Journal de France
Retour sur la filmographie de Raymond Depardon à travers le regard de sa compagne. Montage parallèle : pendant que monsieur est sur la route cherchant au présent des images d'autrefois, madame ressort les archives parfois inédites. Une excellente porte d'entrée dans l'univers du cinéaste.
Bien sûr, Claudine Nougaret porte un regard admiratif sur le travail de son compagnon. Evidemment, les archives nous racontent plus la vie du cinéaste que les instants d'histoire saisis (et parfois saisissants) par ce dernier. Sa caméra s'attarde d’abord sur les jolies filles, est bientôt bousculée par la guerre, se fait de plus en plus posée, aguerrie, finit par découvrir d'incroyables moments d'absurdité (en particulier deux, stupéfiants, avec des mercenaires puis des gendarmes). Nous voyons le regard du cinéaste évoluer. Il n’est pas que social et Claudine Nougaret dévoile, sans jalousie trierwellerienne, les images remplies de sensualité d'une ex-compagne du photographe (il la filme s'ennuyer dans le désert).
En parallèle, Depardon se fait un trip on the departemental road plutôt croquignolet avec le plan caméra embarquée sur le toit de la camionnette à la manière de la Vie Moderne (2008). Ces scènes sont globalement moins marquantes que les archives mais créent du liant entre les extraits. Il est intéressant de constater que Depardon cherche sur la route des paysages vintage sans personne dedans alors que ces archives sont, elles, remplies de personnages.
nolan
Note de nolan : 3
Journal de France (Raymond Depardon et Claudine Nougaret, 2012))
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