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Gatsby, le Magnifique

23 Mai 2013 , Rédigé par Antoine Rensonnet Publié dans #Critiques de films récents

Eprouvante, épuisante même, cette nouvelle version de Gatsby le magnifique par Baz Luhrmann. Et que se cache-t-il derrière cet inutile trop-plein ? Le vide, seulement. Volontaire, peut-être pas, inévitable sans doute.

Jay Gatsby (Leonardo DiCaprio)

Jay Gatsby (Leonardo DiCaprio)

Gatsby le magnifique (Baz Luhrmann, 2013)

 

Ce film n’est qu’une boursouflure. Voulant inventer la vibration fantasmée du New York des années folles, Baz Luhrmann épuise littéralement dans la première heure de son Gatsby le magnifique. Chaque raccord est une épreuve, chaque mouvement de caméra une agression. Quand, enfin, cela se calme un peu, que l’histoire commence réellement, il ne peut plus vraiment être question de s’y intéresser, la seule priorité étant de soigner cette nausée qui a monté sans cesse. On ne perd pas grand-chose du reste tant cette seconde partie, même vue de loin, semble, elle aussi, bien peu enthousiasmante. Trop mièvre et trop didactique, a priori. Le personnage de l’omniprésent narrateur, Nick Carraway (Tobey Maguire), est pour beaucoup dans cette triste impression. Mais comment percer les secrets d’un Jay Gatsby (Leonardo DiCaprio), si peu fascinant au demeurant, et les ressorts de son amour pour Daisy Buchanan (Carey Mulligan) sans tout expliquer point par point ? Baz Luhrmann est piégé par l’outrance de son dispositif esthétique initial qui lui interdit toute plongée vers l’intime. On rétorquera que c’est justement l’enjeu du film – dérivé directement de celui du livre de F. Scott Fitzgerald – que de percer de très imposants écrans de fumée ? Alors, il échoue, c’est tout. Et finit par ennuyer après avoir exténué (il continue d’ailleurs, sur un rythme certes moins destructeur, en s’autorisant de nombreuses nouvelles séquences ‘‘endiablées’’…). Il ne suffit pas d’en faire beaucoup trop, d’un côté, et de doubler grossièrement le spectateur pour s’assurer de la continuité de la narration, de l’autre. C’est une double facilité.

 

Antoine Rensonnet

 

Note d’Antoine Rensonnet : 1

 

Daisy Buchanan (Carey Mulligan) et Jay Gatsby

Daisy Buchanan (Carey Mulligan) et Jay Gatsby

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M
DiCaprio has an appraising stare and he re-creates Fitzgeralds ‘s description of Gatsby’s charm, that he can look at someone for an instant and understand how, ideally, he or she wants to be seen. In my opinion, the film could have been made much better.
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G
The film starred Mia Farrow as the delicate daisy, besides a youthful, generous, Robert redford as gatsby. The squints in this movie were a discovery for the tour, plus renew to excite to this age.
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S
En effet, on a vraiment du mal à être touché par l'histoire d'amour qui se joue sur ce fond de délire visuel. Tout sonne malheureusement faux : les personnages et l'univers dans lequel ils évoluent semblent en toc.<br /> Cela m'a également fait penser à Citizen Kane (Daisy = Rosebud) mais il y a un fossé, que dis-je un gouffre, entre le génie d'Orson Welles et la puérilité de Baz Luhrmann.<br /> <br /> Au-delà de ça, le film me semble en dire plus sur notre époque hyperfestive que sur celle de l'histoire (les années folles) : http://www.mapausecafe.net/archive/2013/05/24/endless-party.html
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A
C'est aussi la franche imbécillité de ce Gatsby que de croire que tout peut s'expliquer par un ''rosebud'' - et l'intelligence de Citizen Kane de penser et montrer l'inverse...
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