Pater
Le dispositif de Pater contribue largement à l’intérêt qu’il suscite auprès du spectateur. Mais son réalisateur ne se regarde pas filmer, ne tient pas un discours (faussement) critique sur le cinéma commercial à gros moyens. Il parle de cinéma, de filiation et, un peu, de politique.
Vincent Lindon en plein conseil des ministres
Il y a une scène qui met en évidence la principale qualité de Pater et permet d’expliquer simplement son dispositif : alors que Vincent Lindon a accepté la proposition d’Alain Cavalier d’être filmé et de se jouer en apprenti 1er Ministre, il arrive un matin dans la maison du réalisateur et raconte son altercation avec le propriétaire de l’immeuble dans lequel il vit. Nous sommes bien incapables de dire si Vincent Lindon joue, ni même si cette histoire lui est vraiment arrivée mais nous rions beaucoup. La scène semble être prise sur le vif mais elle est soignée, la caméra étant posée à un endroit qui respecte la symétrie de la pièce et Lindon se postant au centre du cadre. La frontière avec la réalité est floutée. Cavalier semble ne raconter qu’une histoire mais à plusieurs degrés. Aussi, ne cache-t-il jamais les caméras, laisse part à l’improvisation et offre un mélange d’un film avec son making-of. Ainsi, le sujet prête-t-il à ce genre d’appareil puisque qu’un homme d’Etat, dans le cadre de son statut, joue un rôle. Rôle que le réalisateur met en parallèle avec son métier et celui d’acteur. Il le fait assez justement et drôlement et ce en grande partie grâce à l’abattage d’un Vincent Lindon vraiment très bon. Un film expérimental et grand public.
nolan
Note de nolan : 3
Pater (Alain Cavalier, 2011)
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