Les Herbes Folles
Marguerite se fait voler son sac dans la rue. Georges retrouve le portefeuille de Marguerite, veut lui rendre et absolument la rencontrer. Pas si simple. Humour, émotion et cascades en avion, le nouveau film d'Alain Resnais.
Le film est une mécanique audacieuse mais maîtrisée. Avec des choix visuels parfois osés, on pourrait trouver à l'œuvre un côté kistch voire Julie Lescaut. On a bien le droit de le penser mais à mon avis, il n'en est rien. Les couleurs chatoyantes et la différence marquée entre les scènes de studios et les extérieures donnent à certains passages un aspect de rêverie. Je n'utilise pas le terme "onirique" volontairement car cela ressemble plus au cerveau qui flâne entre la réalité et ce qu'il imagine plutôt qu'à un rêve puissant et symbolique.
Et puis il y a le montage. Le déroulement de l'histoire est linéaire mais avec de fines astuces de montage (répétition d'images, boucles sonores,...) le cinéaste réussit de très grand moments de comédies absurdes et quelques magnifiques moments d'émotion. A ce titre, la première rencontre de Marguerite et Georges au milieu du film est un vrai bonheur.
Enfin ce qui enflamme le film, c'est le personnage de Georges Palet (et la partition encore une fois parfaite d'André Dussolier). Animé par un désespoir lié à son passé dont on ne saura finalement pas grand chose, Georges est un homme qui aime profondément l'amour mais déteste parfaitement les femmes, ces briseuses de cœur. Ce personnage complexe, sensible avec cette colère (pas toujours) contenue est une grande réussite.
nolan

André Dussolier, meilleur acteur du monde de la rentrée scolaire 2009
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