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40 ans : mode d'emploi

24 Mars 2013 , Rédigé par nolan Publié dans #Critiques de films récents

Apatow en pleine forme. Sur le papier, ça ressemble à un épisode d'Un Gars/Une Fille (c'est-à-dire un catalogue de blagues graveleuses et de vannes qui tombent à plat). A l'écran, c'est un film très drôle, parfaitement exécuté.

 

 

40ans.jpg

Leslie Mann et Paul Rudd

 

On le sait, Judd Apatow est un conservateur(1) – ici, l'avortement est presqu'un gros mot et la famille recomposée un problème –, mais cela ne l'empêche pas d'interroger avec drôlerie teintée de noirceur la vie de famille. Un couple (Debbie et Pete – Paul Rudd et Leslie Mann) arrive au bout de son projet de vie : mariés, deux enfants, une grande maison, deux grosses voitures, leurs boîtes (production de musique pour l'un et boutique de bijoux pour l'autre). Les époux à la veille de leurs 40 ans, vivent au-dessus de leurs moyens. Coincés entre leurs filles en pleine crise (l'une – Maude Apatow – a treize ans, l'autre – Iris Apatow – sept) et leurs pères remariés et avec des enfants plus jeunes (celui de l'un – Albert Brooks –vit au crochet de son fils quand celui de l'autre – John Lithgow – connait à peine sa fille), le couple se consume lentement mais sûrement comme une bûche dans un foyer (pardonnez mon style ampoulé).

Le cinéaste multiplie les thèmes ne perdant quasiment jamais le fil : sexe, âge, volonté individuelle, éducation, maturité… Tout y passe. Il se joue des clichés par son humour et refuse de distribuer bons et mauvais points. Que les personnages soient de mauvaise foi ou d'une grande sincérité, le réalisateur sait rendre complexe les attitudes de Pete ou Debbie. Mieux, il n'hésite pas à croquer, avec tendresse ou férocité, la vacuité de certains comportements adultes et se réjouir, à l'opposé, de montrer les deux époux mentir comme des arracheurs de dents à la directrice de l'école de leur fille et obtenir gain de cause.

Si le cinéaste n'est pas un grand technicien de la mise en scène, au moins sait-il construire des personnages et orchestrer de belles parties de ping-pong verbal. Ainsi l'intégralité des seconds rôles déclenchent le rire (les scènes avec Albert Brooks et les improvisations de Melissa McCarthy – Catherine – restent les plus drôles). Dépassant les deux heures, la comédie ne perd pourtant jamais son souffle et forme un ensemble cohérent. Il nous a semblé que le réalisateur avait réussi à combiner les scènes « individuelles », de couple et de famille sans que l'un des deux personnages principaux ne se trouve noyé. Il amène avec souplesse la fête d'anniversaire qui va regrouper la quasi-totalité des personnages, découpe des petites histoires, multiplie les gags et trouve une solution – partielle – aux problèmes des uns et des autres. Bien sûr, ça se finit à peu près bien mais Apatow n'utilise pas de deus ex machina pour que soudainement tout rentre dans l'ordre (ce serait sans doute contraire à ses convictions). Si les amoureux se rabibochent, ils sont loin d'avoir résolu leurs problèmes.

 

nolan

 

Note de nolan : 3

 

40 ans : mode d'emploi (Judd Apatow, 2012)

 


(1)Comme on se répète souvent vous pouvez aller lire ça qu'il a dirigé et ici et ici où il officie en tant que producteur.

 

 

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