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Retour sur Fritz Lang : Le retour en Allemagne, la boucle bouclée ? (1)

3 Décembre 2010 , Rédigé par Antoine Rensonnet Publié dans #Autour de Fritz Lang

Fin de ce retour sur la carrière de Fritz Lang. Celle-ci s’achève là où elle avait commencé soit en Allemagne où le metteur en scène tourne ses trois derniers films. Avant quinze dernières années de vie passées entre projets avortés et érection de sa propre statue. Aujourd’hui, début du retour sur le diptyque indien.

 

Retour sur Fritz Lang

 

8) Le retour en Allemagne : la boucle bouclée ? (première partie)

 

Sommaire actif :

a. Introduction 

b.Le Tigre du Bengale/Le Tombeau hindou

 

a.Introduction 

 

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Affiche du Tigre du Bengale (1959)

 

Après L’Invraisemblable Vérité (1956), Fritz Lang ne réalisera donc plus de films pour les studios américains. Ainsi s’achève une longue phase de sa carrière. Si la lassitude du metteur en scène devant les contraintes du système hollywoodien apparaît évidente, il reste toutefois assez difficile de savoir s’il avait clairement cette volonté de le quitter dès la fin du tournage de ce film – comme il l’affirmait à Peter Bogdanovich  –, si, ce qui est plus probable, cette décision s’est progressivement imposée à lui ou même s’il ne trouvait plus de travail aux Etats-Unis[1]. Toujours est-il que ses trois dernières œuvres, soit le diptyque – dit « indien » – formé par Le Tigre du Bengale (1959) et Le Tombeau hindou (1959) puis Le Diabolique Docteur Mabuse (1960) seront réalisées pour le compte d’un producteur allemand, Artur Brauner. Elles le ramèneront donc, près de trente ans après l’avoir quitté en 1933, dans son premier pays d’adoption, l’Allemagne ; voilà, comment il conte en 1958 ce retour :

 

               

« (…) Le passé n’est pas encore terminé. Tous mes pas sont un peu entourés de mélancolie. J’ai été absent pendant si longtemps, et tout s’est transformé !

On ne peut pas se représenter ce que signifie l’émigration pour quelqu’un qui, comme moi, vit au sein du langage. On est abandonné, on recommence avec les balbutiements des nouveau-nés, on ne sent pas d’élan, on n’entend aucun écho, on ne trouve pas de style. Avant d’être arrivés au point de penser et de rêver en anglais, nous ne pouvions aboutir à rien.

Maintenant que je suis de nouveau en pays de langue allemande, je me sens déjà, ici aussi, un étranger. La langue a tout de même vécu pendant ces trente-et-un ans[2], elle s’est développée, de nouvelles expressions ont apparu, que je ne connais pas, des tournures de langage quotidien que je dois presque me faire traduire – et, quant à moi, en cas d’hésitation, le terme anglais me vient beaucoup plus souvent à l’esprit que l’allemand (…). »

 

  Fritz Lang, Trois lumières (textes réunis par Alfred Eibel), Paris, Ramsay Poche Cinéma, 2007 ; page 219.

 

Teinté de nostalgie comme on le voit, ce retour aux sources est très étrange puisqu’il donne l’impression, partiellement trompeuse, qu’une boucle se referme, Fritz Lang réalisant tout d’abord un projet qui lui était cher et qui lui avait échappé près de quarante plus tôt avant de revenir une dernière fois sur son personnage fétiche, le docteur Mabuse auquel il avait déjà consacré une œuvre en deux parties en 1922 – qui devait le faire admettre parmi les plus grands cinéastes de son temps – Docteur Mabuse, le joueur à laquelle il devait donner, en 1933 pour son dernier film avant de quitter l’Allemagne devenue nazie, une suite, Le Testament du docteur Mabuse. Dans le dernier texte de cette longue série, on reviendra d’abord assez longuement sur le diptyque indien puis on s’intéressera, sans guère s’attarder sur l’ultime film de Fritz Lang, à la fin de sa carrière et de sa vie.

 

b.Le Tigre du Bengale/Le Tombeau hindou

 

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Seetha (Debra Paget) dans Le Tombeau hindou (1959)

 

L’histoire de ce double film est assez étrange. A l’origine, il s’agit d’un scénario écrit au début des années 1920 par le couple formé par Thea von Harbou et Fritz Lang. A cette époque, celui-ci n’est encore qu’un tout jeune réalisateur (il a signé son premier film, Hallblut, en 1919) mais il n’a pas encore véritablement obtenu de très grand succès – même si les deux parties des Araignées (1919 et 1920) l’ont fait connaître – et est surtout reconnu comme scénariste. Il est sous contrat avec le producteur-réalisateur Joe May à qui il soumet le projet de ce qui deviendra le diptyque Le Tombeau hindou (première partie : La mission du Yoghi ; deuxième partie : Le Tombeau hindou). Fritz Lang espère réaliser le film mais Joe May préférera le faire lui-même en 1921. Cela entraînera la rupture entre les deux hommes – in fine, extrêmement bénéfique pour notre auteur – et Fritz Lang dira avoir ressenti une immense frustration de ne pas avoir pu tourner cette œuvre ; voici ce qu’il explique à Peter Bogdanovich :

 

                  

« J’étais à Washington – c’était deux ou trois jours avant le 31 décembre [1957] – et ma secrétaire me dit que j’ai reçu un câble d’Allemagne. Il disait : ‘‘Aimeriez-vous réaliser Le Tombeau hindou pour moi ?’’

En 1920, madame von Harbou avait écrit une histoire intitulée Das indische Grabmal [Le Tombeau hindou], qui était une sorte de rêve fébrile ; j’étais sous contrat avec un producteur-réalisateur allemand, Joe May, et j’étais censé réaliser ce film pour lui (c’était avant que j’obtienne mon premier succès avec Der müde Tod [Les Trois lumières, 1921]). Madame von Harbou et moi travaillâmes sur le scénario, et le thème se développa sous nos mains et devint un film en deux parties (…). Une fois le scénario terminé – je n’oublierai jamais ce jour –, madame von Harbou et moi allâmes trouver Joe May qui se mit à le lire. Il le donna à sa femme, Mia May, et à sa fille ; ils le lurent tous et finirent par dire que c’était fantastique, merveilleux, etc. Il m’a appelé ‘‘Fritzka’’ – allez savoir pourquoi. Madame von Harbou et moi sommes donc rentrés, très heureux. Trois jours plus tard, elle vient me dire : ‘‘Fritz, j’ai de très mauvaises nouvelles pour toi.’’ Je lui demande de quoi il s’agit, et elle me répond : ‘‘Je serai brève : tu ne feras pas ce film’’. Et quand je lui pourquoi, elle me répond : ‘‘Joe May m’a dit que, dans la mesure où tu es un très jeune metteur en scène et que ce film coûtera très cher, il n’a pas réussi à obtenir l’argent de la banque.’’ C’était un mensonge. La vérité était que Joe May, convaincu que ce film serait un grand succès, désirait le mettre en scène lui-même. Je ne pouvais rien faire – c’était fini pour moi. J’étais évidemment très déçu et très malheureux. Comme vous pouvez l’imaginer, je n’ai plus trop apprécié Joe May après cela. Le film fut un grand succès. Les années passèrent. Hitler vint et, durant son règne, on en fit un remake (Richard Eichberg, 1938). Aussi, en 1957, comme j’étais à Washington et que ce câble est arrivé, il m’a semblé qu’un cycle venait de se refermer – comme un arrêt du destin. Il faut faire un film qu’on a commencé – car beaucoup d’idées venaient de moi – aussi, ai-je répondu : ‘‘D’accord, j’essaierai de le faire.’’ Voilà comment je me suis retrouvé dans cette aventure (…). »

 

  Fritz Lang en Amérique, Entretien par Peter Bogdanovich, Paris, Cahiers du cinéma, 1990 ; page 131.

 

 

Effectivement, le film de Joe May fut un succès ce qui poussa le régime nazi à en faire rmettre en scène une nouvelle version à Richard Eichberg en 1938 (également en deux parties)[3]. Et souhaitant relancer le cinéma allemand à la fin des années 1950, certains producteurs songent à réaliser des remakes de films qui ont fait sa gloire dans les années 1920. C’est le cas du producteur indépendant Artur Brauner qui propose différents projets à Fritz Lang[4]. Celui-ci refuse la plupart d’entre eux mais accepte de revenir sur Le Tombeau Hindou pour en proposer enfin sa version, également en deux parties cette fois-ci nommées Der Tiger von Eschnapur (curieusement traduit Le Tigre du Bengale en France) et Das Indische Grabmal (Le Tombeau hindou).

 

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Seetha et Harald Berger (Paul Hubschmidt) dans Le Tigre du Bengale

 

Outre qu’après presque deux ans sans activité professionnelle, il est sans aucun doute très désireux de tourner à nouveau, les raisons de Fritz Lang d’accepter le projet sont nombreuses. On l’a dit, celui-ci lui tient à cœur depuis près de quarante ans et ne pas l’avoir réalisé en 1921 est une grande déception ; ainsi voit-il dans cette nouvelle occasion un « arrêt du destin ». De plus, le film bénéficie d’un budget énorme pour un film européen – 4200000 marks –, certes incomparable avec ceux des superproductions américaines[5] qui commencent à être réalisées par les grands studios hollywoodiens pour contrer la concurrence de la télévision, ce qui lui offre une certaine liberté[6]. Enfin, il sera vendu, au niveau international, essentiellement sur son nom (et un peu sur celui de l’actrice américaine Debra Paget qui est assez connue). C’est donc l’occasion de relancer sa carrière mais aussi de contribuer de manière décisive à la refondation du cinéma allemand ce qui est d’autant important pour le réalisateur qu’il se sent, dit-il, une « dette »[7] vis-à-vis de l’Allemagne. Dès lors, l’investissement de Fritz Lang sera total comme le confirment divers témoignages[8] et comme l’affirme l’auteur lui-même s’agaçant de la question d’un journaliste qui lui demande quelle importance il attache à sa nouvelle œuvre :

 

                 

« Je commence à être fatigué par cette question.

Je ne saurais faire un film avec désinvolture. Je ne vois pas comment on pourrait mener avec désinvolture une entreprise qui dure cinq à six mois et à laquelle on pense tous les jours. Ceux qui disent avoir traité un film avec désinvolture cherchent un alibi, simplement. (…) »

 

 

Fritz Lang, Trois lumières (textes réunis par Alfred Eibel), Paris, Ramsay Poche Cinéma, 2007 ; page 221. [9]

 

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Seetha dans Le Tigre du Bengale

 

Le diptyque indien connaîtra un réel succès public dégageant – ce qui n’était en rien évident – des bénéfices. Néanmoins, il ne présidera en rien à une relance de la carrière de Fritz Lang et encore moins à une quelconque renaissance du cinéma allemand (qui adviendra au début des années 1970 avec des réalisateur comme Werner Herzog ou Rainer Werner Fassbinder et qui ne devra rien à Fritz Lang). En effet, ce double film est un cuisant échec critique – même si en France, certains (notamment aux Cahiers du cinéma dont la rédaction compte nombre d’admirateurs de Fritz Lang) sauront en déceler les qualités – et beaucoup, en le découvrant, se demandent même si le réalisateur n’est pas gagné par une certaine forme de sénilité. Comment expliquer une telle dichotomie entre le succès public et la réception critique majoritaire – d’autant plus étonnante que le réalisateur disait vouloir rester « fidèle à [son] principe éprouvé de faire des films pour les différentes couches du public »[10] ? D’un côté, on comprend aisément ce qui a pu séduire le public. En effet, le diptyque indien est une parfaite œuvre d’aventure dans laquelle Fritz Lang montre tout son sens de la narrationet du découpage, entrecroisant en permanence différents plans de récits – notamment l’histoire d’amour entre l’architecte allemand Harald Berger (Paul Hubschmidt) et la danseuse Seetha (Debra Paget) contrariée par les vues qu’a le Maharadjah Chandra (Walter Reyer) sur cette dernière et une intrigue politique relativement complexe puisque Ramigani (René Deltgen), frère de Chandra, vise, appuyé sur certains grands et les prêtres, à renverser son frère –, et jamais aucun des différents protagonistes n’a une vue d’ensemble de la situation au contraire d’un spectateur auquel le réalisateur donne toutes les cartes en main comme il aime généralement à le faire ainsi qu’il l’expose dans un article nommé « Dictionnaire » publié dans les années 1960 :

 

                 

« Cartes sur table – J’ai trouvé aujourd’hui quelque chose qui est très intéressant pour moi, et je crois que c’est vrai : dans tous mes films je mets cartes sur table. Je crois que c’est beaucoup plus intéressant que les films policiers anglais où l’on ne sait pas qui est le meurtrier, ou le coupable. Je crois qu’il est plus intéressant de montrer, comme pour une partie d’échecs, ce que chacun fait. »

 

  Fritz Lang, Trois lumières (textes réunis par Alfred Eibel), Paris, Ramsay Poche Cinéma, 2007 ; page 239.

 

Ainsi, le rythme est-il excellent et Fritz Lang renoue avec un plaisir évident avec le serial des années 1920 jouant avec un talent consommé des ressources offertes par le montage parallèle et systématisant le raccord son/image pour relier entre eux les différents théâtres dans lesquels l’action se déroule.

 

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Seetha et Chandra (Walter Reyer) dans Le Tigre du Bengale

 

D’un autre côté, cette maîtrise évidente n’a pourtant pas suffit à convaincre la plupart des critiques au moment de la sortie des films. On tentera de le comprendre en remarquant que le diptyque dégage un charme suranné, qu’il est aisé de qualifier de démodé. On est loin en effet de la modernité proposée par certaines œuvres européennes de la fin des années 1950 – songeons à celles d’Ingmar Bergman ou au cinéma italien – et on peut avoir l’impression que Fritz Lang se perd quelque peu en renouant avec de si vieilles amours. Il retrouve ainsi certaines de ses tendances des débuts de sa carrière, signant, par exemple, une séquence dans laquelle on voit un fakir montrant ses tours – ce qui fournira à Ramigani l’occasion d’assassiner Bahrani (Luciana Paluzzi), la servante de Seetha – qui évoque des scènes équivalentes de Docteur Mabuse, le joueur. De même, de nombreux plans sont marqués par un monumentalisme qui était très présent dans la première carrière allemande du réalisateur (notamment dans  Les Nibelungen en 1924 et Metropolis en 1927) mais qu’il avait peu à peu complètement abandonné dans sa période américaine. Bref, ce retour aux sources est indéniablement un retour en arrière (en partie assumé comme tel) qui peut expliquer la grande déception des critiques. Ajoutons aussi que l’exotisme qui est l’argument même du film vire largement au kitsch notamment lorsque l’on regarde ces acteurs européens un peu ridicules avec leur maquillage qui les grime en Indiens. Dès lors, on l’admettra volontiers Le Tigre du Bengale et Le Tombeau hindou, s’ils confirment les qualités de conteur de leur auteur (ce qui aurait tout de même dû être mis en avant même par les plus rétifs des critiques), n’inventent aucune modernité cinématographique. Assurément, cela doit constituer une déception pour Lang mais, monstre sacré des âges d’or des cinémas allemand et américain, il ne pouvait non plus être l’homme de toutes les époques de son art. Il serait par contre totalement faux de conclure à partir de ces quelques éléments que le diptyque indien ne constitue qu’une œuvre agréable par ses qualités formelles mais dénuée d’intérêt sur le fond. On y reviendra dans la seconde partie de ce texte.

 

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Seetha dans Le Tombeau hindou

 

Ran

Auparavant : L'Invraisemblable vérité   La suite :La boucle bouclée ? (2)
 

[1] On sait qu’après Le Diabolique docteur Mabuse donc au début des années 1960, Fritz Lang projettera de tourner de nouveaux films aux Etats-Unis ce qui n’adviendra pas – on y reviendra à la fin de ce texte. Mais, en 1956-1957, il est difficile de savoir véritablement comment le réalisateur envisage la suite de sa carrière. Sans doute espère-t-il sincèrement qu’elle connaisse une nouvelle étape et n’en maîtrise-t-il que partiellement le cours. Dans le doute, on s’en tiendra donc aux seuls faits.

[2] Pourquoi trente-et-un ans ? Fritz Lang n’a été absent d’Allemagne que vingt-cinq ans…

[3] La version de Richard Eichberg (dont le nom figure assez curieusement – en compagnie, ce qui est plus logique, de celui de Thea von Harbou auquel notre auteur rend ainsi un certain hommage… – au générique des deux films de Fritz Lang) est assez catastrophique. Le film ne présente, à vrai dire, que deux intérêts. Le premier est d’ordre historique : dans cette production qui n’a absolument rien d’une œuvre de propagande, on voit à quel point une idéologie raciste est sous-jacente (dans la représentation des différences entre cultures européenne et indienne). Le second réside dans la confrontation avec l’œuvre ultérieure de Fritz Lang. Toute la différence entre un réalisateur sans grand talent et un génie apparaît clairement à partir d’un matériau pourtant commun.

[4] Ceux-ci lui sont proposés avant ou après qu’il ne réalise son remake du Tombeau hindou. On lui demande de réaliser de nouvelles versions de plusieurs de ses films – Les Trois Lumières ; Les Nibelungen ; Metropolis ; Le Testament du docteur Mabuse (ce qui aboutira donc à la création d’un nouvel « épisode » de la série mais non d’un remake) – mais aussi de ceux d’autres réalisateurs comme Die Herrin der Welt (Joe May, 1919-1920), Le Cabinet du docteur Caligari (Robert Wiene, 1920), Nosferatu, Une symphonie de l’horreur (Friedrich Wilhelm Murnau, 1922 ), Faust (Friedrich Wilhelm Murnau, 1926). Seul ce dernier projet intéressera Fritz Lang mais il échouera en 1959.

[5] Ainsi un film comme Ben-Hur (William Wyler,1959) a coûté plus de treize millions de dollars mais, à la fin des années 1950, le budget d’un film allemand n’excède que rarement un million de marks.

[6] Fritz Lang peut ainsi tourner en Inde, un pays qu’il se flatte de bien connaître. C’était également l’un des souhaits auquel il avait dû renoncer en abandonnant le projet de Taj-Mahal en 1956. 

[7] Voir Fritz Lang en Amérique, Entretien par Peter Bogdanovich, Paris, Cahiers du cinéma, 1990 ; page 133.

[8] Voir Fritz Lang, Trois lumières (textes réunis par Alfred Eibel), Paris, Ramsay Poche Cinéma, 2007 ; pages 293-310. Par ces témoignages, la réputation d’un Fritz Lang perfectionniste à l’extrême, voire tyrannique se trouve largement confirmée . Par ailleurs, les acteurs et collaborateurs de Fritz Lang sur le diptyque indien (et Le Diabolique Docteur Mabuse) insistent beaucoup sur l’impression de jeunesse que leur donne le vieux metteur en scène.

[9] De manière très surprenante, Fritz Lang dira pourtant à Peter Bogdanovich : « Mais, voyez-vous, je n’ai pas réalisé ces films [Le Tigre du Bengale, Le Tombeau hindou et Le Diabolique Docteur Mabuse] parce que je les croyais importants, mais parce que j’espérais que, si j’arrivais à permettre à quelqu’un de faire de gros bénéfices, j’aurai de nouveau – comme sur M [M, Le Maudit, 1931 – la possibilité de travailler en toute liberté. Ce fut mon erreur. » ; Fritz Lang en Amérique, Entretien par Peter Bogdanovich, Paris, Cahiers du cinéma, 1990 ; page 135.

[10] Fritz Lang, Trois lumières (textes réunis par Alfred Eibel), Paris, Ramsay Poche Cinéma, 2007 ; page 220.

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