Max et les Maximonstres
Max a 8 ans, il est fougueux et imaginatif. Il vit avec sa mère et sa grande sœur. Max se sent bien seul et incompris. Un soir de colère, il quitte la maison, prend un bateau à voile et se retrouve sur une île peuplée de peluches géantes. Une bataille de boules de neige ou de boules de terre, c’est bien. Mais ça ne suffit pas toujours. Retour illico chez maman.
La mère de Max est débordée par son travail, sa vie sentimentale et son fils. La sœur, de Max adolescente, est peu concernée par sa famille. Max, esseulé, trouve refuge sur une île dont il devient le roi. Ses sujets sont de grands assemblages de peluches. Joueurs, rigolos, très tendres mais aussi jaloux, tristes et colériques. Max devient vite proche de Carol, son alter ego version tendre brute (il est d'ailleurs doublé par James Gandolfini, le héros de la série Les Soprano).
Sur cette île, la vie consiste à dormir, jouer, détruire des trucs, construire des forts audacieux, préparer des plans anti-invasions de méchants, bref, une vie d'enfant dans lequel le monde des adultes aurait (enfin) disparu. Evidemment, ce monde est impossible et Max se découvre lui aussi des préoccupations d'adulte après une formidable bataille de boules de terre. Il découvre aussi que ses sujets forment une communauté dans laquelle il doit s'intégrer, communauté qu'il aime et dont il doit appréhender les individualités. C'est ainsi assez terrible de voir à quel point Max a raison sur les adultes et tort sur lui-même. Finalement, se voir à travers à Carol, dilettante, égocentrique et paranoïaque, d'une part, et voir les adultes à travers d'autres monstres avec des défauts assez proches, d'autre part, donne un goût amer aux grands moments de tendresse qui parcourent le film (la sieste mille-feuilles par exemple). Cette ambivalence prend aussi la forme d'un rapport particulier avec la faim. Les monstres (et Max) mangent ceux qu'ils n'aiment pas et ont envie de manger ce qu'ils aiment trop : "Je te mangerai tellement je t'aime" dit K.W à Max sur le départ.
Max Records et Vincent Crowley (voix de James Gandolfini)
Spike Jonze prend les enfants au sérieux et ce film traduit avec beaucoup d'acuité ce que les grandes personnes appellent l'âge de raison. Et, en plus, c'est très bien filmé.
Max et les Maximonstres (2008) de Spike Jonze
Note de nolan : 3
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