Flight
Que reste-t-il de Robert Zemeckis après une décennie pas très fameuse ? Pas grand-chose malgré un talent indéniable pour le divertissement. Il abandonne la performance capture pour un drame se voulant vaguement une réflexion sur l'Amérique (remember Forrest Gump). Et, notamment plombé par cinq horribles minutes finales, le film tombe globalement à côté de la plaque.
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Denzel Washington
Faut-il accorder à Robert Zemeckis le bénéfice du doute et se laisser penser que les cinq dernières minutes de son film, une séquence de contrition archi-baveuse à peine digne d'un téléfilm bigot d'une obscure chaîne de la TNT, ont été salopées exprès faute pour le réalisateur d'avoir le final cut ? Pour l'auteur de Qui veut la peau de Roger Rabbit ? (1988) et Retour vers le futur (1985), la réponse est oui ! Pour celui de Forrest Gump (1994), elle serait plutôt peut-être pas.
Qu'en est-il du reste ? Et bien les quarante premières minutes constituent une belle entrée en matière à base de fille nue, d'alcool et de cocaïne et surtout d'un vol moyen courrier qui tourne au vinaigre puis au miracle. Zemeckis est assurément un très bon faiseur et le prouve une fois de plus. Par la suite, Whip, le pilote alcoolique (Denzel Washington, toujours très bien) qui a sauvé une centaine de personnes d'une mort certaine doit échapper à l'étau des policiers de l'air : certes il était saoul mais l'avarie de l'avion était technique, il n'y a pas faute humaine. Mais si Whip est un héros, le fait qu'il soit rempli d'alcool et de coke continue d'en faire un danger potentiel. Et Dieu dans tout ça ? Il n'aurait pas donné un petit coup de main ? Dieu, le mensonge et l'héroïsme, voilà trois thèmes chers à l'Amérique. Zemeckis présente le dilemme de manière amusante, le spectateur est assurément du côté du menteur et se sent peu convaincu par le permanent ressac divin (un cancéreux sarcastique – James Badge Dale, une église coupée en son clocher, et des croyants partout plus ou moins obsédés par Dieu). Le cinéaste n'a cependant absolument aucun point de vue et sa démonstration tourne court. Le cheminement moral de son héros devient pesant et long, le suspense seul comptant encore. Pire, en voulant contenter tout le monde, l'œuvre propose un grand écart entre un rebondissement un peu insolent via le personnage de Harling (John Goodman) et la direction opposée prise à peine quelques minutes plus tard. Pour sombrer.
nolan
Note de nolan : 1
Flight (Robert Zemeckis)
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