Le Monde Fantastique d'Oz
Le nouveau film de Sam Raimi est une belle déception. On peine à retrouver l'auteur des Evil Dead et Spider-Man. Embourbé dans un conte aux décors fades, blagues foireuses, rebondissements mous et personnages sans intérêt, le cinéaste réalise mécaniquement et perd son style.
Sam Raimi face à la proposition de salaire de Disney
Après avoir eu la peau de Tim Burton (Alice au Pays des Merveilles, 2010), Disney aura eu celle de Sam Raimi. Même en ayant l'obligeance d'occulter Le Magicien d'Oz (Victor Fleming, 1939), on peine à trouver des qualités au film. Pourtant l'introduction en noir et blanc, en format carré et en stéréo à la place du Surround était une bonne mise en bouche. Sage, certes, mais prenante. Sauf que lorsque l'écran s'agrandit et prend des couleurs, la magie n'opère pas ou peu (contrairement à son illustre prédécesseur mais n'y revenons pas). Les décors sont sans intérêt, l'humour tombe à plat (sauf peut-être pour un enfant ultra indulgent et saoul), l'histoire n'a aucun souffle et on finit par s'y ennuyer fermement. Raimi ne croit même pas en ses bonnes – quoique pas toutes neuves – idées : son héros magicien couard et coureur (malgré le jeu convaincant de James Franco) et sa métaphore du cinéma lors de son meilleur tour dont il gâche quelques effets de surprise (on lui préférera Le Prestige – Christopher Nolan, 2006 ou Hugo Cabret – Martin Scorsese, 2011). Mais l'échec du film pourrait se résumer à celui du personnage de Theodora (Mila Kunis) qui deviendra une méchante sorcière (celle de l'Ouest que l'on retrouve dans le film de Fleming – interprété par Margaret Hamilton – l'oeuvre de Raimi étant un prequel). En faire une amoureuse déçue, oui, mais comment le réalisateur de Spider-Man(2002), qui avait réussi, malgré un costume kitsch, son Bouffon Vert (Willem Dafoe) et sait s'y prendre en matière de sorcière (voir le très bon Jusqu'en Enfer en 2009), a-t-il pu rater à ce point sa transformation ? On a du mal à s'attacher à celle-ci. Pour couronner le tout, il y a le discours que nous n'avons pas écouté mais qui a été tant de fois répété qu'il ne nous a pas échappé : il faut croire en soi. Merci.
Effaçons donc cette déception de notre esprit, le cinéaste étant connu pour avoir déjà eu quelques passages à vide, on attend une remise en forme pour le prochain long métrage.
nolan
Note de nolan : 1
Le Monde Fantastique d'Oz (Sam Raimi, 2013)
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