Iron Man 2
On avait plutôt aimé le premier Iron Man, il y a deux ans. Ce qui faisait la relative réussite de ce film perdure dans ce second opus. Pourtant, celui-ci – ce qui est largement dû à un scénario quelque peu confus qui introduit trop de personnages – s’avère, au final, un peu décevant.
Iron Man/Tony Stark (Robert Downey Jr.)
De cet Iron Man 2, on remarquera tout d’abord que le cocktail de combats de super-robots et d’humour qui faisait la réussite et le charme relatifs du premier opus (en 2008 par le même Jon Favreau) opère toujours à peu près et cela grâce au double charisme du personnage principal (incarné par Robert Downey Jr.). En super-héros en armure rouge et dorée, il reste impressionnant alors qu’à la ville, c’est-à-dire en Tony Stark, play-boy milliardaire, individualiste, mégalomane, narcissique et incontrôlable, il est assez réjouissant – ce qui est largement dû à l’excellente composition de l’acteur principal. Par ailleurs, les scènes de bataille – sans être extraordinaires – sont plus que correctes et, pour tout dire, largement assez spectaculaires pour remplir le cahier des charges incombant à ce genre de films.
Pourtant – même si l’on ne s’attendait tout de même pas à des merveilles – le film s’avère, au final, un peu décevant. En fait, la principale faiblesse du film réside dans un scénario assez confus qui laisse la place – notamment dans le second tiers du film – à de sévères baisses de rythme et surtout introduit trop de personnages. Le casting est certes de qualité et chacun joue plutôt correctement sa petite partition mais, là, c’est sans doute bien trop : en sus d’Iron Man/Tony Stark et de sa secrétaire amoureuse et baby-sitter – on remarquera que l’univers proche du héros se résume à ce seul personnage ce qui, paradoxalement, est peut-être trop peu –, Virginia Potts (Gwyneth Paltrow), le film laisse une place importante au lieutenant-colonel James Rhodes (Don Cheadle), à Ivan Vanko (Mickey Rourke) – dans le rôle du grand méchant –, à Natasha Romanoff (Scarlett Johansson), le chef du S.H.I.E.L.D, Nick Fury (Samuel L. Jackson), à Justin Hammer (Sam Rockwell) – rival industriel de Tony Stark – et même à différents membres de l’armée ou de la classe politique des Etats-Unis. N’est pas Tim Burton qui veut et Jon Favreau est très loin d’utiliser le potentiel de tous ses personnages comme l’a fait le réalisateur de Batman returns (1992)… Aussi le film souffre-t-il plus ou moins du même défaut que Spiderman 3 (Sam Raimi, 2007). On se contentera d’un seul exemple pour illustrer ce défaut majeur. Jon Favreau offre certes une belle scène de combat à Natasha Romanoff – mais qui, pour prendre un exemple récent, est moins réjouissante (alors qu’elle se joue dans un registre humoristique un peu similaire) que ne le sont celles de Hit Girl (Chloë Moretz) dans Kick Ass (Matthew Vaughn, 2009) – à la fin du film mais, pour le reste, Scarlett Johansson fait surtout de la (très jolie) figuration et le réalisateur échoue totalement à créer une icône sexuelle comme l’était la Catwoman (Michelle Pfeiffer) de Batman returns (n’est pas Burton qui veut bis)[1]. On regrettera également que les apparitions d’Iron Man, nécessairement limitées (ne serait-ce que pour des raisons de budget), ne soient pas mieux mises en valeur, le réalisateur ne tirant qu’un parti limité du côté toujours spectaculaire de celles-ci.
Bref, le film est très loin d’être un chef d’œuvre et souffre de très sérieuses limites mais on conclura tout de même en rappelant qu’il constitue un honnête divertissement pour les fans de comics (ou les anciens fans – dont je fais partie – qui s’en serviront comme d’une madeleine de Proust tout-à-fait comestible à défaut d’être véritablement savoureuse).
Antoine Rensonnet
Natasha Romanoff/La Veuve Noire (Scarlett Johansson)
Note de Ran : 2
Note de nolan : 2
Iron Man 2 (Jon Favreau, 2010)
[1] Cela laisse, en fait, à penser que le personnage ne sert à presque rien et qu’introduire ce personnage féminin supplémentaire était inutile, celui de Virginia Potts suffisant largement. On remarquera d’ailleurs – et on le mettra au crédit du réalisateur – qu’il filme très bien (comme c’était déjà le cas dans le premier Iron Man) Gwyneth Paltrow…
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