Brothers
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Basé sur une trame dramatique classique mais solide, le film est un bon produit hollywoodien. Le scénario bien construit permet de suivre très tranquillement la chute de Sam (Tobey Maguire), la renaissance de Tommy, le frère mal-aimé, et le déchirement sentimental de Grace (Nathalie Portman). Le réalisateur maîtrise les scènes dramatiques et créé une atmosphère baignée de chagrin sans forcer les trémolos. Il est aidé pour cela par la très bonne composition des acteurs principaux mais également du père des deux frères (Sam Sheppard), et de la fille aînée de Sam (Bailee Madison).
Le père est également militaire et on devine qu’il a donné une éducation très rigoureuse à ses deux fils pour un résultat tout-à-fait contrasté. La fille de Sam est trop petite et trop grande à la fois, partagée entre ses désirs de petite fille (s’amuser avec son père, puis Tommy qui fait alors figure de père de substitution) et son sens des réalités (elle voit immédiatement que son père a changé et qu’elle doit réprimer la répulsion qu’il lui inspire désormais).
Nathalie Portman
Mais les qualités de ce film sont aussi ses grandes limites. Ainsi, il offre à chacun des acteurs un moment de bravoure et ne semble qu’attendre la performance. C’est tout-à-fait symptomatique avec la fille de Sam. Conscient du talent qu’il a devant la caméra, le réalisateur offre à la très jeune fille une grande scène de crise à table. C’est certes du beau travail mais dans un casting avec trois personnages principaux et deux seconds rôles importants, ça finit par faire beaucoup. Le métrage ne dépassant jamais le scénario ni le talent des acteurs, il ne risque par conséquent aucune sortie de route.
Et malgré les qualités formelles, il faut tout de même regretter la parenthèse romantique très maladroite qui démarre après l’enterrement de Sam par contumace[1] et se termine par son retour en Amérique. U2 en fond musical, scènes d’amitié avec des potes au grand cœur, jeu avec les filles, sourires en coin, confession à la bougie parfumée, Tommy nous fait la totale du beau gosse de comédie romantique archi-sucrée.
nolan
Note de nolan : 2
Brothers (Jim Sheridan, 2009)
[1] Je ne sais pas comment on dit enterrer quelqu’un dont on n’a pas le corps…
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