Whiplash
Fletcher : Ma technique pour débusquer un génie ? Lui dire qu'il est une merde en permanence, hein gros nul ? Andrew : Non ! Vous êtes une ordure ! Frappez-moi ...
Whiplash (Damien Chazelle, 2014)
Le premier film de Damien Chazelle pose problème. Le sujet, c'est Andrew, un batteur (Miles Teller), élève d'une prestigieuse école de jazz, qui rêve de recevoir l'enseignement de Terence Fletcher (J.K. Simmons – Oui, le Schilinger de la série Oz) réputé pour être un tortionnaire. Son rêve va devenir réalité et surtout tourner au cauchemar. Chazelle va-t-il questionner cette façon violente de pousser l'artiste au-delà de ces limites ? On croit (et sans doute lui aussi) mais, très vite, le cinéaste se repaît des scènes de souffrances (les doigts qui saignent, la transpiration, les pleurs, l'accident de voiture – oui, oui, le héros se prend même camion en conduisant) et d’humiliations répétées. Pire, dans un dénouement à rebondissements plutôt prenant, il semble complètement cautionner l'attitude de Fletcher : et oui, c'est bien en réduisant le gamin en poussière qu'il a fini par obtenir que celui-ci se révèle complètement. N'importe quoi. A notre sens, Chazelle se prend les pieds dans le tapis entre le thème de l'artiste tyrannique mais génial et l'apologie de l'humiliation que dénonçait Kubrick dans Full Metal Jacket (1987). D'ailleurs, si le musicien était remplacé par un sportif, le film ne serait pas bien différent. En effet, Whiplash ne parle pas vraiment de musique sauf à considérer le jazz comme une discipline sportive. Evidemment, difficile de ne pas apprécier quelques morceaux notamment ceux qui terminent le film, mais il s'agit d'un élément de décor plutôt qu'une réflexion sur la capacité créatrice. Car attention, Whiplash, c'est aussi un morceau de jazz, pas seulement le titre d'une réjouissante chanson de Metallica. Mais c'est quand même un film de bourrin.
nolan
Note de nolan : 1
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