Joseph et la fille : le bavardage de la mort
Il sort de taule, vieilli, usé, fatigué et se lance dans son dernier casse. Il ne s'agit pas de la biographie fantasmée d’un Jacques Chirac passé par la prison mais d'un tout petit film avec un petit budget, un petit scénario et un casting en petite forme. Xavier de Choudens livre une œuvre pas désagréable mais sans aucun intérêt.
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Réflexions pointues sur films obtus
Jacques Dutronc et Hafsia Herzi
Jacques Dutronc est Joseph, il sort tout juste de prison et s'apprête à se lancer dans un super casse de casino grâce à son copain de cellule Jean, décédé il y a peu. Il va l'apprendre après un coup de raquette dans sa face en guise de bonjour par Julie (Hafsia Herzi), fille de Jean, malfrate à la petite semaine qui squatte la maison de son père qu'elle a à peine connu. Bientôt la jeune fille va tomber sous le charme de Jacques Dutronc qui se demande bien s’il lui reste assez de force pour une jeune fille pleine de vigueur (oui, mais trop quand même…). Evidemment, le héros solitaire et silencieux n'a plus rien à perdre et voit dans la jeune fille une occasion de se rattraper car il serait un peu responsable de la mort de Jean (alors qu'il ne savait même pas qu'il était mort !). En effet, Jean n'a pas arrêté de parler à Joseph du casino et de son système électrique et… il en est mort. Bavardage fatal, ça l'a épuisé (c'est vrai). Les anciens collaborateurs de Joseph, Raphaël (Aurélien Recoing) – qui lui sait que Jean est mort par la faute de Joseph qui l'écoutait parler sans cesse au lieu de lui dire de se taire – et Olivier (Thierry Gibault[1]) ne tardent pas à renifler l'argent et veulent être de la partie. Mais Joseph ne souhaite pas partager.
Que le scénario ne soit pas bien épais, ce n'est pas un problème mais l'alchimie entre Hafsia Herzi et Jacques Dutronc n'opère pas du tout malgré l'effort pour faire de jolis cadres. Et si on se demande bien comment nos héros vont opérer pour le casse, le très faible rythme nous permet de divaguer sur un autre thème essentiel : comment peut-on mourir de trop parler ? A priori c'est plutôt l'interlocuteur du bavard qui subit la torture. Et si Joseph avait torturé Jean ? En effet, Joseph n'est pas bien fort mais il est quasiment imbattable avec une cuillère (à soupe) dans la main et Raphaël en fait les frais. On pourrait donc imaginer qu'il a torturé Jean aux heures de repas. Seulement, la conversation a duré trois ans. A mon avis au bout d'un moment, le Jean il était consentant, cuillère ou pas. Ce qui fait que la question reste en suspens. Et pendant ce temps là, le film est fini.
nolan
Joseph et la fille (Xavier de Choudens, 2009), sortie le 18 août 2010.
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