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A travers l’âge d’or hollywoodien : Le Western

15 Janvier 2010 , Rédigé par Antoine Rensonnet Publié dans #L'âge d'or hollywoodien

Je commence aujourd’hui une nouvelle série consacrée à l’âge d’or hollywoodien des années 1940 et 1950. Et, puisque ce mois de janvier y sera largement dédié, je l’ouvre par un texte qui s’intéresse à l’un des genres majeurs de cette période de l’histoire du cinéma : le western.

 

A travers l’âge d’or hollywoodien

 

L’année dernière, en ouverture de ce blog, j’avais écrit une courte histoire du cinéma. La cinquième et avant-dernière partie était consacrée à l’âge d’or hollywoodien des années quarante et cinquante qui constitue pour moi l’époque lors de laquelle cet art définit ce qui sera son classicisme. Si j’ai depuis écrit – de manière ponctuelle – quelques textes sur des films s’inscrivant dans cette période spécifique de l’histoire du cinéma[1], j’ai décidé – pour ouvrir cette nouvelle année – de revenir plus particulièrement sur ce cinéma en consacrant une série de trois textes[2] à deux genres majeurs – le western et le film noir – et un sur l’auteur le plus célèbre – Alfred Hitchcock[3] – de ce cinéma américain du milieu du XXe siècle. Je commence donc aujourd’hui par le western[4].

 

 

1 -  Le western : une cosmogonie américaine

 

« Et n’oubliez pas que le western n’est pas seulement l’histoire de ce pays, c’est aussi ce que la Saga des Nibelungen représente pour un Européen. »

Fritz Lang (in Fritz Lang en Amérique, entretien par Peter Bogdanovitch)

 

Jesse James

Jesse James (Henry King, 1939)

 

Si le genre du western apparaît très tôt à Hollywood, il connaît une renaissance –comme genre de série A – durant l’année 1939. Cette année-là sortent, en effet, trois films majeurs. Les conquérants de Michael Curtiz, Jesse James d’Henry King et surtout La chevauchée fantastique de John Ford qui va bientôt devenir le spécialiste incontesté de ce genre. La date n’a rien d’anodine ; elle correspond à une époque où l’Europe marche vers la guerre et lors de laquelle les Etats-Unis adoptent, beaucoup d’Américains[5] estimant avoir souffert économiquement de l’aventure de la Première guerre mondiale qui était en fait une affaire strictement européenne, une position dite isolationniste qu’ils conserveront jusqu’à la troisième élection de Franklin Delano Roosevelt à la présidence en 1940[6]. Les films qui se concentrent sur les Etats-Unis et leur passé fleurissent donc en cette extrême fin des années 1930 et s’ajoutent, pour la seule année 1939, aux trois westerns déjà cités la sortie du Magicien d’Oz (Victor Fleming) et d’Autant en emporte le vent (Victor Fleming). Or, comme l’a justement remarqué Fritz Lang – qui sera amené à en tourner trois[7] –, le western constitue bien pour le jeune pays américain une cosmogonie propre c’est-à-dire un récit mythique des origines de la nation. Il faut dire que le western propose alors une légende rose de la conquête de l’Ouest – ce fameux mythe de la frontière si cher aux Américains –  lors de laquelle s’impose, jusqu’aux confins du nouveau pays-continent, ce concept de la loi et de l’ordre[8]. Les personnages proposés sont ainsi de grandes légendes américaines comme Jesse James, Wyatt Earp[9] ou Billy the Kid qui ont certes vraiment existé mais dont la vie présentée aux spectateurs n’a sans doute que peu à voir avec la réalité historique. Quant aux histoires, ce sont souvent les mêmes. Parmi les plus caractéristiques, on trouve notamment celle du village de l’ouest infesté de bandits qu’un héros vient intégrer au monde américain, celle de l’affrontement – la plus populaire de ce côté-ci de l’Atlantique – entre cow-boys et Indiens, celle du voyage d’un convoi (souvent de bétail) dans un Ouest dangereux ou encore – spécificité de John Ford[10] – la représentation de la vie de la cavalerie. Mais, dans tous les cas, il s’agit de rendre un hommage appuyé aux pionniers du rêve américain.

La prisonnière du désert

La prisonnière du désert (John Ford, 1956)

 

Et les changements de politique extérieure américaine ne ralentiront pas l’engouement pour le western qui devient rapidement l’un des genres majeurs – si ce n’est le tout premier genre – de l’âge d’or hollywoodien. Il faut dire que, de tous ceux-ci, celui-ci est le plus codifié que ce soit par ses paysages – qui montrent la beauté des grands espaces américains[11] –, ses personnages ou ses situations. Il n’est donc pas étonnant – et ce d’autant que les westerns attirent un large public – qu’il s’intègre parfaitement dans ce système des studios hollywoodiens qui exige que les réalisateurs respectent scrupuleusement un cahier des charges. Aussi tous les grands cinéastes américains ou presque seront invités à réaliser des westerns et ils sauront torturer le genre pour y imposer leur griffe d’auteur. Ainsi, Fritz Lang retrouvera son thème favori de la vengeance dans Le retour de Frank James (1941) – qu’il n’aimait guère, peut-être à tort – et surtout dans l’extraordinaire Ange des maudits (1952) qualifiée d’« histoire de meurtre, de haine et de vengeance ». Mais, au-delà du cas – parfaitement atypique – du génie germanique, les vrais maîtres du genre seront John Ford, Anthony Mann, Howard Hawks ou Raoul Walsh[12]. Le premier sera, sans aucune contestation possible, le plus grand et le plus prolifique de tous les auteurs de westerns. Il avait d’ailleurs signé de nombreux westerns avant même La chevauchée fantastique et réalisera jusqu’aux Cheyennes (1964) les principaux chefs d’œuvre du genre avec, le plus souvent, John Wayne comme héros. Il est impossible de citer ici tous les grands westerns de John Ford durant ce quart de siècle mais s’il ne faut en retenir qu’un sans doute serait-ce La prisonnière du désert (1956) qui, par la complexité de son héros, Ethan Edwards (John Wayne) et la beauté de ses paysages, offre une sorte d’épure du genre. Si ce film est sans aucun doute la quintessence du western, des films comme La poursuite infernale (1946), Les deux cavaliers (1961) ou L’homme qui tua Liberty Valance (1961) sont également de vrais chefs d’œuvre. Quant à Anthony Mann, ses cinq films[13] – tous excellents – réalisés en quelques années (1950-1955) avec James Stewart comme héros ou encore L’homme de l’ouest (1958 ; avec Gary Cooper) permettent de le situer très près de John Ford dans la hiérarchie subjective des réalisateurs de westerns. Howard Hawks, génial touche-à-tout qui s’exprimera avec brio dans presque tous les genres hollywoodiens, signera, lui, de nombreux westerns dont quelques-unes de ses œuvres majeures comme La rivière rouge (1948), La captive aux yeux clairs (1952) et surtout Rio Bravo (1959). On pourrait faire la même réflexion concernant Raoul Walsh qui, avec La vallée de la peur (1947) ou La fille du désert (1949), réalisera des westerns très importants et certains de ses plus grands films. Mais, au-delà de ces quatre auteurs, bien d’autres réalisateurs majeurs de l’âge d’or hollywoodien – de King Vidor à Henry King en passant par Nicholas Ray – réaliseront des westerns importants.

 

L'homme de la plaine

L’homme de la plaine (Anthony Mann, 1955)

 

Mais si le genre connaît un succès qui ne se démentira guère tout au long des quelques vingt-cinq années qui nous intéressent, il n’est pas – même s’il est extrêmement codifié – pour autant figé. D’une part, il tend vers une épure formelle toujours plus grande. D’autre part, les personnages et les thématiques évoluent. Et la légende rose de la naissance des Etats-Unis se teinte progressivement de gris. Les héros – souvent d’anciens sudistes qui, après leur défaite dans la guerre de Sécession, semblent un peu perdus – se complexifient et peuvent apparaître las (comme Jimmie Ringo – Gregory Peck – dans La cible humaine d’Henry King en 1950), posséder en eux une violence qu’ils n’arrivent que très difficilement à contenir (comme les héros joués par James Stewart dans les cinq films d’Anthony Mann déjà cités), refuser la nouvelle civilisation qui s’annonce (tel Dempsey Rae – Kirk Douglas – dans L’homme qui n’a pas d’étoile de King Vidor en 1955), voire même être carrément racistes[14] comme cet Ethan Edwards qui, dans La prisonnière du désert, combat les Indiens avec férocité et semble pourtant très proche de ceux-ci.  De plus, la question de la destruction des tribus indiennes lors de la conquête de l’ouest est désormais directement posée à partir du début des années 1950 et de films comme La flèche brisée (Delmer Daves, 1950) ou La porte du diable (Anthony Mann, 1950). Elle ne cessera dès lors plus de préoccuper les réalisateurs de westerns qui ne peuvent que remettre en cause la cosmogonie américaine comme le montre notamment le dernier et brillant western de John Ford, Les Cheyennes. Enfin, c’est le douloureux passage de la légende à l’histoire[15] qui est maintenant abordé ce dont rend compte L’homme qui tua Liberty Valance de John Ford[16]. Ainsi, quand se clôt l’âge d’or hollywoodien avec l’écroulement du système des studios, le genre du western apparaît profondément transformé par rapport à ce qu’il était vingt-cinq ans plus tôt. Et, dans la décennie suivante, Sam Peckinpah – l’un des rares grands réalisateurs américains à émerger durant cette période[17] – montrera au travers d’ultraviolents westerns – dits crépusculaires – la légende noire des Etats-Unis comme, par exemple, dans La horde sauvage (1969) ou dans Pat Garrett et Billy the Kid (1973). Parallèlement naît, en Italie, le western-spaghetti, qui caricature le western américain[18] en mettant en scène des personnages hiératiques et des situations étirées à l’extrême. Si les westerns de Sergio Leone – Pour une poignée de dollars (1964), Et pour quelques dollars de plus (1965), Le bon, la brute et le truand (1966) ou Il était une fois dans l’Ouest (1968) – sont fort réussis, l’ensemble de cette très abondante production reste très médiocre comme le montre, par exemple, la navrante série des Trinita avec Terence Hill et Bud Spencer[19].

 

Pat Garrett et Billy the Kid

Pat Garrett et Billy the Kid (Sam Peckinpah, 1973)

 

Le western serait-il alors mort aux Etats-Unis ? Non, car des westerns continueront – certes à un rythme moins effréné que lors de l’âge d’or hollywoodien – sans cesse à être tournés depuis les années 1970. Si certains seront intéressants – Danse avec les loups (Kevin Costner, 1990), Le secret de Brokeback Mountain (Ang Lee, 2005) –, voire plus que cela – L’assassinat de Jesse James par le lâche Robert Ford (Andrew Dominik, 2007) –, un seul nouveau génie du western – c’est-à-dire pouvant être comparé aux Ford, Mann, Hawks, Walsh et Peckinpah – émergera : Clint Eastwood – d’ailleurs révélé par Sergio Leone – qui signera plusieurs œuvres majeures comme L’homme des hautes plaines (1973), Josey Wales, hors-la-loi (1976), Pale Rider (1985) et – surtout – Impitoyable (1992). Mais, plus que d’une vraie modernité, Clint Eastwood apparaît surtout porteur d’un néoclassicisme pour le western[20]. De manière générale d’ailleurs, l’ensemble de la production contemporaine de westerns se situe, peu ou prou, en référence directe à celle de l’âge d’or hollywoodien. Comme je l’ai déjà souvent écrit – et cela est donc particulièrement valable pour le western –, le cinéma (surtout américain) est devenu de son cœur le vampire…

 

Pale Rider

Pale Rider (Clint Eastwood, 1985)

 

Ran

 


 

[1] Avec des textes consacrés à Assurance sur la mort (Billy Wilder, 1944), Vertigo (Alfred Hitchcock, 1958 ; dans Fantasmes et amours perdus partie 1, partie 2), La mort aux trousses (Alfred Hitchcock, 1959). Pour cette nouvelle année, j’ai également prévu de revenir sur Les temps modernes (Charlie Chaplin, 1936), L’impossible monsieur Bébé (Howard Hawks, 1938), Winchester 73 (Anthony Mann, 1950), L’homme qui tua Liberty Valance (John Ford, 1962) et très largement sur la carrière de Fritz Lang dont une grande partie s’est déroulée durant l’âge d’or hollywoodien.

[2] Il se peut que je décide un jour de compléter cette série en revenant sur d’autres genres ou d’autres auteurs.

[3] Qui a fini par constituer un genre en lui-même…

[4] Ce début d’année – avec ce texte mais aussi ceux consacrés à Winchester 73, L’homme qui tua Liberty Valance, Impitoyable (Clint Eastwood, 1992), au récent The proposition (John Hillcoat, 2005) et deux tops – sera d’ailleurs très largement dédié au western – qu’il s’agisse de ceux de l’âge d’or hollywoodien ou d’autres plus récents.

[5] Notamment les fameux farmers du Middle-west.

[6] Si deux films antinazis (Les aveux d’un espion nazi d’Anatole Livtak en 1939 et Le dictateur de Charlie Chaplin en 1940) sont déjà sortis avant celle-ci, ce n’est qu’à partir de 1941 qu’ils seront nombreux, Roosevelt pesant de tout son poids pour qu’ils soient produits car ils doivent servir à préparer l’opinion américaine à une entrée en guerre qu’il sait inévitable.

[7] Le retour de Frank James – qui est la suite du Jesse James d’Henry King – en 1940, Les pionniers de la Western Union (1941) et L’ange des maudits (1952).

[8] Celui-ci est d’ailleurs typiquement américain et il serait trop simple de le juger trop rapidement comme purement réactionnaire.

[9] Celui-ci, peu connu en France, est le héros des Conquérants (Michael Curtiz, 1939). On le retrouvera dans La poursuite infernale (John Ford, 1946) ou dans Règlement de comptes à OK Corral (John Sturges, 1956).

[10] Avec sa célèbre trilogie : Le massacre de Ford Apache (1948), La charge héroïque (1949) et Rio Grande (1950).

[11] Ainsi John Ford s’est fait une spécialité de tourner dans les majestueux paysages de Monument Valley alors qu’un Anthony Mann privilégiera des paysages plus confinés et encaissés – qui peuvent même parfois donner, comme dans L’appât (1953), une impression d’enfermement dans des espaces naturels – comme ceux des montagnes américaines. Mais ils sont tous aussi somptueux que ceux utilisés par John Ford.

[12] A cette courte liste, certains ajoutent le réalisateur (de série B) Bud Boetticher ; je dois avouer n’avoir guère été convaincu par ses œuvres.

[13] Winchester 73, Les affameurs (1952), L’appât, Je suis un aventurier (1954) et – sans doute le meilleur – L’homme de la plaine (1955).

[14] La question du racisme intéresse d’ailleurs particulièrement John Ford comme il montrera dans Le sergent noir en 1960.

[15] En fait, dès la séquence initiale des Conquérants – lors de laquelle des cavaliers sont dépassés par un train –, ce problème est abordé.

[16] J’y reviendrai plus largement dans un texte dédié à ce seul film.

[17] Il ne faut surtout pas généraliser – Stanley Kubrick, par exemple, est alors à son sommet créatif – mais entre la fin du système des grands studios et l’apparition d’une nouvelle génération de réalisateurs dans les années 1970 – dits du nouvel Hollywood – le cinéma américain connaît un certain essoufflement. On notera d’ailleurs que si le nouvel Hollywood des années 1970 sera une nouvelle période de grande créativité pour le cinéma américain, le western n’intéressera pas Francis Ford Coppola ou Martin Scorsese même si ceux-ci (surtout le second) se situent – comme Peckinpah – dans une perspective très critique par rapport à la société américaine.

[18] Ce genre, très codifié et ayant donc tendu vers une forme d’épure, se prêtait d’ailleurs fort bien – par un jeu (plus ou moins) habile de détournements – à la caricature.

[19] Qui commence par On l’appelle Trinita (E. B. Clutcher – de son vrai nom Enzo Barboni –, 1971) et On continue à l’appeler Trinita (E. B. Clutcher, 1971).

[20] C’est d’ailleurs vrai pour l’ensemble de son œuvre qui ne cesse, année après année, de gagner en importance.

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R
<br /> Ah! J'adore Sunset Boulevard mais je ne le considère pas comme un film noir. D'ailleurs, il s'agit, à mon avis, d'une oeuvre absolument inclassable.<br /> Parmi les autres films cités, je n'ai pas vu The Big Combo mais je connais - et aime - toutes les autres.<br /> <br /> <br />
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J
<br /> Merci pour le lien. Assurance sur la mort est un excellent film noir assurément. Je lui préfère Sunset Boulevard du même auteur, même s'il n'entre pas stricto sensu dans la catégorie (ce qui fait<br /> qu'il n'est pas classé dans mon top). J'espère que vous avez vu les films que je mets en avant, Out of the past de Tourneur, The big combo de Joseph H. Lewis, Asphalt jungle de Huston, They live by<br /> night de Ray, ce sont des pépites absolument incontournables !<br /> Au plaisir de lire cette note.<br /> <br /> <br />
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N
<br /> pouf pouf<br /> <br /> (...) votre liste des meilleurs films noirs (...) -<br /> avec le lien actif cette fois.<br /> <br /> <br />
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N
<br /> Je viens de voir votre échange. Si je puis permettre :<br /> <br /> Ran pour répondre à ta question : http://casaploum.20six.fr/<br /> <br /> Julien, j'ai déjà fait découvrir votre liste de films noirs à Ran il y a quelques mois (ainsi que les autres listes chez Inisfree et cie). Vous pouvez allez lire sa réflexion d'Assurance sur la mort si le coeur vous en<br /> dit.<br /> Merci pour les commentaires.<br /> <br /> <br />
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R
<br /> Merci pour ces commentaires, Julien.<br /> <br /> Je dois avouer ne pas être un grand connaisseur des westerns spaghettis (ou nommés comme tels) mais j'en ai un peu parlé car il me semblait naturel de conclure ce texte par un point sur l'évolution<br /> du western après la grande période hollywoodienne. De plus que ce genre si codifié soit caricaturé ne manque pas d'être un phénomène intéressant.<br /> Sinon, désolé mais je préfère Rio Bravo à La Rivière rouge.<br /> Quant aux films noirs, je publierai dans le courant du mois de février un top 10 de mes préférés et un texte sur l'histoire de ce genre dans le même esprit que celui sur le western. La première<br /> place ira à Assurance sur la mort - chef d'oeuvre de Billy Wilder sur lequel j'ai déjà eu l'occasion d'écrire. Pour le reste, je laisse un peu de suspense...<br /> <br /> PS : Quels sont les références de votre site ?<br /> <br /> <br />
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