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L'Agence

30 Mars 2011 , Rédigé par nolan Publié dans #Critiques de films récents

Dieu habite New-York dans cette bondieuserie anti-Bible (ou Torah, Coran, Guide Michelin,…) qui ne manque pas de défauts. Mais grâce à ses acteurs convaincants et son rythme bien tenu, le film séduit de justesse.

 

Agence-1.jpg

Costard et mini-jupe (Matt Damon et Emily Blunt)

 

Dieu et Hollywood donnent souvent lieu à des divertissements de mauvaise qualité : les récents  Le Livre d’Eli   (frères Hugues, 2010) et Je suis une Légende (Francis Lawrence, 2009) sont deux exemples parmi tant d’autres. Il faut dire que ces films à gros budget tentent de s’affranchir de toute forme de réflexion à la recherche – peut-être – de la béatitude ou, à tout le moins, du consensus. L’Agence (The Adjustement Bureau en version originale, ce qui a le mérite d’être plus clair que le titre français) ne vise pas à la première mais favorise le second en disant tout le bien qu’il pense de Dieu mais avec modération : les interprètes trop zélés des écritures sacrées ne sont pas très gentils. Mais ici, Dieu s’appelle le Patron, il a un plan pour nous tous mais parfois le hasard lui joue des tours et à de très rares exceptions, il laisse faire les Hommes pour un résultat qu’il juge peu concluant. A New York, ses anges sont des bureaucrates à chapeau mou qui réglementent le parcours des Hommes. Et dans cette célèbre ville américaine, il y en a un, David Norris (Matt Damon), promis à une belle destinée (député, sénateur voire président !) qui va tomber amoureux d’une danseuse (Emily Blunt) alors que ce n’était pas écrit comme ça. Du coup, les anges-bureaucrates vont régler tout ça mais même ceux-ci ne sont pas parfaits : l’un deux (Anthony Mackie) va foirer un peu sur les bords et David Norris va découvrir la vérité. Ce dernier tentera alors d’aller à l’encontre des divins desseins.

George Nolfi filme New York comme une succession de grands et beaux espaces dans lesquels l’homme est bien seul ce qui est très joli mais ne va pas bien loin. D’une part parce que les scènes sucrées ne manquent pas. Il s’agit d’une romance avec de talentueux acteurs mais en surlignant toutes les émotions, en s’aidant d’une musique jouée par une centaine de milliard de violons dégoulinants à chaque moment de tendresse, l’histoire d’amour finit par agacer. D’autre part, on se demande parfois si le cinéaste ne prend pas les spectateurs pour des imbéciles en transformant les dialogues en café-philo pas finaud sur le libre-arbitre. Mais le film a tout de même quelques qualités qui viennent relever la sauce. D’abord le duo d’acteurs principaux s’accorde parfaitement et ces messieurs au chapeau mou ne manquent pas de classe malgré une utilisation un peu parcimonieuse de cette super-structure oppressante (on pense alors au génial Brazil de Terry Gilliam – 1985). Ensuite le rythme reste assez soutenu, ce qui est très appréciable. Enfin, les images de New-York sont belles, bien utilisées et le réalisateur ne se prive pas de plans larges appréciables. Alors, peut-être parce qu’on est de bonne humeur, on se dit que le moment passé n’était pas mauvais. Et peut-être que dans quelques jours, sur un sujet assez proche (un homme qui revient en permanence dans le temps pour empêcher un acte terroriste mais qui préfère essayer de sauver une femme dont il est tombé amoureux) Source Code[1] (Duncan Jones, 2011) nous fera revoir à la baisse cette Agence.

 

agence-2.jpg

Costards et chapeaux mous (Anthony Mackie, John Slattery, David Alan Bashe et un autre mec)

 

nolan

 

Note de nolan : 2

 

L’Agence (George Nolfi, ,2011)

 


[1] Ce qui fait penser au scénario de L’Armée des 12 singes (encore Gilliam, 1996, remake de La Jetée de Chris Marker - 1962) en espérant cette fois que la comparaison ne soit pas trop désavantageuse.

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R
<br /> <br /> Pas faux, ça, je n'y avais pas pensé. Moins idiot qu'il en a l'air, donc.<br /> <br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> Tu noteras que le crétin s'est quand même tiré avec le pognon... et qu'il n'a pas cherché à revoir la gueuse<br /> <br /> <br /> <br />
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R
<br /> <br /> Effectivement, intellectuellement (même s'il a quelques notions de latin), LaBoeuf est limité et, du coup, si l'on suit cette logique, plutôt gérontophile.<br /> <br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> Ah et par ailleurs LaBoeuf est aussi crétin que le mec qu'il poursuit et il a douze ans d'âge mental, ceci expliquant sans doute cela.<br /> <br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> What a teasing !!!!!<br /> <br /> <br /> <br />
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