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Lone Ranger

25 Août 2013 , Rédigé par nolan Publié dans #Critiques de films récents

Le film aurait pu ne pas être trop antipathique s'il avait été moins prétentieux dans son discours simplet. Il échoue également à mélanger les genres. Seul le personnage de Tonto est une (relative) réussite.

Johnny Depp

Johnny Depp

Visiblement très fier de son propos simplet (le progrès = l'argent, l'argent = le mal donc le progrès = le mal), Lone Ranger le martèle durant les deux heures trente de divertissement sans que le discours ne fasse l'objet d'une quelconque élaboration. Aussi, ce qui aurait pu être toléré s'il n'avait été qu'un rouage du blockbuster, rend le long-métrage fort prétentieux. C'est là la plus grosse boursouflure d'un film qui en compte tout de même beaucoup. Notons ainsi que l'humour souvent grossier ne fait que très rarement mouche, que les personnages peinent à exister et que ceux-ci sont parfois, particulièrement les femmes, inutiles et agaçants. Soulignant le mauvais traitement subi par les Indiens (mais aussi par les Chinois et, histoire d’être complet, les Noirs), il rappelle que la naissance de l'Amérique moderne ne s’est faite pas sans heurts – ce qui achève de le rendre très indigeste. Il est certes louable que cinéaste et son acteur principal fassent montre d’un peu d’ambition mais le résultat ne flatte pas l'intelligence du spectateur et ne rend pas hommage au western. Sans nul doute, Verbinski et Depp auraient dû se limiter aux joyeusetés qui avaient fait le succès de Pirates des Caraïbes (2003, 2006 et 2007), gros jouets reprenant l'attirail d'un genre alors dépassé. Johnny Depp sait d’ailleurs toujours créer des personnages et compose un Tonto truculent et sympathique. Cela ne suffit pas du tout à sauver le film qui, en sus, a ajouté à ses objectifs celui de mélanger les genres (western, comédie, drame et, notamment dans la séquence finale, le burlesque – on pense au Mécano de la ‘‘Général’’ de Buster Keaton en 1926). Pas de bol, les sauts de l'un à l'autre sont bien trop lourds. Un ratage donc, qui aurait fait, en moins de deux heures et avec un peu plus de modestie, un agréable passe-temps.

 

nolan

 

Note de nolan : 1

 

Lone Ranger, naissance d'un héros (Gore Verbinski, 2013)

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F
C'est vrai qu'il y a une certaine ambition historique sur ce film
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M
What more should i say about a Jerry bruckhiemer production with Johnny Depp acting the lead role. The latest fun ride from Johnny Depp was good but a bit exhausting at the end due to its long 3 hours. It would have been a greater movie if reduced to a 2 hours. Some were disappointed saying it was an old wine in a new bottle. But it was tolerable to me.
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F
Je te trouve un peu dur. Le film est un divertissement honnête qui reste oubliable par sa longueur étrange. Mais sinon de là à y voir de la prétention...
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N
soient* idiots
N
Soit de la prétention, soit de la bêtise, il y a un quand même ce thème du mal dans le progrès qui m'a paru pas très neuf et surtout trop mis en avant. Je ne pense pas que Depp et Verbinski soit idiots, donc je me dis qu'ils ont voulu donner un semblant de réflexion à leur divertissement et ça ne marche pas.
B
C'est vrai qu'il y a une certaine ambition historique sur ce film, rien de comparable à Django, mais de petites allusions (la spoliation des terres aux Indiens, la marche au progrès... ou Tonto au bout du chemin à San Francisco, plus rien à conquérir à l'Ouest, et prenant même à la fin la route en sens inverse - un refus du progrès ?). <br /> <br /> Sinon, j'ai vu le film en vf et il ne m'est pas apparu particulièrement grossier.<br /> <br /> En fait, je n'ai pas trop fait attention au discours mais plutôt au divertissement et c'est la première fois, me semble-t-il, que Verbinski évoque quelque chose du cinéma et de la magie qu'il y a à raconter des histoires par ce moyen-là. <br /> <br /> Je te rejoins sur la fin, avec ce qu'il a à montrer, le film a surtout 45min de trop pour être vraiment efficace.
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B
Mon allusion à Tarantino n'était peut-être pas judicieuse et évitons de le comparer à ce Disney. On sera d'accord pour dire que les intentions n'ont rien de communes. <br /> <br /> Et c'est noté pour Elysium !
N
Par grossier, j'entends peu subtil (le caca du cheval, les blagues de maternelles, ...) et non des gros mots. Ce n'était peut-être pas le terme approprié. <br /> Oui il y a un refus du progrès (bien vu le chemin en sens inverse) mais sans autre explication que les dommages causés aux Indiens d'Amérique. Aussi aurait-il fallu dans ce cas ne point trop en faire. Chez Tarantino, c'est beaucoup mieux fait puisqu'il prend un point de vue radical mais cohérent (et cinématographique) et je renvoie sur ce point et d'autres à la très enthousiaste note d'Antoine sur Django Unchained. <br /> Il y a en effet une réflexion, enfin une allusion sur le conte comme dans Princess Bride ou Little Big Man mais franchement cela ne m'a pas paru dépasser le stade de la citation. <br /> Enfin, c'est fou de faire des films d'action de 2h30 systématiquement. A croire que c'est un gage pour le spectateur d'en avoir pour son argent. Ils feraient mieux de baisser le prix des places et de limiter les films à 2h maxi :-). <br /> Cela dit, j'ai vu Elysium qui dure 1h50 et c'est très très mauvais. Je te le déconseille fortement.
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