Top 10 des films de Steven Spielberg
Avec plus d’une vingtaine de films au compteur, un top 10 des oeuvres de Steven Spielberg ne me paraissait pas insurmontable au vu de la grande qualité des films sortis durant les années 2000. Après un premier évident, un classement par paquet : 00's, entertainment et un film "sérieux".
---------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------
Top 10 Spielberg
Duel 1973
La guerre des mondes 2005
Minority Report 2002
Arrête moi si tu
peux 2003
Intelligence Artificielle 2001
Indiana Jones et la dernière croisade 1989
Les dents de la mer 1975
1941 1980
Hook 1992
Il faut sauver
le soldat Ryan 1998
Duel et la Guerre des Mondes prennent très logiquement la tête traitant de thèmes similaires (le passage à l’âge adulte) avec grand talent même si le film de 1973 me paraît très supérieur. Mais ce dernier est suivi par le quartet de grands films que sortit Spielberg dans les années 2000 et presqu’à la suite : si la Guerre des Mondes me paraît être le meilleur, c’est sans doute grâce à sa durée plus raisonnable, je pense que les trois autres films auraient mérités quelques minutes de moins. Pour rebondir très légèrement sur le thème du moment sur De son cœur, Minority Report mélange avec bonheur l’hyper-rationnalité et l’intervention divine, thèmes classiques du film de science fiction. Après les cinq premiers, viennent ensuite les œuvres revues mille fois, le troisième Indiana Jones, le requin et la satire du film de guerre. Sylvain Lavallée dans son blog (Séquences, onglet sur la droite) reproche à Spielberg d’avoir lancé la déresponsabilisation du spectateur face à la violence avec Les Dents de la mer et Indiana Jones. Je ne suis globalement pas d’accord. D’abord parce que ce discours ultra-rabâché vise généralement des auteurs comme Tim Burton (Sleepy Hollow, 1999) et Quentin Tarantino (l’ensemble de sa filmographie mais surtout son dernier opus, Inglourious Basterds en 2009) et Spielberg donc. Réalisateurs qui effectivement jouent avec la violence graphique et du plaisir d’être terrifié mais qui ne tiennent pas de discours justifiant les actes de violence, ce qui me paraît plus dangereux (comme les blockbusters américains des Richard Donner et compagnie qui furent la résultante de vigilante movies). Lavallée critique la façon qu’a Spielberg de tuer des nazis à la pelle en rigolant dans Indiana Jones. Sauf qu’il s’agit plus à mon sens d’une marotte liée à l’enfance (la tétralogie est inspirée de films d’aventures des années 50) où la mort n’existe pas vraiment : pan t’es mort et après on dirait que je sautais du pont au-dessus des serpents. Cela reste cohérent par rapport à la filmographie de l’auteur. Etant critiqué depuis toujours sur ce point (et les 35 ans de Jaws le remet sur le devant de la scène), Spielberg affrontera cette image avec ses films « sérieux » pour la plupart inégaux mais dont la violence assez frontale ne sera pas exempt d’un jeu avec le spectateur (il lui sera violemment reproché la scène de douche/chambre à gaz dans La liste de Schindler en 1994). Il est « amusant » de constater que le film qui ferme ce top contient une gigantesque boucherie dans laquelle les soldats tombent comme des mouches, spectaculaire et « déresponsabilisant » dans le sens où il s’agit d’anonymes, de personnages qui n’ont pas le temps d’exister et qui disparaissent aussitôt[1]…J’ai d’ailleurs choisi le soldat Ryan parce qu’il s’agit sans doute du meilleur représentant d’une décennie très inégale, les années 1990, pour le réalisateur et de son meilleur « film sérieux ».
[1] Ce qui constitue un excellent contrepoint avec la suite du film puisque nous aurons le temps de faire la connaissance de quelques soldats qui mourront les uns après les autres. Ce qui m’avait d’ailleurs traumatisé.
Commenter cet article