L’Age de glace 4 : La Dérive des continents
L’Age de glace, quatrième du nom. L’épisode de trop, comme on pouvait le craindre. Non, en fait. La formule, malgré ses limites, fonctionne toujours. Grâce à une construction efficace et au toujours incroyable Scrat.
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Scrat
Le filon s’épuise-t-il ? Pas tant que ça. Certes, c’est toujours un peu la même chose et le quatrième épisode – sous-titré La Dérive des continents – de l’Age de glace (laissé aux mains de Steve Martino et Michael Thurmeier après que les trois précédents aient été confiés, en 2002, 2006 et 2009, à celles de Chris Wedge et Carlos Saldanha pour le premier, Carlos Saldanha pour le deuxième et Carlos Saldanha et, déjà, Michael Thurmeier pour le troisième) reste un pur divertissement familial. Drôle et de bonne qualité. Les valeurs, épaisses et bien-pensantes, ont pourtant de quoi énerver : amour (ohh…), amitié (bouh…), famille (pfff…) et entraide (arff…). Cependant, en se recentrant rapidement, au moyen d’un scénario relativement habile, sur le trio de héros récurrents (Sid le paresseux, Manny le mammouth et Diego le tigre accompagnés par la mémé du premier) opposé à une bande de pirates menée par un affreux macaque et en optant pour une durée courte, le film, plutôt bien réalisé, tient son rythme et parvient à distiller un nombre appréciable de gags réussis. Bref, s’il ne se renouvelle pas, il n’ennuie pas non plus. D’autant qu’est, bien sûr, présent l’extraordinaire Scrat, plus fameuse des créatures cartoonesques de la décennie écoulée et véritable star de la saga.
Manny, Diego, Sid, la mémé de Sid et Kira
Placé, comme d’habitude, en périphérie de l’action principale, il ne s’empare pas du film (même si les première et dernière séquences lui sont entièrement dédiées) mais lui offre d’extraordinaires respirations. Avec ses yeux hallucinés et sa monomaniaque quête du gland, il continue à rayonner. Le merveilleux et débile écureuil traîne toujours en marge, sans jamais s’occuper des autres et se trouve doté de son propre scénario (la recherche d’un trésor évidemment exclusivement composé de glands). Alors que la formule continue de fonctionner, qu’elle pourrait – pourquoi pas ? – être appelée à connaître un nouvel épisode, il faut peut-être se poser directement la question : l’invention de Scrat est-elle juste un coup de génie fortuit ou répond-t-elle à une marque de malignité perverse de la part des auteurs ? Car l’amour, l’amitié, la famille et l’entraide, ça lui traverse bien peu l’esprit à la petite bête. Il n’est dès lors pas tout à fait anodin de souligner par quoi une franchise, somme toute classique et appréciable, trouve toujours, sous la menace de l’enlisement, le moyen de reprendre un nouveau souffle. Grâce à l’inverse de ce qu’elle semble prôner… En privilégiant cet angle d’approche, il faudrait peut-être tout changer dans notre appréciation des désormais multiples Age de glace…
Scrat
Antoine Rensonnet
Note d’Antoine Rensonnet : 2
L’Age de glace 4 : La Dérive des continents (Steve Martino et Michael Thurmeier, 2012)
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