Fighter
Fighter est un film globalement nul et globalement bien reçu, ce qui peut arriver. Petit jeu des pronostics : le film sera vite oublié, n’ayant servi qu’à remettre dans le circuit un réalisateur mis sur la touche après un gros bide et d’homériques colères.
Melissa Leo et Christian Bale
Fighter raconte l’ascension dans les années 1990 du boxeur Micky Ward (Mark Walbherg) et la rédemption de son coach de frère Dicky Eklund (Christian Bale) qui, en 1978, mit Sugar Ray Leonard à terre. Le film se situe dans un quartier pauvre et montre à quel point la famille peut être oppressante. La mère (Melissa Leo) est aussi le manager de Micky, c’est une insupportable salope intrusive, préférant en permanence un Dicky pourtant sous crack les trois quarts du temps. On ne préfère pas imaginer ce qu’aurait pu faire James Gray ou Francis Ford Coppola de ce matériau parce qu’on regrette déjà la fadeur du propos, les scènes romantiques qui ne le sont pas du tout et ces discours navrants venant surligner des images déjà trop démonstratives. Mais ce qui est le plus triste, c’est que le réalisateur a choisi pour décrire ces deux frères si dissemblables, deux acteurs au style de jeu complètement différent. Pourquoi pas ? Mais la sauce ne prend pas.... Walbherg n’est pas mauvais mais ne s’accorde pas du tout avec le jeu outré de Christian Bale. D’abord insupportable – on le préfère en Batman au visage figé ne semblant rien ressentir – l’acteur offre pourtant les moments qui sauvent le film du naufrage en s’aventurant sur le terrain de la comédie. Le métrage prend soudain un peu de relief quand il tourne en dérision ses personnages : on sourit en regardant Dicky s’improviser maquereau pour financer les entraînements de son frère ou lorsque la mère (dont le jeu est également appuyé) débarque avec ses sept filles mal finies pour casser la gueule de la copine de Micky (Amy Adams). La technique de combat de Micky Ward, sur les conseils de son frère, c’est d’attendre que l’adversaire s’épuise pour lui balancer un direct au foie et remporter le combat sur KO. Ca donne évidemment du panache au combat final mais ça ne change rien à l’ennui ressenti les 100 minutes précédentes.
Succès aux Etats-Unis, oscar pour Melissa Leo et Christian Bale, le film permet à David O'Russel, réalisateur intéressant, de se remettre en selle après le bide retentissant de I Love Huckabees (2003) et la réputation d’odieux personnage incontrôlable suite à la diffusion des vidéos de tournage le montrant insulter copieusement l’une de ses actrices .
nolan
Note de nolan : 1
Fighter (David O'Russel, 2010)
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