7 Psychopathes
Cycle ‘‘films bavards’’ sur De son Coeur. Après Django Unchained, l'actualité cinématographique voit sortir trois films (Lincoln , Happiness Therapy et 7 Psychopathes) dans lesquels les dialogues revêtent une importance fondamentale. Ce, sans négliger la mise en scène. Deuxième de ces trois œuvres, 7 Psychopathes est une légère déception.
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Colin Farrell, Sam Rockwell et Christopher Walken
Pour Martin McDonagh, assurément bien moins inspiré que dans son précédent opus (Bons Baisers de Bruges en 2008), mettre en scène Colin Farrell en écrivaillon manquant d'idées s’avère sans doute une mise en abyme plus cruelle que prévue. Le film échoue à porter son regard sur le cinéma. Les éléments de l'histoire rappellent parfois Barton Fink (Joel et Ethan Coen, 1991) autrement plus réussi. Peut-être par excès de modestie, peut-être aussi parce que la potacherie et le second degré fixent trop de limites pour libérer le film dans la dernière partie, ce 7 Psychopathes ne marque pas l'esprit. Pour autant, il atteint tout de même son objectif sur deux points : on rit et Christopher Walken (qui interprète un escroc débonnaire dont la femme est en chimiothérapie) est célébré.
On rit donc, et le cinéaste ouvre son film avec une certaine insolence : une rapide exécution de deux tueurs tarantinesques (Michael Stuhlbarg et Michael Pitt, également figures de la série Boardwalk Empire – Terence Winter, créée en 2010 – sur des gangsters d'Atlantic City dans les années 1920). Par la suite, le film est porté par la logorrhée de Sam Rockwell, qui joue ici un voleur de chiens ne cessant jamais de la fermer. Pour le reste, 7 psychopathes multiplie les rencontres avec des personnages absurdes et souvent amusants : on retiendra Woody Harrelson en mafieux cynophile et Tom Waits en serial killer à la retraite à la recherche de son amour perdu. Malgré un côté foutraque, le film ne perd pas de rythme, Rockwell est le moteur du récit, il agit en permanence pour relancer la machine. Il commente, argumente et râle, avec une irrévérence certaine tirant à lui tout seul la grande galerie de personnages. Par opposition, le cinéaste entrecoupe ces bavardages par des récits, les psychopathes du scénario en cours d'écriture, qui se télescopent avec les déboires des héros. Mais cette construction ne permet pas de donner une dimension supplémentaire aux personnages à l'exception notable de celui de Walken. Le réalisateur joue avec pertinence de son image et réussit à rendre sa trajectoire émouvante. L'acteur traverse le film avec flegme et nonchalance et donne un brin de classe à cette amusante comédie.
Christopher Walken
nolan
Note de nolan : 2
7 Psychopathes (Martin Mc Donagh, 2012)
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