Coco Chanel & Igor Stravinsky
Coco Chanel accueille Igor Stravinsky et toute sa famille chez elle et finance le compositeur pour qu’il puisse exercer en toute liberté son métier. Il en découlera une liaison courte mais passionnée.
On ne revient jamais sur les œuvres qui ne vous marquent pas. Et pourtant la vision du film Igor et Coco m’obligerait à le faire. Au moins pour introduire mon texte.
J’ai vu le précédent film de Jan Kounen (99 francs, 2007), je l’avais trouvé sympathique.
J’ai vu Coco avant Chanel (Anne Fontaine, 2009) qui n’était pas spécialement désagréable.
Cependant, je suis incapable de me rappeler quoique ce soit de ces films (les scènes, l’histoire, rien à part la jolie actrice de 99 francs, Vahina Giocante).
N’ayant pas vu d’autre film de Kounen et ne pouvant pas comparer Coco avant à Coco avec, vous n’aurez pas le droit une superbe introduction replaçant le contexte et tout et tout.
La scène qui ouvre le film est la première présentation du Sacre du Printemps en 1913, sept ans avant que Coco Chanel n’invite Igor Stravinsky chez elle. Coco est présente. L’œuvre sera conspuée. La scène est époustouflante. Le réalisateur utilise sa technique virtuose pour nous faire non seulement partager la musique abrupte du compositeur mais également le déroulement chaotique de cette présentation. La caméra tourbillonne et capte toutes les vibrations (bonnes et mauvaises) de la salle. La déconvenue grandit, cloue l’artiste qui finit furieux et de mauvaise foi. Kounen transforme le début d’émeute en spectacle parfait pour la musique du compositeur. Il fait de ce rejet une réussite aux yeux de Coco Chanel.
D’aucuns trouveront cela boursouflé voire prétentieux, pas moi. Le film ne se remettra pas de cette belle ouverture mais garde quand même son charme. Excepté une ridicule scène de lecture de lettre, et une escapade à Grasse qui ressemble à une pub pour le n°5, le film est très délicat et le visage des acteurs utilisés à bon escient notamment la nuque de cygne d’Anna Mouglalis qui transforme Coco Chanel en un être majestueux et inquisiteur face à la femme d’Igor, interprétée par Elena Morozova, qui ressemble … à Jan Kounen !
Elena Morozova
Me souviendrais-je de ce film dans un an ? Quoiqu’il arrive, je me souviendrai du début.
Note de nolan : 3
Coco Chanel & Igor Stravinsky (Jan Kounen, 2009)
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