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The Master

1 Février 2013 , Rédigé par nolan Publié dans #Critiques de films récents

Bon on n'a pas tout compris au dernier opus de Paul Thomas Anderson mais il nous a fascinés. Sans doute parce que, avec une mise en scène toujours parfaitement maîtrisée, le cinéaste donne une grande densité à cette histoire de maître et de disciple.  

 

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Joaquin Phoenix

 

Après les sommets qu'étaient Punch Drunk Love en 2001 et There Will Be Blood en 2007, la question d'aborder la forme de son nouveau film semble avoir taraudé Paul Thomas Anderson. The Master se départit de cette structure narrative qui rendait jusqu'à présent les (chefs-d')œuvres du cinéaste toujours accessibles. Cette fois, l'enjeu dramatique de la relation entre le jeune marin sauvage et déboussolé Freddie Quell (Joaquin Phoenix) et le gourou encore confidentiel, Lancaster Dodd (Philippe Seymour Hoffman) reste suggérée et l’'histoire ne repose pas sur une ossature évolutive (comme dans ses films précédents avec la réunion de deux êtres, l’ascension et la chute d'une personnalité, la révélation d'un secret…). Anderson n'abandonne cependant pas la linéarité mais ne décrit plus de courbe, seulement une ligne, plane et continue, avec une succession d'allers et retours qui paraissent ne mener nulle part. On observe les protagonistes partir d'un point et y revenir, puis aller dans l'autre sens. Ces mouvements incessants et souvent inutiles s'interrompent au cours d'une scène durant laquelle Dodd questionne puis hypnotise Quell. Cette parenthèse ‘‘assise’’, absolument fascinante, suspend le temps (revient ainsi à notre mémoire la délicate et si dominée introduction du flashback) pour ouvrir une brèche et sonder l'âme perdue du héros. Pour le reste, c'est avec perplexité que le film se regarde. La multiplication de situations est simple à raconter mais d'une densité telle que l'ensemble nous échappe largement. La drôle de filiation qui s’établit entre le disciple et le maître et la place autoritaire et matriarcale de la femme du mentor, Peggy (Amy Adams), troublent particulièrement. A tel point que les traces d'humour décalé dans les moments graves paraissent, elles, bien plus abordables. Souffre-t-on pour autant en pensant qu’une seconde vision sera plus profitable ? Certes, non, tant à nouveau la mise en scène d’Anderson emporte l’adhésion. On aura d'ailleurs tôt fait de voir en Dodd, Quell et Peggy des doubles respectifs du réalisateur (entre doute et contrôle), de l'acteur et du producteur. Le cinéaste, servi par un Joaquin Phoenix incroyable, filme les explosions, les trajectoires et les fantasmes de Quell avec tant de maîtrise que l’on vibre avec lui. Anderson se révèle même aussi à l'aise pour dévoiler la grâce du ballet d'une potiche dans un magasin de vêtements que pour tenir les cadres serrés des champs contre-champs révélant toute la perfection de son casting.

 

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Philip Seymour Hoffman

 

nolan

 

Note de nolan : 4

 

The Master (Paul Thomas Anderson, 2012)

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V
ce film est un voyage. Superbe.!
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L
<br /> Il ne me dit rien ce film. Mais suis fascinée par les Phoenix en général par contre, et à tous ceux qui s'y rattachent ... drôle de famille !<br />
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N
<br /> <br /> Bah, c'est spécial et je peux comprendre que ça donne pas envie. Phoenix est excellent et très différent ai-je trouvé de ses (grands) rôles chez Gray.<br /> <br /> <br /> <br />
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