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L'avocat

16 Juillet 2011 , Rédigé par nolan Publié dans #Critiques de films récents

L’Avocat est un film bien écrit et bien interprété. Nous n’avons néanmoins pas aperçu le petit truc qui lui permettrait de rester, un peu, dans les mémoires, sans doute en raison d'un léger manque de confiance en soi et/ou dans le spectateur. Tout juste bon.

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Article paru sur

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Léo est un jeune avocat (Benoît Magimel) qui s’ennuie dans son cabinet. Aussi, lorsqu’il est sollicité pour défendre un homme de main (Olivier Lousteau) de Paul Vanoni (Gilbert Melki), un des grands chefs mafieux du Languedoc-Roussillon, il s’applique et s’avère très efficace. Il devient rapidement l’avocat du chef mafieux en question, officiellement patron d’une florissante entreprise de collecte de déchets – ce qui convoque dans l’imaginaire du spectateur le job fictif de Tony Soprano (James Gandolfini) dans la série Les Soprano (David Chase, 1999 à 2007). Mais ici, l’emploi n’a rien de fictif, puisque c’est justement le traitement des déchets qui est litigieux. Le film raconte tout cela de manière très rigoureuse, aidé par un duo d’acteurs confirmés et talentueux. La structure rappelle celle Affranchis de Martin Scorsese (1990) mais couplée à une version du Parrain (Francis Ford Coppola, 1972) concentrée sur le consigliere interprété par Robert Duvall. Ainsi, l’avocat va-t-il nouer des liens d’amitié avec un homme de main, Ben (Samir Guesmi) et Vanoni mais leurs relations sont vouées à l’échec. Et bientôt la police (tout incarnée par le personnage interprété par Eric Caravaca) va venir frapper à la porte…

 

Vanoni.jpg

Gilbert Melki

 

Le suspense est bien distillé, le héros suffisamment consistant pour que nous nous intéressions à lui et le méchant a une certaine classe – celle, naturelle, de son interprète : il faut bien admettre que nous n’avons pas besoin de scènes démonstratives, il apparaît, il fait la tronche et nous y croyons. Dans le doute, le réalisateur a cependant tenu à le montrer en train de glisser une enveloppe discrètement. C’est bien dommage et c’est sans doute la limite du film. Un léger manque de confiance en soi et/ou dans le spectateur qui empêche l’œuvre d’être un divertissement de grande qualité. A tel point qu’en tant que spectateur, nous nous surprenons à nous dire « C’est pas mal… pour un film français ». Ce qui est idiot puisque les derniers opus de Jacques Audiard surpassent largement les récentes productions américaines en matière de thriller.

Quant aux bonus DVD, ils sont faméliques : une bande-annonce et une interview du réalisateur et d’un avocat pour expliquer à quel point le film est crédible. Mais, à la limite, on s’en fout.

 

nolan

 

Note de nolan : 2

 

L’avocat (Cédric Anger, 2011)

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A
This is the first time I am reading about the movie “The Advocate”. The story seemed really thrilling to me. After reading this article I am really interested to see the movie. Thanks a lot for sharing the description about the movie.
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D
<br /> <br /> Bonsoir Nolan, cet Avocat est passé inaperçu, c'est dommage car le scénario est bien ficelé et un "méchant" très inquiétant. Comme je le dis dans mon billet du 11/02/11, un passage à la télé<br /> aurait été suffisant. Bonne soirée.<br /> <br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Desmos,<br /> <br /> <br /> Vous ne pouvez pas être aussi systématique puisque Audiard fils et Melville font d'excellents films de genre. A ce propos, je vous invite à lire le Samouraï vu par Antoine. Mais il est vrai que mes deux exemples représentent une minorité qui, si elle est<br /> loin d'être négligeable en particulier pour l'auteur du Deuxième souffle, fait face à une importante quantité d'oeuvres "à la manière de" qui va de médiocre à moyen. Mais nous pourrions<br /> reprocher à de nombreux réalisateurs de toute nationalité (y compris américaine) de copier Scorsese par exemple, en moins original et moins subtil.<br /> <br /> <br /> Ensuite, ce n'est pas un exploit, au contraire, je ne me suis pas fatigué et j'ai pris des références évidentes et reconnues. Mais entre ces références et l'Avocat (devant lequel je n'ai<br /> pas passé un mauvais moment), il y a un fossé, enfin, un truc genre le Grand Canyon, vous avez tout à fait raison de relever la disproportion !<br /> <br /> <br /> Demain, on revient à quelque chose de plus conséquent avec Taxi Driver pour commencer la semaine du bon pied.<br /> <br /> <br /> <br />
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D
<br /> <br /> Ca relève du domaine de l'exploit de parvenir à évoquer des films comme "Les Affranchis" ou "Le Parrain" (et même une série comme "Les Soprano") dans un article portant sur l'empilement de<br /> clichés qu'est ce film. Mais je ne peut pas vraiment vous donner tort, en ce sens où il est vrai que, comme chaque fois qu'une production française tente de faire dans le film de genre, elle<br /> pompe grossièrement toutes ses bonnes idées sur le cinéma américain. En moins originales, en moins subtiles, en plus français quoi...<br /> <br /> <br /> <br />
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