In The Loop
Adaptation sur grand écran de la série télé The Tick of It, la réussite du film tient dans son rythme extrêmement soutenu mais qui ne lasse jamais.
Filmé en vidéo, en donnant un aspect « caméra embarqué », le long-métrage plonge immédiatement le spectateur dans le feu de l’action avec le très stressé Malcom Tucker, l’équivalent britannique du directeur de cabinet du premier ministre qui, après avoir écouté l’interview d’un des ministres, accourt dans son bureau pour l’insulter. Nous découvrons le monde de l’administration politique dans une caricature appuyée et verbalement féroce. La pyramide hiérarchique est classique : le grand chef humilie les petits chefs qui humilient leurs agents qui se tirent eux-mêmes dans les pattes. La seule figure politique représentée frontalement (le secrétaire d’Etat maladroit) est maltraitée par Tucker, méprisée par sa directrice de communication et son assistant parlementaire. Cela pourrait être d’un cynisme achevé, mais tel n’est pas le cas. Si le réalisateur a assez peu de tendresse pour ses personnages, nous sentons poindre par certains moments et dans certaines actions des personnages (une diplomate américaine anti-guerre, un général contre l’intervention et l’homme politique candide) que tout n’est pas perdu. Mais rien n’est gagné. Nous savons tous que les Etats-Unis et la Grande-Bretagne ont choisi de voter la résolution pour intervenir en Irak. Politiquement, le film n’a rien de révolutionnaire mais le traitement comique avec ses vannes balancées à la cadence d’une mitraillette, ses situations embarrassantes ou cocasses sied parfaitement à cette ambiance d’urgence et de manipulation. Un grand éclat de rire.
Peter Capaldi dit des gros mots tout le temps
In the Loop (2009) d'Armando Iannucci
Note de nolan : 3
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