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La planète des singes - les origines : La révolution pour les nuls

13 Septembre 2011 , Rédigé par nolan Publié dans #Réflexions pointues sur films obtus

Un blockbuster raconte de manière peu enthousiasmante quoiqu'avec un certain professionnalisme comment les singes ont décidé d'entrer en guerre avec l'humanité. Jamais vraiment séduisant, jamais vraiment ennuyeux, le film occupe deux heures mais reste insatisfaisant.

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 Réflexions pointues sur films obtus

 

Planete-des-singes.jpg

    Un regard qui veut dire beaucoup (Andy Serkis) :
                              

"Bon, si je me goure pas, je peux me débarrasser de la race humaine en moins de cent ans... Ah ouais mais je suis sympa au fond, je peux pas me lancer dans le génocide...Avec un peu de bol, ils vont se détruire tout seuls avec un bon virus de film catastr... Mais à quoi elle sert Freida Pinto ?!

Bon allez, cookie, évasion, puis repos parce que je commence à déprimer avec toute cette intelligence..."

 

Le défi de ce blockbuster pourrait se résumer ainsi : comment faire évoluer les singes le plus rapidement possible et aboutir à une bataille rangée en moins de deux heures ?

Pour cela rien de tel qu'un bon vieux sérum révolutionnaire (habituellement utilisé pour les super-héros) qui nous propose la théorie de l'évolution express : au lieu de millions d'années, une petite dizaine suffira pour voir le singe passer de l'exécution d'un test manuel à la conception du soulèvement des primates, histoire de garder les mêmes personnages du début jusqu'à la fin. L'efficacité avant tout, nous acceptons tout à fait cela. Par conséquent, le film schématise à l'extrême le déroulé des événements quitte à prendre quelques risques avec la cohérence. Mais dans l'ensemble, le récit avance vite et ne laisse pas poindre l'ennui. Néanmoins l'honnêteté et l'immense modestie du réalisateur Rupert Wyatt qui compare son film au Spartacus de Stanley Kubrick (1960) et son éventuelle suite à Full Metal Jacket (1987) nous pousse à écrire que le film n'a quasiment aucun propos. Il prend parti pour les singes, les humains étant réduits à de simples fonctions scénaristiques voire à rien du tout comme la sublime Freida Pinto : je rigole encore du moment où, emmerdés, les scénaristes ont décidé malgré tout de lui consacrer deux séquences ridicules. La première, c'est de dire que les progrès de la médecine sont dangereux (alors que le film nous explique dans un stupéfiant élan d'originalité et avec la subtilité d'une chanson de Jean-Jacques Goldman, que c'est le libéralisme outrancier qui l'est). La seconde, dont nous pouvons légitimement penser qu'elle a été improvisée sur place, c'est lorsqu'elle décide de faire diversion pour aider son mec (James Franco visiblement sous Tranxène) pendant la bataille finale où elle attire l'attention des policiers parce qu'elle veut récupérer ses clés de bagnole (il y a peu près 300 personnes sur le pont sur lequel l'assaut est mené et les civils ont été évacués depuis longtemps). Bref, ce n'est pas grand-chose et le nombre judicieusement limité des autres personnages évite une certaine dispersion. Tout ça pour écrire que nous sommes sortis à peine distraits par l'œuvre. Pourtant, notre esprit retors (et surtout insatisfait) se demande si nous, spectateurs, ne sommes pas les singes de Rupert Wyatt. Ne multiplie-t-il pas les signes qu'il répète à l'envie afin que nous reproduisons rapidement le schéma démontré un peu plus tôt (comme les expériences menées sur les singes) mais à ce prix là, il nous faudrait donc un sérum pour nous rendre ultra-intelligents et aller détruire Hollywood au plus vite (et ensuite se réfugier dans un parc naturel mais ça risque de poser quelques problèmes quand même pour aller au bout de la révolution).

Bref, les amis, la révolte n'est pas pour demain et le film s'attire même et largement des critiques très positives grâce à deux éléments insuffisants à notre sens : une histoire et une performance d'acteur avec Andy Serkis qui, à l'aide d'effets spéciaux réussis (les yeux surtout), interprète César, le chef de la révolution, qui donc plus qu'un esclave est un futur conquérant. Le singe spectateur a réussi le jeu, j'attends donc mon cookie.

 

nolan

 

La planète des singes - les origines (Rupert Wyatt, 2011)

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T
<br /> <br /> J'aime bien votre comparaison avec les films de super-héros. Et la "légende" sous la photo du singe ("le penseur"...) m'a fait sourire, aussi...<br /> <br /> <br /> (s) Ta d loi du cine, "squatter" chez Dasola<br /> <br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Merci bien !<br /> <br /> <br /> <br />
N
<br /> Je suis allé voir peu de blockbusters cet été et sans doute, il vaut mieux que Transformers et les films de super-héros vus par Antoine à l'exception de X men : le commencement. Pourtant, je n'y ai<br /> pas pris beaucoup de plaisir. Et puis c'est Rupert Wyatt qui m'a cherché et pas le contraire :-)<br /> <br /> <br />
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B
<br /> <br /> Vous êtes durs et trop chichiteux car ce n'est qu'un blockbuster finalement donc pas besoin de chercher la petite bête (enfin, plutôt grosse pour l'occasion!). C'est sûr que plus on analyse le<br /> film et plus on trouve à y redire mais au final vaut mieux 100 fois ce VRAI film pop-corn plutôt qu'un Transformers 3....non?<br /> <br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> La suite ça sera sans moi merci<br /> <br /> <br /> <br />
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F
<br /> <br /> OUi c'est une excellente question et je te remercie de l'avoir posé.<br /> <br /> <br /> A quoi sert Freida Pinto ?!?<br /> <br /> <br /> Rendez-nous Zira !<br /> <br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> Parions que dans la suite, Caesar va rencontrer l'amour et sa fille s'appellera Zira<br /> <br /> <br /> <br />
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