Réflexions pointues sur films obtus (et vice et versa)
Le blog a huit ans !! Assez peu alimenté ces derniers mois, voici un petit tour de quelques films vus depuis le début de l'année histoire de fêter l'anniversaire. nolan
Nocturnal Animals (Tom Ford, 2016)
Un écrivain a super mal encaissé une rupture sentimentale. Sa rancœur lui sert de matière pour rédiger en quelques années un roman angoissant. Il l'envoie en avant-première à son ex. Elle est bouleversée par ce roman qui montre à quel point elle fut méchante et lui souffrait (elle pige hyper vite les métaphores). En plus, sa vie est globalement merdique. Du coup, l'écrivain s'en réjouit. On imagine qu'il se sent mieux ensuite. Je préfère ne pas donner mon avis sur les affaires de cœur des uns et des autres mais malgré un vrai sens de la mise en scène, le film de Tom Ford paraît fort démonstratif pour finalement ne pas dire grand-chose. Il se trouve que j'ai vu quelques mois plus tard Comment je me suis disputé (ma vie sexuelle) d'Arnaud Desplechin abordant des thèmes similaires avec beaucoup plus de force.
John Wick 2 (Chad Stahelski, 2017)
Dans le premier épisode John trucidait une centaine de personnes après qu’un garnement ait abattu son chien. J’avoue avoir complètement oublié pourquoi il reprend du service, mais il tue encore plus de monde et avec encore plus de talent dans ce deuxième épisode au gré d’un scénario alambiqué sans le moindre intérêt – enfin je crois car je n'ai pas vraiment suivi l'histoire.
Logan (James Mangold, 2016)
Wolverine est âgé et s’est reconverti comme chauffeur de limousine alors que les mutants sont au bord de l’extinction. Pourtant à la faveur d’un contentieux avec une toute jeune immigrée mexicaine – qui s’avère être aussi une mutante – John Logan va sortir les griffes contre une puissante corporation que l'on peut comparer à un laboratoire pharmaceutique dans la vraie vie. C’est une véritable boucherie. Cette épopée crépusculaire se révèle très prenante.
Ghost In The Shell (Rupert Sanders, 2017)
C’est joli et Scarlett Johansson poursuit un cycle de rôles que l'on pourrait intituler « Qui suis-je et dans quelle enveloppe corporelle ? » (Vous avez 3 heures). Cycle entamé avec Her (Spike Jonze, 2013) et Under The Skin (Jonathan Glazer, 2013). Mais alors QUEL ENNUI cette fois-ci.
Les Gardiens de la Galaxie 2 (James Gunn, 2017)
Pas fan des scènes qui vont à trop vive allure - peut-être étais-je fatigué - ni convaincu par les tonnes de miel déversées pour rendre un personnage secondaire attachant, et sacrifié dans tous les sens du terme, j'ai été emballé par l’utilisation de la musique et par la légère imbécillité du héros. Le pauvre se découvre un père complètement fracassé et doit gérer les susceptibilités des uns et des autres. Il fait n’importe quoi, ce qui est assez réaliste. Et ça marche, ce qui l’est moins.
Get Out (Jordan Peele, 2017)
Réjouissant petit film d’épouvante, notre héros est noir et doit se battre contre les clichés (il est photographe). Jordan Peele se fait plaisir et le spectateur avec. Il prend soin de mettre en place sa diabolique machinerie et évite toute grandiloquence ou discours consensuel. Les méchants sont très méchants et l'humour piquant juste comme il faut.
Alien : Covenant (Ridley Scott, 2017)
Cette suite du fort confus Prometheus (Ridley Scott, 2012) est à l’opposé très limpide, voire transparente. Se regarde d'un œil distrait.
Wonder Woman (Patty Jenkins, 2017)
Une jeune Amazone sauve un espion échoué sur son île en pleine Première Guerre mondiale. Sur sa lancée, elle va l’aider à tuer je ne sais plus quel méchant pour défendre le monde libre sur deux longues heures et demie. On retient cette fabuleuse scène d’un ridicule achevé : Wonder Woman sort d'une tranchée au ralenti alors que les balles fusent et déclare l’air pénétré « Je ne crois pas à la guerre, ma force, c’est – roulement de tambour – l'Amour !! ». Alors elle tue une centaine de soldats allemands. Par amour donc.
Le Caire Confidentiel (Tarik Saleh, 2017)
Impeccable polar politique. Noureddine est un inspecteur égyptien chargé d'une enquête sur l'assassinat d'une chanteuse et découvre, à la veille de la révolte contre le régime de Moubarak, un gigantesque et opaque réseau de corruption. On y retrouve les codes du film noir parfaitement exploités et servis par un acteur principal excellent.
Spider Man : Homecoming (Jon Watts, 2017)
Spider-Man voudrait à la fois devenir un Avenger et perdre sa virginité. En voulant tout faire en même temps, il se foire sur les deux plans et dans les grandes largeurs. Du coup, il est attachant. Le film l’est aussi.
Dunkerque (Christopher Nolan, 2017)
Oh là là ! Quelle belle scène d'ouverture. Christopher Nolan est très fort pour commencer ses films, (un peu) moins pour les conclure. Bien rythmé, captivant, comme souvent chez le cinéaste britannique, Dunkerque ne manque pas d’ambition formelle et ne manque pas de séduire.
Love Hunters (Ben Young, 2017)
Une jeune fille ne trouve rien de mieux que de faire le mur malgré l’interdiction de sa mère qu’elle déteste parce qu’elle a divorcé de son père pourtant riche et beau. Or son escapade nocturne lui permet de rencontrer un couple très amoureux et très solide. Un parfait contre-exemple de sa mère qui a quitté le foyer. Eh bien pas de bol, ce sont des gros tarés qui vont séquestrer la jeune fille. Alors cette dernière tâche de créer des dissensions au sein du couple pour qu’il explose. Ce qui n’est pas sans ironie.
L’espace et la tension sont rigoureusement maîtrisés pour ne jamais perdre l’attention du spectateur. Le casting est au diapason.
Que Dios Nos Perdone (Rodrigo Sorogoyen, 2017)
Remarquable petit polar avec son duo de flics aussi attachants qu’inquiétants. Que retenir de cette histoire de serial killer espagnol qui massacre les vieilles dames ? Qu’il est très agréable de se laisser porter par une histoire lorsqu’elle est bien contée. Et qu’il faut se méfier des ventilateurs, même s’il fait très chaud.
Atomic Blonde (David Leitch, 2017)
Charlize Theron est super belle et super stylée, les néons font des images stylées, les bastons sont grave stylées, le plan-séquence de ouf l’est aussi. Tout est stylé. La musique claque et les gens sont beaux, ça ressemble à une bonne pub pour parfum. Bref, un film qui se déguste comme un burger signature d’un bistro parisien.
Les Proies (Sofia Coppola, 2017)
C'est assez vide. C'est joli mais il ne se passe pas grand-chose. Le mec est un peu salaud mais on ne comprend pas s'il le fait exprès ou s'il est juste stupide, sans doute un peu des deux, et les femmes – à l’exception de Kirsten Dunst – sont d'un bloc : Elles veulent toutes se le faire puis quand il commence à être relou, elles veulent le tuer.
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