitié de l'île (c'est le plan A), nos bad boys prennent un Hummer et défoncent un bidonville (c'est le plan B et c'est véridique).
Will Smith au volant, Martin Lawrence à la place du mort
Dans cette scène, le symbole de l'Amérique toute puissante (le Hummer ou Humvee) détruit un bidonville de
Cuba sans se soucier de savoir s'il y a quelqu'un à l'intérieur (comme par exemple des innocents) et surtout, les héros et nous, spectateurs, prenons un pied d'enfer à cette destruction totale et
chaotique.De deux choses l'une. Soit Michael Bay est un vrai provocateur. En omettant d'intégrer des plans dans lesquels les innocents se sortent vivants de la destruction de leur maison comme on peut le voir d'habitude dans ce genre de film, il crache au visage de Donald Rumsfeld et de l'administration Bush, démontrant le mépris américain dans ses interventions militaires, mépris cautionné par la paranoïa de la menace extérieure.
Soit, l'ectasy l'a collé au plafond et Bay exprime son fantasme de l'hégémonie américaine à travers cette scène plus que parlante.
"Qu'est-ce qu'il y a dans ton cerveau ?" dit Will Smith à Martin Lawrence excédé par son puritanisme et sa paranoïa délirante.
"Y a-t-il un cerveau dans Michael Bay ?", s'interroge le spectateur à la fin du film. Mystère mais le réalisateur arrêtera les frais avec son film suivant, le très mauvais The Island (heureusement, il y a quand même une course poursuite dans laquelle on balance des gros trucs!) et ira même jusqu'à se moquer très maladroitement de l'armée dans Transformers (salaud de Spielberg, producteur et démocrate).
La prochaine fois, Taken ou la France de Luc Besson.
nolan
Bad Boys II (2003), de Michael Bay
Commenter cet article