Populaire
Que les choses soient claires : Populaire n'est ni féministe, ni satirique et pas vraiment drôle. Le film est une inoffensive comédie romantique qui ne vaut que pour le soin de sa reconstitution fifties et le charme de ses principaux interprètes.
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Romain Duris et Deborah François
On pensait – à tort – que les succès publics des forts réussis OSS 117 de Michel Hazanivicius (2006 et 2008) allaient entraîner quelques métrages aussi bien inspirés. Or, un Sylvain Fusée dans Les Aventures de Philibert, Capitaine Puceau (2011), montrait surtout tout ce qu’il le séparait du réalisateur de The Artist (2011), maître du filmage ‘‘à la manière de’’ et sachant imprégner la pellicule de sa culture cinéphile pour donner corps aux parodiques aventures du héros bien français. Avec son titre et ses images de pub d'antan, Populaire semblait, lui aussi, se donner de grandes ambitions. En ce film décrivant le rêve de réussite sociale d’une femme au métier situé au bas de l'échelle hiérarchique, peut-être espérions-nous une version française de la série Mad Men (Matthew Weiner, depuis 2007), acide variation sur le monde consumériste américain alors au sommet de son économie. La vision de la bande-annonce nous avait confirmé que ce ne serait pas le cas. Sans doute Régis Roinsard ne voulait-il pas décrire un monde trop sucré mais tout tombe systématiquement à plat : l'héroïne Rose (Déborah François) est une femme de caractère ; oui, mais, pas trop quand même et, d’ailleurs, elle est aussi fleur bleue ; son patron Louis (Romain Duris) est sévère avec elle ; oui, mais il est gentil avec tous les autres. L’ami américain (Shaun Benson) a sauvé la France, oui, mais, Louis était résistant comme tous les Français... Bref, tout cela est très plan-plan et parfaitement inoffensif. Que reste-t-il alors de cette toute petite comédie romantique ? Et bien un certain savoir-faire dans la mécanique du genre, des décors forts réussis dans lequel chaque objet, dont le moteur de l'intrigue – une machine à écrire – est mis en valeur comme une belle pièce de musée et enfin le charme indéniable de ses interprètes. Duris, depuis le succès de l'Arnacoeur (Pascal Chaumeil, 2010), sait qu'il n'a pas grand effort à faire pour jouer l'amoureux contrarié et contrariant. Déborah François fait également boulot en jeune fille naïve au tempérament de feu. Donc, bon, on ne sait pas trop comment noter ça. 1 ? 2 ? Pas d'humeur à l'indulgence en ce moment.
nolan
Note de nolan : 1
Populaire (Régis Roinsard, 2012)
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