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Musique et cinéma

26 Juin 2011 , Rédigé par Antoine Rensonnet Publié dans #Tops

Ça tourne en ce moment : la musique au cinéma ou le cinéma en musique. Bon, je rends moi aussi ma copie. Problème, ma culture cinéphilique souffre, en ce domaine, de limites assez dramatiques. J’aurais quand même essayé…

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Musique et cinéma

 

MC1Le révérend Samuel Runt (Murray Melvin), la comtesse Honoria de Lyndon

(Marisa Berenson) et Lord Bullingdon (Dominic Savage)

dans Barry Lyndon (Stanley Kubrick, 1975)

 

La musique au cinéma. Pour relayer l’excellente initiative de quelques collègues, je me penche rapidement à mon tour sur ce sujet passionnant – et si vaste. Au-delà du rappel de la constante vampirisation des autres arts opérée par le cinéma, c’est surtout pour constater mes faiblesses. Je n’ai vu aucun film de Vincente Minnelli (OK, je me flagelle), ni Chantons sous la pluie (Stanley Donen et Gene Kelly, 1952 ; d’accord, je recommence), pas plus que West Side Story (Jerome Robbins et Robert Wise, 1960 ; là, j’arrête parce que je commence à avoir mal au dos et que ce film ne me tente qu’à moitié). Bref, c’est une catastrophe. Donnons quand même une liste de cinq (ce n’est pas beaucoup, je sais) comédies musicales que j’affectionne – sans autre ordre que chronologique :

 

- Beau fixe sur New York (Stanley Donen, 1955).

- Phantom of the Paradise (Brian de Palma, 1974).

- The Rocky Horror Picture Show (Jim Sharman, 1975).

- L’Etrange Noël de monsieur Jack (Tim Burton et Henry Selick, 1993).

- Tout le monde dit I love you (Woody Allen, 1996).

 

Complétons en rappelant combien quelques musiques furent sublimées par certains réalisateurs autant qu’elles sublimèrent certaines de leurs meilleures séquences :

 

- Entre mille autres exemples  dans l’œuvre de Stanley Kubrick : l’utilisation du splendide Trio pour piano, violon et violoncelle en mi bémol de Franz Schubert dans Barry Lyndon (1975) lors de la rencontre entre Barry (Ryan O’Neal) et Lady Lyndon (Marisa Berenson).

- La Chevauchée des Walkyries dans Apocalypse Now (Francis Ford Coppola, 1979), bien sûr.

- Une chanson de Pink Floyd (dont le titre m’est inconnu) à la fin de Zabriskie Point (Michelangelo Antonioni, 1970).

- Pitbull (titre mixé par Pink Evolution) dans Chat noir, chat blanc (Emir Kusturica, 1998).

- La Lettre à Elise de Ludwig van Beethoven dans Elephant (Gus Van Sant, 2003).

- La Passion de Jean-Sébastien Bach au début du Sacrifice (Andreï Tarkovski, 1986).

 

Rendons également hommage à Jim Jarmusch dont tout le cinéma est transcendé par sa culture musicale ; en ce sens, Ghost Dog, la voie du samouraï (1999) est une sorte d’absolu.

Signalons aussi deux biographies musicales récentes très convaincantes : I’m Not There (Todd Haynes, 2007), portrait diffracté de Bob Dylan, et Control (Anton Corbjin, 2007) consacré à Ian Curtis, leader de Joy Division.

Rappelons un plaisir de jeunesse toujours renouvelé : Astérix et Cléopâtre (René Goscinny et Albert Uderzo, 1968) avec ses trois chansons (« Le bain de Cléopâtre » ; « Quand l’appétit va, tout va » ; « Le pudding à l’arsenic »).

Terminons par deux déceptions. Serge Gainsbourg, qui avait tout compris de la liaison entre cultures populaire et élitaire , qui est l’un des nœuds du XXe siècle, mais ne sut jamais l’exprimer au cinéma. Jean-Luc Godard lui y arriva – peut-être plus que nul autre. Malheureusement, quand il rencontre, pour One + One (1968), les Rolling Stones en train d’enregistrer Sympathy for the Devil, il n’y voit qu’un groupe et qu’une chanson parmi d’autres quand il a devant lui LE groupe et LA chanson. Mais, bon, pour l’ensemble de son œuvre, et rien que pour l’utilisation du Boléro de Ravel dans Lettre à Freddy Buache. A propos d’un court-métrage sur la ville de Lausanne (1982), il lui sera tout pardonné. A Gainsbourg aussi, d’ailleurs.

Par contre, on ne saurait excuser en rien Xavier Dolan pour son si consciencieux massacre de Bach dans le navrant Les Amours imaginaires (2010). A monter le son à fond pour accompagner des images affreuses qui illustrent un propos inepte et convenu, il réussit à ramener certaines œuvres du compositeur germanique au niveau de chansons d’Indochine. Ce qui, admettons-le, est tout de même un sacré tour de force…

Voilà, voilà.

 

MC2Jean-Luc Godard dans Lettre à Freddy Buache. A propos d’un court-métrage sur la ville de Lausanne

(Jean-Luc Godard, 1982)

 

Antoine Rensonnet

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B
<br /> <br /> Oui, j'ai élargi aux films musicaux et plus les seules comédies musicales... Et dans ce cas, Almost famous (très bien), The doors etc.<br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Hair, je ne l'ai pas vu. The Wall, effectivement, ça vaut le coup. De même que Les Virtuoses dans un genre toutefois assez différent.<br /> <br /> <br /> <br />
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B
<br /> <br /> Si vous évoquez Tommy qui est quand même assez sympa, j'ajoute le fantastique The wall de Parker et des Floyd ! Et si l'on cite Parker, pourquoi pas le très sympathique Commitments. Et dans ce<br /> cas sur fond de crise sociale, Les virtuoses d'Herman, mais pas Herrmann (sur lequel il faut lire les excellents articles parus sur L'écran musical).<br /> <br /> <br /> Et encore Hair de Forman qui est plutôt oublié mais pourtant extra !<br /> <br /> <br />  <br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> A Yoye : Tommy, comme film, je ne suis que moyennement fan et pourtant j'aime beaucoup les Who. A tout prendre, je préfère Quadrophenia. Demy et Honoré, oui, j'aime<br /> bien. Par contre, Ozon... Les films muets, c'est une bonne question. On a perdu beaucoup de bandes originales  (j'ai écouté des trucs pas possibles : de la musique gothique sur le début du<br /> Faust de Murnau - ça marchait pas si mal - ; de l'électro-pop affreuse sur Le Maître du logis de Dreyer - c'était lamentable) et je suis assez d'accord avec Kubrick qui disait<br /> que, quand on faisait composer une bande-originale, ça ne vaudrait jamais du Beethoven ou du Mozart. D'ailleurs, les séquences musicales/muettes que je préfère sont sans doute celles de Kubrick.<br /> Cependant, il y a de bonnes bande-originales dans un genre classique (songeons à Bernard Hermann).<br /> <br /> <br /> A Vincent : Oui, Kubrick, c'était obligatoire mais ayant déjà abondamment traité du sujet et ne voulant pas faire tout mon papier là-dessus, il ne fallait en retenir qu'une donc ce Trio<br /> de Schubert que je révère tout particulièrement. Et Kusturica fait également de bonnes séquences musicales.<br /> <br /> <br /> <br />
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V
<br /> <br /> Très bonne idée, Kusturica, j'adore la scène de l'inauguration du train dans "Life is a miracle". Sinon, évidemment, l'utilisation de la musique par Kubrick, on pourrait tout citer.<br /> <br /> <br /> <br />
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