Iron Man 3
Après deux premiers films corrects, troisième aventure cinématographique (compte non tenu d’Avengers) d’Iron Man. Ou plutôt de celui qui endosse l’armure métallique, Tony Stark. Or, c’est bien là que le bât blesse…
Après deux premiers films corrects, troisième aventure cinématographique (compte non tenu d’Avengers) d’Iron Man. Ou plutôt de celui qui endosse l’armure métallique, Tony Stark. Or, c’est bien là que le bât blesse…
Iron Man 3 (Shane Black, 2013)
La note ci-dessous dévoile un des twists du film
Pourquoi va-t-on voir des films de super-héros ? Pour voir des superhéros. Cette tautologie méritait d’être froidement exprimée car elle explique l’échec de cet Iron Man 3. En effet, que Shane Black (qui succède à Jon Favreau) réussisse les deux principales séquences de combat (la première surtout) ne change rien. De même que le film, malgré quelques coups de théâtre, se livre finalement à un triste éloge d’une morale bien-pensante en parfaite adéquation avec son projet attrape-tout pourrait être tenu pour acceptable – d’autant que l’on n’attendait pas, après deux premiers opus moyens (2008 et 2010), que la série Iron Man se place désormais dans le glorieux sillon autrefois creusé par Tim Burton (avec Batman et surtout Batman Returns ; 1989 et 1992). Mais pourquoi a-t-il fallu qu’Iron Man soit définitivement remplacé par Tony Stark (Robert Downey Jr.) comme héros de l’aventure ? Ce ne sont pas simplement les pitreries de celui-ci (alourdies par le cabotinage de son interprète) qui insupportent mais la faiblesse de son double de métal. Pendant près de deux heures, pas une armure en véritable état de marche ! A la fin, Stark ne cesse même pas d’en retrouver d’anciennes – ayant censément fait leurs preuves – qui sont détruites une à une par son ennemi, Aldrich Killian (Guy Pearce), qui prend la place d’un Mandarin (Ben Kingsley) de pacotille (décidément, pour être pauvre, le propos est poussé jusqu’à son terme). Il n’a alors d’autre choix que de s’en remettre à une dulcinée (Pepper Potts – Gwyneth Paltrow) qui, auparavant – dans une compréhensible répartition des rôles – se contentait de suppléer un super-héros incapable de gérer l’intendance. Il ne nous semble pas que, dans l’opération, Iron Man 3, par rapport à ses prédécesseurs, gagne quoi que soit en complexité ou perde même en misogynie. Il renonce juste à son évidente spécificité de film mineur d’un genre mineur pour s’enfoncer dans des voies de garage (et emprunte, par exemple et bien tristement, celle de l’espionnage-action dans une longue séquence située dans le repaire des méchants). Le personnage de Stark, savant génial, séducteur (rangé) et irresponsable, n’étant pas par ailleurs du plus grand intérêt, passer tant de temps en sa seule compagnie est ainsi un programme dont on pourra aisément se dispenser.
Antoine Rensonnet
Note d’Antoine Rensonnet : 1
Note de nolan : 2
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