Projet X
Petit divertissement inoffensif, Projet X n’en est pas moins une comédie fort distrayante se faisant le chantre de l'alcool, de la drogue, du sexe et de la musique de dancefloor. Heureusement tout se finit au lance-flammes sur du Metallica.
------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Jonathan Daniel Brown, Thomas Mann, Oliver Cooper
A la fin du long métrage de Nima Nourizadeh, une présentatrice télé dit à Costa (Oliver Cooper) : « Je pensais que vous alliez vous excuser pour les dégâts ».
« M'excuser ? répond Costa, et puis quoi encore ? Je vous invite à ma prochaine fête et mettez quelque chose de moulant Madame Gros Nibards ! ».
Voilà qui résume plutôt bien ce que nous venons de voir. Un petit bout de scénario un peu vulgaire, un peu mal élevé et globalement distrayante. On s'étonne que sur cette histoire de jeunes lycéens losers qui décident de faire une énorme fête chez les parents de l'un deux pour être cool, se soit greffée une histoire d'amour entre celui qui reçoit – Thomas (Thomas Mann) – et sa bonne copine de toujours – Kirby (Kirby Bliss Blanton) – qui n'intéresse ni le spectateur, ni le réalisateur. Sans doute était-ce là le passage obligé pour faire passer la pilule du plaisir que l’on prend devant le spectacle de la débauche et de la bêtise crasse, marquées par la consommation excessive d'alcool et de drogues, la lubricité lapinesque des fêtards et la torture de yorkshire, éléments qui parcourent le film quasiment de bout en bout. Peut-être est-ce également pour reprendre, sans en avoir l'air, la recette qui avait fait le succès de Superbad (Greg Mottola, 2007), qui mélangeait – très bien – amitié masculine, passage à l'âge l'adulte et valeurs familiales au terme d'une nuit assez délirante. Cependant ce Projet X n'a d'autre propos que la célébration de la dépravation. Force est de constater que le film y arrive plutôt bien à grand renfort de jeunes filles aux seins nus et qui dansent au ralenti, de jeunes garçons qui vomissent et qui détruisent absolument tout. Il ne faut pas non plus regarder du côté du génial La Party (Blake Edwards, 1968), film dans lequel un incongru acteur indien (Peter Sellers) semait, en dépit de ses efforts pour s'intégrer, une monumentale zizanie dans une fête un peu prout-prout. Projet X serait même plutôt son antithèse : c'est pour s'intégrer que les personnages principaux retournent leur quartier. Mouais. Nous préférons la conclusion un peu vacharde : Thomas le sage est le seul à se faire condamner alors que Costa le dépravé s'en sort grâce à l'argent de sa famille !
nolan
Note de nolan : 2
Projet X (Nima Nourizadeh, 2012)
Commenter cet article