Bellflower
Histoire d'amour et de rupture. D'amitié aussi. Bellflower raconte avec humour une portion de vie de jeunes gens partagés entre le désir vaguement hippie de sensations et de fuite hors de l'ordre social et celui, plus conservateur, d'un nid douillet.
-----------------------------------------------------------------------------------------------
Aiden (Tyler Dawson) et Woodrow (Evan Glodell)
Woodrow (Evan Glodell) est un garçon timide qui rit souvent pour cacher sa gêne. Il est accompagné de son meilleur ami Aiden (Tyler Dawson), un fou furieux charismatique, hilarant et apparemment dilettante. Et les deux super-potes ont un projet commun : fabriquer un lance flammes. Ils ne sont pas à leur première invention et, à vrai dire, nous n’avons aucune idée de leur source de revenus. Ils boivent énormément (l'eau ne sert qu'à se laver le visage dans ce film) et s'amusent comme des fous à exploser des trucs et des machins. Officiellement, ils se préparent pour qu'en cas d'apocalypse, ils aient l'air cool comme dans Mad Max (Georges Miller, 1979), leur film culte. Aiden, dont les réparties et l'attitude sont une excellente source comique, n'a guère de difficultés pour – pardonnez l'expression – lever une fille. Pour Woodrow, c'est une autre paire de manches. Aussi lorsqu'il rencontre Milly (Jessie Wiseman), au lieu de passer une folle nuit de sexe, il préfère tomber amoureux d'elle et l'inviter au resto. Et ça marche. Ils partent en road trip au Texas, vivent des grands moments de tendresses et ne font l'amour qu'au bout de quelques jours. Le grand amour. Mais seulement pour Woodrow. La rupture est rude et Woodrow commence à en vouloir fortement à Milly. Rien de nouveau sous le soleil mais on prend goût à cette histoire d'amour entre gens qui font la fête, s'amusent, boivent, roulent sans but et sans souci. Surtout l'humour, pas bien subtil, fait mouche à chaque fois et le spectateur ne peut ressentir que de l'empathie pour ses fausses feignasses (ils travaillent beaucoup mais pour leur seul plaisir). L'image de pellicule salie est assez jolie avec ses couleurs saturées.
Dans la seconde partie, Glodell tente de faire décoller son film mais c'est plus compliqué. Il réussit à traduire l'immense colère mêlée de frustration du personnage qu'il interprète (avec une idée toute simple, la barbe lui change complètement le visage) mais le dérapage qu'il annonce tarde à se mettre en place. De plus, la faiblesse de la caractérisation de la copine de Milly, Courtney (Rebekah Brandes), se fait sentir à mesure qu'Aiden, ami sans doute un peu amoureux de Woodrow, s’efface. Et si les flammes de l'enfer crachées par la voiture à la Mad Max de Woodrow (une création d’Aiden…) sont parfois fascinantes, elles cachent mal la difficulté de l’auteur à achever son œuvre. L’orientation qu’il souhaite donner à la relation amicale n’intéresse malheureusement guère alors que la stagnation des héros, ne sachant que faire de leur vie, est à peine abordée. Quant au traitement du deuil de la rupture, il s'avère bien décevant – à un tatouage près.
nolan
Note de nolan : 2
Bellflower (Evan Glodell, 2011)
Commenter cet article