Sous surveillance
Avec Sous surveillance, Robert Redford signe un suspense de quarante ans d’âge. Son film est loin d’être un très grand cru mais, bien conservé, il a correctement vieilli. Ne boudons pas notre plaisir et profitons-en.
Sous surveillance (Robert Redford, 2012)
C’est un petit plaisir. Sous surveillance ne fait pas montre de la moindre audace, scénaristique ou formelle, mais s’avère diablement efficace. Robert Redford choisit la voie du plus parfait classicisme et déroule, à partir de ses deux centres – Jim Grant (Robert Redford), l’ancien activiste devenu avocat, qui cherche à échapper à une condamnation pour meurtre et Benjamin Shepard (Shia LaBeouf), le jeune journaliste qui cherche à découvrir le passé du premier – son thriller, utilisant toutes les ressources traditionnelles du genre (notamment le trio : course-poursuite, enquête, secret). In fine, il retient l’attention autant qu’il repose. Non que le rythme ne soit pas suffisamment vif ou que les rebondissements manquent mais la mise en scène et le montage évitent ces effets abrutissants qui, aujourd’hui, abondent. Avec ses acteurs des années 1970 (Redford donc – qui fait ses 76 ans mais se donne le beau rôle – mais aussi Julie Christie, Susan Sarandon, Nick Nolte…), Sous surveillance est un film des années 1970 qui n’essaie pas de le cacher. L’absence d’ambition revendiquée – outre celle, somme toute noble, de donner deux heures agréables au spectateur sans flatter ses pires instincts – couplée à la maîtrise générale permet à qui le veut, s’il évite les écueils connexes du passéisme et du modernisme, de le recevoir exactement comme il se doit : un divertissement plus qu’honnête. Ce qui, on ne le dira jamais assez, n’est déjà pas si mal.
Antoine Rensonnet
Note d’Antoine Rensonnet : 2
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