Trance
Trance affiche des ambitions très mesurées et c'est tant mieux. Le film se consomme sans difficultés, n'ayant pas vocation à rester dans les mémoires.
Trance (Danny Boyle, 2013)
En faisant un petit recensement avant d'écrire cette note, nous nous sommes aperçus que nous suivions d'assez près la filmographie de Danny Boyle. Ces deux premiers films (Petits Meurtres entre Amis, 1994 et surtout Trainspotting en 1996) étaient réussis. Puis, patatras, Une vie moins ordinaire (1997) et La Plage (1999) nous convainquent qu'il n'y a plus grand-chose à attendre du cinéaste. Nous avons quand même pris soin de regarder Sunshine (2007) parce que Quentin Tarantino disait beaucoup de bien des deux premiers tiers (!) et, pour comprendre le phénomène, Slumdog Millionaire (2008), parfaitement ennuyeux et vulgaire. Vulgarité qui est, chez Boyle, un aspect déterminant de l’œuvre. Il a la tentation d'aller provoquer l'œil en jouant avec les couleurs criardes ou en usant d'effets grandiloquents. A ce titre, Trance, qui raconte comment, par l'hypnose, une bande, dirigée par Franck (Vincent Cassel), de voleurs d'œuvres d'art vont aller chercher une information chez un galeriste (Simon – James McAvoy), semble entièrement filmé en décadrage (et rappelle parfois en plus colorée, la deuxième partie du récent Passion de De Palma) et ne recule devant aucun effet. Mais le film n'a pas une ambition démesurée et assume pleinement ce côté outrancier. Aussi est-il facile à regarder, introduisant une certaine distance par le recours à l'outrance. Le scénario, qui multiplie les retournements, est suffisamment bien découpé pour éviter le trop-plein. Et comme il s'agit d'un vol de tableau, la réussite de la séquence liminaire permet au spectateur de se caler dans son fauteuil l'esprit tranquille mais aux aguets. Bien sûr, la barrière du ridicule est parfois largement franchie, souvent quand le métrage se prend au sérieux. On rit encore du parallèle entre la plantureuse Rosario Dawson et le tableau dans une séquence qui se voudrait émoustillante (l'actrice aux formes spectaculaires n'y est pour rien). Quant au final grandiloquent, encore plus drôle, il paraît motivé par un reliquat sur budget explosions/cascades. Ce film constitue ainsi un léger plaisir coupable.
nolan
Note de nolan : 2
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