John Carter
John Carter est un film d'aventures qui se passe sur Mars. Son premier objectif, celui de nous faire passer un bon moment est atteint grâce à une construction claire et un rythme soutenu sans être épuisant. Par contre, il échoue à aller plus loin et à explorer les enjeux que l'histoire offrait.
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Un toutou et John Carter de dos
Nous avons beau ne pas connaître les romans d'Edgar Rice Burroughs (ceux du cycle de Mars, publiés entre 1917 et 1948), une histoire de guerre de pouvoirs, de princesse à sauver avec des animaux pas possibles donne toujours envie.
John Carter (Taylor Kistch – un peu comme si la France avait un acteur qui s'appelle Michel Surranné) est un capitaine qui, à son retour de la guerre de Sécession, constate que sa femme et sa fille ne sont plus de ce monde. Aussi, n'a-t-il plus goût à la guerre, ni à l'amour. La seule chose qu'il le maintienne en vie est son désir de faire fortune (il ne lui reste, en effet, plus que l'argent). Il cherche en vain de l'or dans les montagnes de l'Arizona. Mais, alors qu'il trouve la grotte recouverte d'or qu'il cherchait depuis longtemps, il est soudain transporté sur une planète inconnue peuplée de drôles de créatures à quatre bras (les Tharks) et d'humains au sang bleu (les Rouges). Deux peuples rouges se font la guerre, les Tharks vivent de leur côté. Carter est sur Mars mais il l'ignore encore. En tant que Terrien, son corps est beaucoup moins sensible à la gravité que ceux des locaux. Il a donc des supers pouvoirs. C'est en cherchant à rentrer chez lui pour se construire une piscine remplie de billets que John Carter fait absolument tout le contraire : il sauve des gens, tombe amoureux, devient le chef d'un clan, fait la guerre et la gagne. Bref, le cynisme mal placé, c'est fini, l'amour et une cause à défendre comblent désormais notre héros.
Le film n'est pas très beau. Les décors et costumes aux inspirations africaines et moyen-orientales ne sont malheureusement pas mis en valeur et Stanton ne cherche même pas à rendre fascinant les gigantesques étendues désertiques. Par contre, il arrive à imprimer un rythme certain au prix d'une introduction cousue de fil blanc et de dialogues qui se chargent de décrire le caractère du héros afin d'aller au plus vite sur Mars. Les intrigues de palais ne sont pas bien compliquées mais suffisamment épaisses pour avoir envie de découvrir ce qui va se passer. Les scènes d'actions sont très spectaculaires et le héros, plutôt bien interprété par Taylor Kitsch, évite d’être fade. Regrettons seulement que le film ne cherche pas à explorer quelques-uns des enjeux qu’il présente notamment celui lié à la guerre. Carter, en voulant défendre son pays, a perdu sa famille. Aussi, sa position est la suivante : toute guerre est inutile et l'humanité ne l'intéresse plus. Ce n'est pas le point de vue de la Princesse Deja Thoris (Lynn Collins), docteur en sciences atomique de Barsoom (Mars pour les Terriens), dont Carter va tomber éperdument amoureux (c'est une femme avec des jolies fesses et qui, comme lui, adore se battre!!). Mais cette opposition n’est pas creusée. C'est dommage parce qu'il y avait sans doute matière à poser quelques questions sans rien abandonner de la dimension grand spectacle. C'est dommage car Carter devient le sauveur de la cité Helium avant tout parce qu'il craque sur une princesse. Voilà qui, au moins, aurait mérité un peu d'humour. Le film n’en manque cependant pas complètement. Certes, il reste familial – avec ce chien monstre aussi mignon que moche ou ce running gag qui consiste à montrer le héros fonçant tête baissé puis réfléchir après – mais évite toute lourdeur.
Donc, voilà, c’est un bon produit. Un peu comme Mission : Impossible – Protocole Fantôme (Brad Bird, 2011) mais avec un scénario.
nolan
Note de nolan : 2
John Carter (Andrew Stanton, 2011)
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