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The tree of life

6 Juin 2011 , Rédigé par nolan Publié dans #Critiques de films récents

Terence Malick revient avec un film visuellement splendide, grande leçon de montage et tout simplement belle réussite cinématographique. Donnant à son film un ton aussi expérimental qu’hollywoodien (il faut le faire !), le réalisateur cherche lui-même à se faire emporter par l’ambition démesurée de sa dernière œuvre. Nous sommes perdus et ravis de l’être.

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Tree of life afficheAffiche du film

 

Ils sont nombreux les films du festival de Cannes 2011 qui donnent envie d’aller au cinéma. Si certains ne répondent pas aux attentes, voire se révèlent nuls (La Conquête de Xavier Durringer), certains se montrent à la hauteur comme le film des frères Dardenne (Le Gamin au vélo) et surtout le dernier Malick. Admettons-le, juger du dernier film du très discret réalisateur américain, est un exercice qui a ses limites tant il est difficile d’expliquer l’œuvre qui joue sur les sensations par le biais d’un montage tout simplement extraordinaire. Il faudra sans doute étudier dans quelques années par quel miracle, le réalisateur a réussi à rendre à son œuvre aussi fluide alors que le film se découpe en succession de plans de quelques dizaines de secondes qui sont parfois très éloignés les uns des autres, tant temporellement que spatialement. L’histoire est assez simple, l’anniversaire de la mort de son frère RL (Laramie Eppler) rappelle à Jack (Sean Penn) une foule de souvenirs notamment sa jeunesse (il est alors interprété par Hunter McCraken), son père rigide (Brad Pitt) et sa mère (Jessica Chastain) … La caméra n’adopte pas toujours le point de vue de Jack, notamment lors de son introduction qui raconte l’annonce de la mort de RL, avant de partir dans un trip complet qui alterne entre la résidence familiale et l’univers (seraient alors reprises quelques images du Home de Yann Arthus Bertrand – 2007, sortie en 2009[1]…). Un tel passage est superbe et le collage est si audacieux qu’il fait littéralement s’envoler le film (qui part de la très concrète disparition d’un proche pour en arriver au Big bang). Nous n’avons pas vu les Océans (Jacques Perrin), Home ou Le syndrome du Titanic (Nicolas Hulot, 2007, sortie en 2009), n’étant guère sensibles aux discours de leurs auteurs et devinant montage sans saveur et propos didactique mais force est d’admettre que certaines images en sont fort belles. Ici aussi et il y a bien sûr ces cinq minutes de dinosaures qui vaut actuellement au film une réaction de rejet ou d’incompréhension même chez les plus grands fans de Malick. Même s’il ne s’agit pas de la meilleure partie du film (effets spéciaux trop voyants et seul moment où le « message » prend le pas sur l’art), le film maintient le pouvoir hypnotisant de son introduction. Dans The Tree of life, le raccord violent est presque la règle, cherchant à reproduire le mélange entre les souvenirs de Jack, les pensées philosophiques qui l’étreignent, le monde qui vibre autour de lui (naturel et mécanique, ce qui est assez habituel chez l’auteur mais plastiquement toujours aussi envoûtant). Une fois de plus, la splendeur visuelle est au rendez-vous, ce qui suffit largement à une première vision. 

 

Tree-of-life-famille.jpgBrad Pitt au centre

De gauche à droite Tye Sheridan, Laramie Epler et Hunter McKraken

 

L’arbre de vie, c’est la famille. Et le réalisateur fait sien un des grands thèmes du cinéma américain pour délivrer une très belle vision de l’enfance. Une acuité rarement vue au cinéma (dans nos souvenirs de spectateur) de l’âge de raison, entre 7 et 12 ans, où l’insouciance cède parfois le pas à la découverte de la violence – celle qui contraint. Où le sens de la vie perd soudain de son évidence et le cocon familial devient aussi emprisonnant que rassurant. On pense au thème fétiche de Steven Spielberg. Forcément les corrélations avec la Vie (la naissance et la mort sont les points de cadrage de la famille) et Dieu (ce père injuste et tout puissant en apparence, semble n’avoir aucun contrôle des éléments) sont présentes. On a parfois l’impression que Terence Malick a vu quelques films de Claude Lelouch et qu’il s’est dit : « je ne peux pas le laisser faire ça, il y a tant de choses à faire ressentir ». Le final nous montre alors une vision du monde des morts où tout le monde se retrouve. C’est Jack qui meurt (un « bip bip » propre au moniteur d’une chambre d’hôpital, utilisé de manière extradiégétique, alors qu’il semblait être plongé dans des abymes de perplexité à son lieu de travail, nous semble indiquer qu’il n’est pas vraiment où il croit être). Découpé en trois parties (l’annonce de la mort de RL et son trip originel, l’enfance de Jack et sa relation avec ses parents et enfin une acceptation de la mort), la seconde est sans aucun doute la plus poignante. La maîtrise du réalisateur est alors totale (autant dans la direction d’acteurs que dans la composition des séquences et des plans), c’est aussi la plus accessible. Nous ne savons pas si le temps nous fera trouver les autres parties pompeuses ou profondes mais, pour l’instant, nous sommes encore totalement sous le charme.

 

 

nolan :

 

Note de nolan : 5

The Tree of Life par Antoine

[1] Dixit Luc Besson, le producteur dans un entretien au journal Le Monde daté du 29 mai 2011.

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O
The Cannes is the world famous film festival where you can see many of the world famous actors and actresses in the red carpet. I wish I can really attend at least one film festival at Cannes! Besides many films are also premiered there for world release!
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E
enne, même si nous semblons d'accord sur la grande qualité du film,
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A
<br /> <br /> Pour tous les films découverts post mortem, je crois que le 5 est mort, lui aussi.<br /> <br /> <br /> Mais j'écrirais peut-être dessus. Il y a des choses à dire. Laissons cela infuser. Le revoir aussi.<br /> <br /> <br /> <br />
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A
<br /> <br /> Je l'ai vu. Enfin et trop tard (ce qui aurait déjà été le cas à sa sortie).<br /> <br /> <br /> Dommage qu'au milieu de ce magnifique arbre de vie, on trouve, accroché à une branche, ma corde de pendu.<br /> <br /> <br /> Ante mortem, ce film aurait, je le crois et l'imagine, résonné comme une évidence. Mais je ne suis plus capable d'émerveillement et il n'y aura plus de résonnance, seulement quelques<br /> raisonnements superflus. J'aurais préféré sentir plutôt que savoir, à partir demes souvenirs, qu'il s'agit d'un chef-d'oeuvre.<br /> <br /> <br /> Donc le cinéma est mort avec moi. Je m'en doutais.<br /> <br /> <br /> Donc, Terrence Malick est grand. Je m'en doutais aussi.<br /> <br /> <br /> <br />
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N
<br /> <br /> C'est un joli commentaire tout à fait désespérant. Si le film de Malick ne t'emerveille pas et que tu reconnais pourtant ses grandes qualités, peux-tu le noter ? A te lire Ante c'était 5<br /> sans problème. Mais savoir étant moins fort que ressentir...<br /> <br /> <br /> <br />
A
<br /> <br /> ça passe pas, ça passe pas...<br /> <br /> <br /> Mais les gens sont bizarres - je ne parle pas des programmateurs de cinéma (qui peuvent l'être aussi). Ils établissent souvent une sorte d'équivalence entre la misanthropie et le cynisme alors<br /> que ça n'a absolument rien à voir (tu me connais assez pour savoir ça ; je suis aussi résolument misanthrophe qu'absolument pas cynique). Du coup, certains trouvent les films de Kubrick cyniques<br /> et les trouvent même biens parce qu'ils seraient cyniques (à mon avis, ils ont loupé un truc soit du côté de l'intelligence, soit de la morale). D'autres - dont Chion qui est un analyste<br /> remarquable mais qui a un peu trop de goût pour les bons sentiments -, en remarquant qu'ils ne sont pas du tout cyniques, "décident" qu'ils ne sont pas misanthropes (ce qui conduit Chion à<br /> totalement se fourvoyer sur Full Metal Jacket).<br /> <br /> <br /> Enfin quoi, c'est pas possible, ça ! Si on invente des mots et des concepts, c'est quand même pas pour qu'ils veuillent tous dire la même chose !<br /> <br /> <br /> <br />
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