Thor
On n’attendait à peu près rien de Thor. Mais, parce qu’on aimait beaucoup les comics quand on était petit (nostalgie quand tu nous tiens…), on y a été quand même. Pour n’être ni déçu (il y avait peu de chances), ni agréablement surpris.
Thor (Chris Hemsworth) et Jane Foster (Natalie Portman)
On a beau être fan de comics et révérer William Shakespeare, on n’attendait pas grand-chose de ce Thor car, que voulez-vous, Kenneth Branagh n’est pas Tim Burton, capable de transcender un super-héros (Batman – personnage au potentiel d’ailleurs bien plus intéressant que Thor – dans Batman returns en 1992), et on avait compris depuis assez longtemps qu’il n’avait pas le talent d’Orson Welles ou d’Akira Kurosawa. Du reste, il est venu cachetonner, n’est-ce pas ? On n’en attendait pas grand-chose et on avait bien raison (aussi n’est-on pas déçu ce qui est toujours cela de gagné – d’où l’absence de bubulle dans la notation…) même si les bandes-annonces laissaient craindre encore bien plus catastrophique. Le tout est visuellement assez laid et tiré par un scénario relativement incompréhensible (quoique, notons-le, assez rythmé même si l’amourette entre Thor – Chris Hemsworth – et l’astrophysicienne Jane Foster – Natalie Portman – prend un brin trop de place), dominé par deux enjeux qui n’intéressent guère. Le premier tient à la succession, au royaume d’Asgard, d’Odin (Anthony Hopkins) et à cette guerre que se livrent ses deux fils, le trop impétueux mais fort loyal Thor et le frustré et machiavélique (c’est là peut-être un grand mot mais avouons que l’on a peu près rien compris à son sombre et diabolique complot) Loki (Tom Hiddleston). C’est là sans doute le côté « shakespearien » (profitons-en pour remercier l’inventeur des guillemets qui, ici, sont absolument nécessaires) de l’affaire mais on se sent tout de même bien loin du Roi Lear… L’autre réside dans le retour de l’homme au marteau, banni sur Terre et privé de ses pouvoirs, et dont on sait que, tôt ou tard, il finira par retrouver le destin qui lui était assigné. Cela pourrait être un bon vecteur de spectacle et/ou de suspense mais, problème, on a déjà vu toute la superbe et la flamboyance du « Dieu-tonnerre » dès le début du film. Et force est de reconnaître que cela n’avait guère impressionné. Peut-être que la prestation de Chris Hemsworth, blondasse bodybuildé et assez incroyablement falot, explique-t-il d’ailleurs ceci (bon, si on aime les andouilles musclées au regard stupide, on peut sans doute y trouver son compte). En outre, le reste de la distribution – Anthony Hopkins compris – se met à l’unisson du héros pour livrer un ensemble de prestations stéréotypées et dépourvues de tout charisme. A la notable exception de Natalie Portman ce qui fait doublement plaisir. D’une part parce qu’elle éclaire (façon de parler…) ce Thor en proposant un nombre assez diversifié d’expressions faciales ; d’autre part, parce que l’on oublie un peu de l’image assez insoutenable qu’elle nous avait proposée dans Black Swan (Darren Aronofsky, 2010). Mais, on s’en doute, cela ne suffit pas vraiment à sauver le film d’une médiocrité assez désespérante, souffle épique (ah, ah, ah…) et veine comique (oh, la, la !), qui devaient apparemment figurer parmi les ingrédients de la mixture, s’échouant tous deux lamentablement. Bref, on l’aura compris, passé le pont (parce qu’un ponpont est au centre du tout), il n’y a peu près rien qui vienne à notre rencontre…
Thor et Odin (Anthony Hopkins)
Antoine Rensonnet (Ran)
Note d’Antoine Rensonnet : 1
Thor (Kenneth Branagh, 2011)
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