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The Town

24 Septembre 2010 , Rédigé par nolan Publié dans #Critiques de films récents

Averell et Joe Dalton (Ben Affleck et Jeremy Renner)

Averell et Joe Dalton (Ben Affleck et Jeremy Renner)

Ce n’est pas parce qu’on s’inspire de grands réalisateurs américains que l’on fait un bon film. Le long métrage de Ben Affleck est un parfait exemple tant en copiant les Eastwood, Mann et consorts il tourne à vide, et est à peine sauvé par de toniques scènes de braquage.

 

A Boston, braqueur de fourgons fait partie des branches professionnelles un peu bouchées mais toujours porteuses. Aussi Doug Mc Ray (Ben Affleck) et son beauf, Jem (Jeremy Renner) font preuve d’une grande dextérité dans ce domaine. Sauf que Doug tombe fou amoureux de la directrice de banque Claire Keesy (Rebecca Hall) qu’ils avaient pris en otage le temps de s’enfuir. C’était une idée de Jem qui n’a en généralement que de mauvaises. Et même si les braqueurs la relâchent saine et sauve (elle n’a pas vu leur visage), habitant près de chez eux, elle fait l’objet de surveillance. Evidemment Doug se porte volontaire, flirte et finit dans le lit de Claire – qui ne se doute pas une seule seconde de la véritable identité de son prince charmant – au terme d’une romance lourdaude sur fond de lutte des classes (elle diplômée venant de la bourgeoisie, lui pauvre sportif). Pendant ce temps là, le FBI est sur le coup et Adam Frowley (Jon Hamm), inspecteur de choc avec sa tronche de Gary Cooper, roule des yeux ou regarde autour de lui car il est malin. D’ailleurs, c’est l’ensemble du casting – très souvent filmé en gros plan – qui roule des yeux ou regarde à droite à gauche pour exprimer l’angoisse ou la concentration. Tous ? Non ! Ben Affleck est expressif comme une caisse en bois. Pas de roulage des yeux malgré les gros plans. Et Jeremy Renner, pourtant doté du rôle du petit nerveux indomptable, la joue plutôt sobre. A tel point qu’il réussit à rendre son personnage clichetonneux très inquiétant.

De Ben Affleck réalisateur, on n’attendait pas grand-chose, voyant les limites de son premier long, le sympathique Gone Baby Gone (2007), mais en mettant en avant ses influences (Michael Mann, Clint Eastwood et James Gray) sans trop savoir quoi en faire, non seulement l’ennui pointe le bout de son nez mais qui plus est, le spectateur est tenté de faire la comparaison au très net désavantage de l’acteur-réalisateur et se laisse aller à penser qu’il n’a guère les moyens de ses ambitions. 

Tout n’est pas nul dans ce film, car les scènes d’actions sont très vivifiantes. Trois braquages (ouverture, milieu et fermeture du film) viennent réveiller le spectateur. Trois braquages qui se passent de plus en plus mal et que l’on suit avec un réel plaisir. Affleck utilise très bien les espaces restreints (notamment dans la course poursuite au milieu du film) et rend les lieux étouffants pour améliorer le suspense.

Le film offre aussi une petite sucrerie à tous ceux qui auraient préféré que De Niro ait le temps de tuer le traître et de s’enfuir avec sa copine avant que Pacino arrive dans Heat (Michael Mann, 1995) ou que Sterling Hayden puisse partir avec l’argent dans L’Ultime Razzia. Ainsi (spoiler !), Doug tue les méchants, laisse un mot à Frowley (go fuck yourself ; ça valait la peine de risquer sa planque), cache de l’argent pour sa dulcinée et s’enfuit pépère en Floride. J’aurais personnellement préféré que Doug se fasse attraper, que Jem tire une balle dans les fesses de Frowley, viole la bourge, et tue les méchants avant d’acheter pour 3 millions de dollars de coke et de mourir d’une overdose en Floride pour que tout le monde continue à se demander où il est.

 

nolan

 

Note de nolan : 1

The Town (Ben Affleck, 2010)

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C
Filmmaking involves a number of discrete stages including an first tale, hunch, or command, done scriptwriting, casting, shooting, editing, besides screening the ripe produce anterior an house that might conclusion in a mist rescue moreover exhibition.
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W
Though the "the Town" did not get much rating as expected, it was indeed a good watch. I had enjoyed the movie and can watch it again. Though the guys are framed as robbers they do have conscience and only circumstances made them to behave so.
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R
<br /> <br /> Quand je dis, que ce qui compte c'est la mise en scène, j'entendais cela au sens large. Il serait plus exact de dire que ce qui compte, c'est le traitement (dans son ensemble ce qui inclut<br /> dialogues,...). Je pourrais raconter en trois lignes les histoires de M, Le Maudit, Vertigo ou Barry Lyndon et elles apparaîtraient particulièrement peu intéressantes<br /> a priori. Et la même remarque vaut pour la littérature, toutes les tragédies racontent plus ou moins toujours la même chose et ne se valent pas.<br /> <br /> <br /> D'ailleurs, même dans la vie courante, on dit bien de quelqu'un qu'il sait ou non raconter une histoire selon qu'il sache ou non la rendre vivante, drôle,...<br /> <br /> <br /> Quant à Eastwood, je persiste bien sûr.<br /> <br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> @Emilie : j'espère qu'on ne t'a pas donné envie de ne plus écrire de commentaires du tout.<br /> <br /> <br /> @Boebi's : Merci pour ces commentaires argumentés qui nous font réagir (et j'ai pu constater que ça s'empaille sur le Dolan, je vous lis Ran et toi avec grand intérêt). J'aime beaucoup Michael Mann et encore plus<br /> Clint Eastwood. Comme je n'ai aucun intérêt à paraphraser Ran, je vais seulement faire mon administrateur et je t'envoie le lien sur Impitoyable.<br /> <br /> <br /> Néanmoins, tu n'es pas complétemment seul sur Eastwood, et je dirais même qu'il divise toujours la critique en deux (chez Orlof, sur l'Echange ou chez les Inrocks sur Gran Torino - film sur<br /> lequel Kaganski et Morain n'étaient pas du tout du tout d'accord).<br /> <br /> <br /> <br />
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B
<br /> <br /> Oui Michael Mann met bien en scène, et souvent sur le coup je suis assez bluffé, mais ensuite ça vielli très mal, c'est ce que je voulais dire par "ses histoires sont pas intéressantes". C'est du<br /> style mais pas de fond. Quant à "ce qui compte avant tout au cinéma c'est la mise en scène", permet moi d'être en total désaccord! C'est le cas de certains réalisateurs, (youpi la nouvelle vague)<br /> mais ça dépend de chaque réalisateur/scénariste... Ce qui compte c'est le film, et un film c'est aussi une histoire, des personnages, des dialogues... Mais bon, c'est le côté français où on porte<br /> aux nues le réalisateur, qui serait le seul auteur du film. Quelle blague!<br /> <br /> <br /> Et je me sens toujours un peu seul quand je dis du mal d'Eastwood. Mais que ce soit les derniers qui m'ont pompé à point rare, mais même ses "classiques", j'ai beau leur reconnaitre leurs<br /> qualités indéniables (qui font que c'est bien sûr 10 fois mieux que The Town), je ne peux pas adhérer, alors que j'ai vraiment essayé et vu ses films avec des a priori très positifs (et fallait<br /> vraiment qu'il est bonne réputation pour que je me sois forcé à en voir autant sans en aimer aucun...). Et en plus j'adore les mélo, de Sirk à Wong kar wai, je suis une vraie madeleine, donc ce<br /> n'est pas par allérgie aux mélodrames. Et il y a certains films de grands réalisateurs qui ne me touchent pas, mais c'est sans doute car je suis trop jeune ou simplement pas assez sensible, je<br /> l'admets humblement, mais ce n'est pas ce que je ressens en voyant les films d'Eastwood où je ne me sens pas être devant des films que je ne comprends pas, mais au contraire je vois parfaitement<br /> tout ce qu'on lui trouve d'admirable, et je le comprends trop bien, et je ne vois que ses grosses ficelles, son côté explicatif, le manque de subtilité des personnages, même dans leurs<br /> ambiguités. Mais bon, je me trompe sûrement... mais en attendant de changer d'avis, j'aime le critiquer envers et contre tous ;-)<br /> <br /> <br /> <br />
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