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Fighter

24 Mars 2011 , Rédigé par nolan Publié dans #Critiques de films récents

Fighter est un film globalement nul et globalement bien reçu, ce qui peut arriver. Petit jeu des pronostics : le film sera vite oublié, n’ayant servi qu’à remettre dans le circuit un réalisateur mis sur la touche après un gros bide et d’homériques colères.

 

fighter.jpg

Melissa Leo et Christian Bale

 

Fighter raconte l’ascension dans les années 1990 du boxeur Micky Ward (Mark Walbherg) et la rédemption de son coach de frère Dicky Eklund (Christian Bale) qui, en 1978, mit Sugar Ray Leonard à terre. Le film se situe dans un quartier pauvre et montre à quel point la famille peut être oppressante. La mère (Melissa Leo) est aussi le manager de Micky, c’est une insupportable salope intrusive, préférant en permanence un Dicky pourtant sous crack les trois quarts du temps. On ne préfère pas imaginer ce qu’aurait pu faire James Gray ou Francis Ford Coppola de ce matériau parce qu’on regrette déjà la fadeur du propos, les scènes romantiques qui ne le sont pas du tout et ces discours navrants venant surligner des images déjà trop démonstratives. Mais ce qui est le plus triste, c’est que le réalisateur a choisi pour décrire ces deux frères si dissemblables, deux acteurs au style de jeu complètement différent. Pourquoi pas ? Mais la sauce ne prend pas.... Walbherg n’est pas mauvais mais ne s’accorde pas du tout avec le jeu outré de Christian Bale. D’abord insupportable – on le préfère en Batman au visage figé ne semblant rien ressentir – l’acteur offre pourtant les moments qui sauvent le film du naufrage en s’aventurant sur le terrain de la comédie. Le métrage prend soudain un peu de relief quand il tourne en dérision ses personnages : on sourit en regardant Dicky s’improviser maquereau pour financer les entraînements de son frère ou lorsque la mère (dont le jeu est également appuyé) débarque avec ses sept filles mal finies pour casser la gueule de la copine de Micky (Amy Adams). La technique de combat de Micky Ward, sur les conseils de son frère, c’est d’attendre que l’adversaire s’épuise pour lui balancer un direct au foie et remporter le combat sur KO. Ca donne évidemment du panache au combat final mais ça ne change rien à l’ennui ressenti les 100 minutes précédentes.

Succès aux Etats-Unis, oscar pour Melissa Leo et Christian Bale, le film permet à David O'Russel, réalisateur intéressant, de se remettre en selle après le bide retentissant de I Love Huckabees (2003) et la réputation d’odieux personnage incontrôlable suite à la diffusion des vidéos de tournage le montrant insulter copieusement l’une de ses actrices .

 

nolan

 

Note de nolan : 1

 

Fighter (David O'Russel, 2010)

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R
<br /> <br /> Tiens, on s'est croisés sur les commentaires.<br /> <br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Tout à fait.<br /> <br /> <br /> J'ajoute que dans la liste des meilleurs films, les Oscar avaient également nommés le très recommandable Winter's Bone.<br /> <br /> <br /> <br />
R
<br /> <br /> Bonjour Emilie.<br /> <br /> <br /> Peut-être la note est-elle "extrême" (enfin, oui, elle l'est) mais mon article - du moins, je le crois - n'est pas une bouffée de haine écrite pour me faire plaisir. Ce que je reproche au<br /> Discours d'un roi (au-delà de la réécriture de l'histoire - totalement inutile et ridicule car les Britanniques n'ont, que je sache, aucune raison de ne pas être fiers de ce que fut leur<br /> comportement général durant la Seconde Guerre mondiale), c'est de ne pas être du tout du cinéma mais de ne reposer que sur un cabotinage extrême des acteurs. Pourtant la matière existait...<br /> <br /> <br /> Un moment du film illustre ce néant cinématographique puisque les meilleures images (qui elles-mêmes sont pourtant loin d'être les meilleures de celles alors faites par les Allemands dont le<br /> cinéma était à des années-lumière de celui de Fritz Lang dans Metropolis qui n'est même pas le chef d'oeuvre de son auteur ; j'écris cette phrase quasiment incompréhensible pour<br /> permettre à celui qui réussit à la décrypter de voir la gradiation de l'échelle de notation) sont celles extraites d'un documentaire nazi. Je n'y peux rien mais c'est tout de même assez criant<br /> (et qu'on ne me soupçonne pas de sympathie pronazie !). Bref, je trouve ce film incroyablement vide.<br /> <br /> <br /> Pour être tout à fait honnête et faire état de mes "conditions psychologiques", je précise que j'avais de très grosses réticences avant d'y aller (les mêmes que celles de nolan) mais que la<br /> séance en elle-même était un bon moment. Le foin qui a été fait autour du film ne m'a certainement pas poussé à augmenter ma notation mais, tout bien considéré, je la trouve juste (c'est-à-dire<br /> objective dans sa subjectivité). Pas de haine donc mais la confrontation à un spectacle que je juge désolant (après, c'est sûr, que je continuerai à me servir de cet exemple pour railler le<br /> palmarès des Oscars - qui ne se trompent pas toujours puisque mon cher No Country for Old Men avait eu, en son temps peu lointain, les honneurs de l'académie).<br /> <br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> M...M...Mais Emilie, quand même ! Ils ont filé QUATRE Oscar au Discours d'un Roi. Quatre ! Dont meilleur film et meilleur réalisateur, tu le crois pas ?! Dans la catégorie meilleur film,<br /> il y avait : Black Swan, True Grit, Inception, Toy Story 3, The Social Network. Bon il y avait aussi un film de Danny Boyle qui est quelqu'un d'irrégulier (Transpotting,<br /> Slumdog Millionnaire) et Fighter. Donc entre une histoire d'ascension sur fond d'amitié qui se délite et la même chose sur fond d'amitié qui se forme, il y a deux films qui me<br /> semblent radicalement opposés dans la forme. L'un est ambitieux, l'autre est consensuel. Je ne m'aventure pas sur le fond du Discours ... , Ran l'a fait, je pense que c'est lisible, il<br /> n'y a rien d'hargneux même si la formule "néant cinématographique quasi absolu" n'est pas très tendre (mais assez<br /> drôle).<br /> <br /> <br /> <br />
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E
<br /> <br /> effectivement, l'essentiel quand on a un avis c'est de penser qu'il est juste ;)<br /> <br /> <br /> Bon j'ai vu que vous aviez mis zéro pointé au discours d'un roi donc je vais même pas lire l'article ça me paraît extrême. The social Network était ceci dit, un film divertissant très beau<br /> esthétiquement, de là à lui filer un Oscar...<br /> <br /> <br /> <br />
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E
<br /> <br /> Hum, bon alors j'étais partie pour vous remercier de me faciliter la tache et de m'épargner de m'ennuyer pendant toute la durée de ce film, par contre comment pouvez-vous décrier à ce point Le<br /> Discours d'un roi???!!! je vais de ce pas vérifier si j'aurais raté la critique-explication de cette haine... <br /> <br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Emilie,<br /> <br /> <br /> La bande annonce du Discours d'un Roi laisse pourtant présager d'un film ultra prévisible avec performance d'acteurs à la clé, coup de coude au spectateur et grands moments d'amitié gnan<br /> gnan. Ran l'a trouvé nul et je le remercie pour<br /> le coup de m'avoir faciliter la tâche mais surtout, je trouve terriblement injuste que l'Académie des Oscars ait porté le film si haut dans son palmarès alors qu'il y avait The Social Network dans la même<br /> catégorie. Après avoir vu Fighter, je constate que ce bien fade Discours n'est pas une exception. Néanmoins, je dois admettre que nous faisons partie d'une minuscule minorité<br /> d'anti. Heureusement que nous avons raison <br /> <br /> <br /> <br />
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