Top 10 des films de science-fiction
En introduction d’une série de textes consacrés à la science-fiction, voilà un nouveau top dix consacré aux films du genre. Et force est d’admettre que les chefs d’œuvre y sont nombreux même si 2001, L’Odyssée de l’espace reste le film de science-fiction absolu. Par ailleurs, on constatera que la poésie apporte beaucoup à ce genre.
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1) 2001, L’Odyssée de l’espace (Stanley Kubrick, 1968)
2) Alphaville, une étrange aventure de Lemmy Caution (Jean-Luc Godard, 1965)
3) Solaris (Andreï Tarkovski, 1972)
4) Blade Runner (Ridley Scott, 1982)
5) Stalker (Andreï Tarkovski, 1979)
6) Brazil (Terry Gilliam, 1985)
7) Bienvenue à Gattaca (Andrew Niccol, 1997)
8) Alien (Ridley Scott, 1979)
9) eXistenZ (David Cronenberg, 1999)
10) Metropolis (Fritz Lang, 1926)
Mention spéciale : La Jetée (Chris Marker, 1962)
Un nouveau top dix cette fois-ci consacré aux films de science-fiction et qui sert d’introduction à une mini-série sur le genre qui occupera notre blog pendant les quelques semaines à venir. Ce top devant donc être immédiatement suivi d’un texte plus général sur la science-fiction au cinéma, je ne m’étendrai pas outre-mesure sur les choix ici proposés ; quelques remarques cependant :
1) Le genre recèle de très nombreux chefs d’œuvres et si un précédent top 10 consacré aux films de super-héros avait pu conclure à la pauvreté (Batman returns de Tim Burton en 1992 faisant exception) de tels films, tel n’est absolument pas le cas ici. De fait, les choix furent parfois assez difficiles pour dégager dix films et les œuvres finalement retenues sont toutes de grande qualité.
2) Cependant, 2001, L’Odyssée de l’espace domine assez nettement l’ensemble. Ce film absolu ne souffre guère de comparaison. Ses suivants immédiats (Alphaville, une étrange aventure de Lemmy Caution et Solaris) ou plus lointains n’en ont pas moins fière allure.
3) Deux auteurs seulement placent deux de leurs œuvres dans ce top : Andreï Tarkovski et Ridley Scott. Aussi peuvent-ils apparaître comme les maîtres du genre bien qu’ils ne soient pas, loin de là, exclusivement consacrés à celui-ci. On remarquera également l’absence d’un film de Steven Spielberg[1] et d’un épisode au moins de la série des Star Wars (George Lucas et alii, 1977, 1980, 1983, 1999, 2002, 2005). Cela me paraît juste, eu égard à la qualité de ces films, mais ce n’en est pas moins un regret. Nul doute que si ce top avait été élargi, Minority Report (Steven Spielberg, 2002) ou L’Empire contre-attaque (Irvin Kershner, 1980) auraient trouvé leur place dans la deuxième dizaine.
4) A l’exception de Metropolis, véritable matrice du genre et qui, malgré quelques défauts, méritait bien, étant donné ses évidentes qualités plastiques, une place d’honneur, les films proposés sont assez récents et, en tout cas, tous postérieurs à 1960. Là encore, il faut noter que des œuvres comme Le Jour où la terre s’arrêta (Robert Wise, 1951) ou encore Planète interdite (Fred Macleod Wilcox, 1956) se seraient glissés dans un top vingt. Ces exemples montrent que la science-fiction existait pleinement dans l’Hollywood de l’âge d’or mais qu’elle n’était tout de même pas un genre majeur. On remarquera également qu’aucun film de ces dix dernières années ne prend place dans ce top mais, là encore, ce n’est sans doute qu’un effet lié à la faible quantité de films contenue par une telle liste[2]. Par ailleurs, Europe et Etats-Unis sont représentés à parts peu près égales.
5) Dans le débat d’une science-fiction tendant vers l’anticipation ou vers le fantastique, je n’ai pas véritablement tranché en faveur de l’une des deux tendances – peut-être avec des films comme Brazil, Bienvenue à Gattaca ou eXistenZ, la première domine-t-elle tout de même quelque peu. En fait, c’est bien la dimension poétique des films qui semble avoir été déterminante pour moi ce qu’illustre bien le podium ou encore la présence des deux opus d’Andreï Tarkovski dans les cinq premiers.
6) Cette réflexion m’amène tout naturellement à la mention spéciale que j’ai choisie d’accorder à La Jetée ; il ne s’agit pas là d’un long-métrage, presque pas d’un film mais assurément d’un chef d’œuvre. Il fallait donc que je lui réserve une place fut-ce au prix d’un léger bouleversement des conventions de ces tops dix…
Ran
[1] Mais nolan, en lui consacrant, un top 10 réparera vite cet « oubli ».
[2] Rien que pour la partie située en/dans 2046, j’aurais pu réserver une place à 2046 (2004) dans ce top 10 mais le chef d'oeuvre de Wong Kar Wai ne peut être considéré comme un film de science-fiction.
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