Bilan cinématographique 2011 par nolan
Avant de finir le mois de janvier, il est temps de faire un petit top traditionnel pour explorer cette très jolie année de cinéma. Beaucoup de satisfaction, peu de déceptions. Ce qui est réjouissant. Bribes et fragments revient la semaine prochaine.
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Le Top 10 :
The Tree of Life
1. The Tree of Life (Terrence Malick)
Un arbre vivant et la mort
2. Winter's Bone (Debra Granik)
Un arbre mort et la survie
3. L'Apollonide (Bertrand Bonello)
La réalité du fantasme
4. Minuit à Paris (Woody Allen)
Le fantasme de la réalité
5. La Piel que Habito (Pedro Almodóvar)
La peau du cœur
6. Une Séparation (Asghar Farhadi)
Le cœur du mensonge
7. True Grit (Joel et Ethan Coen)
Ça papote à cheval
8. Carnage (Roman Polanski)
Ça chipote à pied
9. Détective Dee (Tsui Hark)
Complot et trahison
10. Drive (Nicolas Winding Refn)
Amour et déraison
Un numéro 1 évident et jusqu'au numéro 7, d'immenses plaisirs en salle. Ce qui fait beaucoup pour des nouveautés. Les trois derniers ne déméritent pas, bien au contraire mais leur réussite fut moins marquante. Et puis le temps fait son affaire, j'ai revu Drive à la hausse et Dee à la baisse – quelques micro changements de valeur sur l'impression laissée à l’issue de la projection.
Globalement, j'ai vu beaucoup de films en salles qui m'ont satisfait et très peu que j'ai trouvé horribles. Après ce top 10, il y a les films de Cronenberg , Moretti et Hazanavicius qui auraient pu chiper la 10e place de ce classement. La liste est longue des films plaisants sortis cette année. Certes, ils ne résisteront sans doute pas tous au temps mais ont eu l'immense avantage de ne pas me faire perdre le mien. Aussi ai-je bien vu quelques mauvais films (Fighter de David O Russel, Carte des sons de Tokyo d’Isabel Coixet, Le Stratège de Bennet Miller, La planète des singes de Rupert Wyatt, ...) mais rien de vraiment nul ou détestable. Pour cela, la vidéo a été un moyen de rattrapage efficace ! Comment me suis-je retrouvé à regarder (d'un œil distrait mais quand même) Captain America (Joe Johnston) malgré le clair avertissement d'Antoine ? Pourquoi n'ai je pas cru Rob Gordon quand il lapidait Horrible Bosses (Seth Gordon) ? Sans doute parce que j'ai mon mauvais goût (je n'ai pas passé un mauvais moment devant les minauderies pour puceaux des nanas de Sucker Punch – Zack Snyder). Mais le film qui a vraiment dépassé les bornes, j'en parle un peu plus bas.
Abbie Cornish (qui interprète l'héroïne de Bright Star)
contre un zombie nazi (ou l'inverse) dans Sucker Punch
Beaucoup de grands réalisateurs américains ont sorti un film en 2011 mais ils n'ont pas réussi à squatter l'ensemble de mon top. Aussi, les jeunes ont-ils pu se distinguer : le film de Debra Granik m'a vraiment touché alors que je craignais un pensum stéréotypé complètement accroché à la performance de ses acteurs. J'irai donc voir le suivant. L'Europe ne s'en sort pas mal non plus : un film français sublime, un film majeur d'un réalisateur espagnol qui ne l'est pas moins et un film multinational d'un auteur franco-polonais. Etant très politiquement correct, j'ai intégré un film iranien polycentriste (ou pas) et un film chinois – le quota dictatures est respecté !
Comme ça tout le monde est content. Mais le plus rigolo, c'est encore de faire des catégories et des prix spéciaux dont vous trouverez le résultat ci-dessous.
Le film Marine le Pen « mais non je suis pas facho, c'est vous qui êtes étriqué »
Harry Brown de Daniel Barber
Michael Caine fait le ménage dans les banlieues londoniennes
Non chroniqué ici car pas vu en salles ni en DVD pour Interlignage, j'ai trouvé ce film non seulement très nul artistiquement mais dont le propos « kärcherisant » a fini de le conduire au fond du caniveau. Indéfendable mais quand même un peu défendu, pour le plaisir de choquer le bourgeois sans doute, Harry Brown a réussi à éviter les mitraillettes des critiques ; dommage.
Le film à moitié bien
Melancholia de Lars Von Trier, bien évidemment.
Kirsten Dunst au clair de lune
Les films que je pensais aimer plus
The Artist et Les Bien-aimés (Christophe Honoré)
Les films pour lesquels j'ai pas eu le courage
Le Cheval de Turin (Bela Tarr) et Il était une fois en Anatolie (Nuri Bilge Ceylan)
Rien que cette scène dure une heure (Muhammet Uzuner dans Il était une fois en Anatolie)
Subjugué par la beauté des images et accompagnés de critiques élogieuses, j'ai pourtant renoncé à aller les voir.
Pourquoi ? A cause de leur durée. Cette année, les films de plus de deux heures m'ont tous paru trop longs (à l'exception du Malick) et connaissant le travail de Ceylan (Les Climats m'ont ennuyé et fasciné), j'ai finalement renoncé à affronter deux fois deux heures et demie de films réputés très lents. Pourtant, deux après-midi pluvieuses mais libres auraient suffi : au pire je faisais une petite sieste digestive, au mieux, j'étais comblé cinématographiquement. Je ne pouvais pas perdre.
Le montage de l'année
The Tree of life et son tourbillon d'images comme autant de souvenirs qui s'entrechoquent. Le chef-d'oeuvre de l'année voire plus encore.
Le compositeur de l'année
Cliff Martinez pour … Contagion (Steven Soderbergh) ! Bon ok, aussi pour Drive.
Les filles avec qui on se baladerait bien toute la nuit dans Paris (spécial dédicace à FredMJG et ses psychiatres)
Léa Seydoux et Marion Cotillard respectivement Mademoiselle Charmante et Madame Fantasme dans Midnight in Paris. Allen, comme pilule du bonheur, je n'avais pas vu cela depuis Tout le monde dit I Love You (1997).
Les mecs canons dont on serait le pote boulet
Michael Fassbender en gros rancunier dans X-men : le Commencement (Matthew Vaughn) et Ryan Gosling en petit nerveux dans Drive.
L'alcoolique de l'année
On se voit plus passer une soirée avec Marcel Marx dans Le Havre (Aki Kaurismäki) qui en tient une bonne mais reste digne qu'avec Rooster Cogburn dans True Grit ... Mais ce dernier semble avoir une capacité de résistance hors du commun.
Le vomi de l'année
Kate Winslet, qui sait donc tout jouer, dans Carnage.
Selon moi, c'est une grande scène de vomi. Je la place au-dessus de celle de L'Exorciste (William Friedkin, 1973) et même devant la potache sortie de bar du héros dans Team America World Police (Trey Parker et Matt Stone, 2004). Polanski l'amène très bien, tout déborde à cet instant dans le film et le spectateur lui-même a le clafoutis au bord des lèvres. Et puis vomir sur les magazines d'art étalés sur la table du salon, c'est rigolo. Eclabousser ses congénères aussi. C'est un moment fort gênant mais, en coin, se dessine une certaine fierté d'avoir mis le boxon sans trop en assumer les conséquences.
Allez, mention spéciale pour le carnage scato au milieu de Mes Meilleures Amies (Paul Feig)
Le sourire de l'année
Alice Barnole dans L'Apollonide, glaçant et dont la « fabrication » est traumatisante.
La balade au clair de lune de l'année
La fin de Winter's Bone, même commentaire que la catégorie du dessus.
Les films que je pensais retrouver dans tous les tops et puis finalement non pas trop
Black Swan (Darren Aronofsky), Essential Killing (Jerzy Skolimowski) et Pater (Alain Cavalier)
Des soufflés ?! Ou la concurrence fut trop rude ? Disons la deuxième solution.
Le grand retour qui attendra :
Les réalisateurs De son cœur de 2011
Les frères Coen, c'était en 2010. Leur filmographie et leurs thématiques ont été largement abordées par Antoine, mais ça a largement débordé sur 2011 (No Country for Old men, A Serious man, True Grit).
Du coup pour 2011, disons que Coppola qui a permis au blog d'aller en finale d'un petit concours et Malick qui a valu à Antoine quelques commentaires fort élogieux (je ne suis pas jaloux!) sont les réalisateurs De son cœur 2011 ex-æquo.
Nous les attendons donc de pied ferme pour qu'ils viennent récupérer leur prix (un pin's à l'effigie de François Hollande).
Les grands thèmes De son cœur 2011
Pas trop dur à trouver ils sont deux et ont largement rempli les colonnes du blog :
La voie du samouraï et De guerre lasse. Le tout bien regroupé dans ce post
nolan
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