L'avocat
L’Avocat est un film bien écrit et bien interprété. Nous n’avons néanmoins pas aperçu le petit truc qui lui permettrait de rester, un peu, dans les mémoires, sans doute en raison
d'un léger manque de confiance en soi et/ou dans le spectateur. Tout juste bon.
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Article paru sur
Léo est un jeune avocat (Benoît Magimel) qui s’ennuie dans son cabinet. Aussi, lorsqu’il est sollicité pour défendre un homme de main (Olivier Lousteau) de Paul Vanoni (Gilbert Melki), un des grands chefs mafieux du Languedoc-Roussillon, il s’applique et s’avère très efficace. Il devient rapidement l’avocat du chef mafieux en question, officiellement patron d’une florissante entreprise de collecte de déchets – ce qui convoque dans l’imaginaire du spectateur le job fictif de Tony Soprano (James Gandolfini) dans la série Les Soprano (David Chase, 1999 à 2007). Mais ici, l’emploi n’a rien de fictif, puisque c’est justement le traitement des déchets qui est litigieux. Le film raconte tout cela de manière très rigoureuse, aidé par un duo d’acteurs confirmés et talentueux. La structure rappelle celle Affranchis de Martin Scorsese (1990) mais couplée à une version du Parrain (Francis Ford Coppola, 1972) concentrée sur le consigliere interprété par Robert Duvall. Ainsi, l’avocat va-t-il nouer des liens d’amitié avec un homme de main, Ben (Samir Guesmi) et Vanoni mais leurs relations sont vouées à l’échec. Et bientôt la police (tout incarnée par le personnage interprété par Eric Caravaca) va venir frapper à la porte…
Gilbert Melki
Le suspense est bien distillé, le héros suffisamment consistant pour que nous nous intéressions à lui et le méchant a une certaine classe – celle, naturelle, de son interprète : il faut bien admettre que nous n’avons pas besoin de scènes démonstratives, il apparaît, il fait la tronche et nous y croyons. Dans le doute, le réalisateur a cependant tenu à le montrer en train de glisser une enveloppe discrètement. C’est bien dommage et c’est sans doute la limite du film. Un léger manque de confiance en soi et/ou dans le spectateur qui empêche l’œuvre d’être un divertissement de grande qualité. A tel point qu’en tant que spectateur, nous nous surprenons à nous dire « C’est pas mal… pour un film français ». Ce qui est idiot puisque les derniers opus de Jacques Audiard surpassent largement les récentes productions américaines en matière de thriller.
Quant aux bonus DVD, ils sont faméliques : une bande-annonce et une interview du réalisateur et d’un avocat pour expliquer à quel point le film est crédible. Mais, à la limite, on s’en fout.
nolan
Note de nolan : 2
L’avocat (Cédric Anger, 2011)
Commenter cet article