Kaboom
Comédie multicolore au langage fleuri, Kaboom tente le dérapage incontrôlé dans les thèmes lynchiens. Bien vu, rondement mené, très drôle, le film paie néanmoins une provocation finale arrivant un peu trop tôt.
----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Smith, London et Stella
(Thomas Dekker, Juno Temple et Halley Bennet)
Je crois n'avoir jamais trouvé un film trop court. Il m'est déjà arrivé d'avoir immédiatement envie de revoir un film mais je ne me suis jusque là jamais dit qu'il manquait peut-être quelques passages pour parvenir à l'aboutissement de certains thèmes et atteindre la réussite. C'est sans doute le seul défaut du dernier opus de Gregg Araki dont je n'avais encore jamais vu de réalisation[1] car, pour le reste, c'est du lourd. En racontant l'histoire de Smith (Thomas Dekker), étudiant homo amoureux de son voisin de chambre, surfer hétéro quasi-débile (Chris Zylka), le métrage nous emporte dans une chronique de campus pleine de sexe, de blagues salaces, de plans dragues foireux qui donnent lieu à d'hilarants dialogues au langage très cru (les scènes restent soft). Le film offre ainsi une vision très libre, légère et heureuse de l'amour et des plaisirs de la chair dans un cadre très coloré et fluo. S'ajoute en parallèle une intrigue à la lisière du fantastique. Stella (Halley Bennet) – la meilleure amie de Smith – sort avec une sorcière. Du moins, c'est la seule explication plausible (!) qu'elle ait trouvé devant les inexplicables comportements de sa girlfriend (Roxana Mesquida). Pire, Smith, en pleine descente d'acide, croise une jeune fille mystérieuse qui se fait assassiner par des mecs en masque de loup. Sauf que le lendemain, il n'y a plus de trace. Un complot mystérieux qui rappelle le cinéma de David Lynch ou le film Donnie Darko (Richard Kelly, 2001) mais dans une veine clairement parodique qui vient ajouter une tranche de rire supplémentaire. Et si la fin est un délicieux pétage de plombs, elle arrive sans doute un peu trop tôt coupant les jambes du spectateur.
nolan
Note de nolan : 3
[1] Ce n'est pas pour raconter ma vie mais actuellement je dois faire face à une assez humiliante constatation en matière de culture cinématographique : je n'ai vu qu'un seul film de Gregg Araki, de Lee Chang Dong et d'Apichatpong Weerasethakul mais toute la filmo de Ben Affleck…
Commenter cet article