Jack Reacher
Jack Reacher, c'est le Zlatan Ibrahimovic des détectives. Sauf qu'au cinéma c'est Didier Deschamps qui l'interprète. Tom Cruise n'est pas très à l'aise dans ce film qui, après une bonne première heure, sombre.
Tom Cruise
Nos lecteurs les plus téméraires ont lu la réclamation de la C.C.A.F.Q.C.P.F. et le savent, les films d'actions ne devraient pas dépasser 60 minutes. Cette règle s'applique à Jack Reacher.Pas en raison d'une absence de scénario mais parce que celui-ci disparaît lors de la conclusion de la très réussie course-poursuite en voiture.
Christopher McQuarriepropose une enquête à base de complot, facile à suivre (le spectateur a souvent un coup d'avance) mais bien racontée. On apprécie la longue séquence d'introduction sans paroles, très claire et très prenante. Ce n'est certes jamais subtil, souvent même un peu lourd à tant vouloir se la donner dans le genre viril, mais au moins l'intérêt reste constant. On s'amuse – comme le cinéaste sans doute – à regarder Werner Herzog en Zec, le méchant très statique, à mater les seins de l'avocate (Rosamund Pike) qui, non seulement doit porter des décolletés, se pencher odieusement quand elle parle mais en plus courir dans l'escalier pour provoquer des balancements pas très affriolants mais vraiment esclaffants. Regrettons tout de même que Tom Cruise, qui cherche à opérer un croisement entre son personnage positif de la franchise Mission : Impossible(1) et celui négatif de Collateral (Michael Mann, 2004), peine à donner de la consistance à son héros super macho. Peut-être qu'il est trop petit, qu'il a une trop faible voix pour interpréter un type aussi désabusé et renfermé. Il est meilleur en petit nerveux. Mais bon, de toute façon, l'histoire se met à patiner gravement après la longue course-poursuite citée plus haut. Dès lors, les invraisemblances et les raccourcis sont trop criants pour être acceptés tels quels par le spectateur. Soudain, Reacher découvre toutes les preuves de sa théorie dans un club de tir et trouve en son patron (Robert Duvall) un précieux allié et un sidekick comique pour l'assaut final. De son côté la jolie avocate met encore plus vite la main sur des archives – dont on n'a pas compris la provenance (elle portait pourtant lors de l’explication un pull à col roulé) – prouvant l'étendue des malversations d'une puissante entreprise qui veut ouvrir un puissant supermarché pour sans doute vendre de la vache folle, du Coca, des pilules 3ème génération et des DVD de Jack Reacher. Donc kidnapping, baston et tout le monde rentre chez soi. Cette accélération aurait pu être rocambolesque, elle est malheureusement grotesque et un peu frustrante pour qui s'est, avec indulgence, pris au jeu de la première partie. Tout cela pour laisser la place des scènes d'actions très classiques.
nolan
Note de nolan : 1
Jack Reacher (Christopher McQuarrie, 2012)
Commenter cet article