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Whiplash

20 Janvier 2015 , Rédigé par nolan Publié dans #Critiques de films récents

Fletcher : Ma technique pour débusquer un génie ? Lui dire qu'il est une merde en permanence, hein gros nul ? Andrew : Non ! Vous êtes une ordure ! Frappez-moi ...

Fletcher : Ma technique pour débusquer un génie ? Lui dire qu'il est une merde en permanence, hein gros nul ? Andrew : Non ! Vous êtes une ordure ! Frappez-moi ...

Whiplash (Damien Chazelle, 2014)

 

Le premier film de Damien Chazelle pose problème. Le sujet, c'est Andrew, un batteur (Miles Teller), élève d'une prestigieuse école de jazz, qui rêve de recevoir l'enseignement de Terence Fletcher (J.K. Simmons – Oui, le Schilinger de la série Oz) réputé pour être un tortionnaire. Son rêve va devenir réalité et surtout tourner au cauchemar. Chazelle va-t-il questionner cette façon violente de pousser l'artiste au-delà de ces limites ? On croit (et sans doute lui aussi) mais, très vite, le cinéaste se repaît des scènes de souffrances (les doigts qui saignent, la transpiration, les pleurs, l'accident de voiture – oui, oui, le héros se prend même camion en conduisant) et d’humiliations répétées. Pire, dans un dénouement à rebondissements plutôt prenant, il semble complètement cautionner l'attitude de Fletcher : et oui, c'est bien en réduisant le gamin en poussière qu'il a fini par obtenir que celui-ci se révèle complètement. N'importe quoi. A notre sens, Chazelle se prend les pieds dans le tapis entre le thème de l'artiste tyrannique mais génial et l'apologie de l'humiliation que dénonçait Kubrick dans Full Metal Jacket (1987). D'ailleurs, si le musicien était remplacé par un sportif, le film ne serait pas bien différent. En effet, Whiplash ne parle pas vraiment de musique sauf à considérer le jazz comme une discipline sportive. Evidemment, difficile de ne pas apprécier quelques morceaux notamment ceux qui terminent le film, mais il s'agit d'un élément de décor plutôt qu'une réflexion sur la capacité créatrice. Car attention, Whiplash, c'est aussi un morceau de jazz, pas seulement le titre d'une réjouissante chanson de Metallica. Mais c'est quand même un film de bourrin.

 

nolan

 

Note de nolan : 1

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A
D'abord, je suis assez d'accord concernant l'efficacité du film.<br /> <br /> Pour le reste qui est le principal, il me semble que, effectivement, Whiplash est presque tout à fait dépourvu d'éthique et que le regard porté sur le personnage de Fletcher, mélange de classe et d'abjection, est souvent inacceptable, justement parce qu'il ne se pose pas cette question d'acceptabilité. <br /> <br /> Ceci étant dit, cher nolan, je suis cependant quand même moins sévère que toi et, surtout, je trouve que le film serait bien pire sans son ultime partie. Il s'achèverait sur la juste chute du tyran et le retour à la normale d'Andrew dans un final bien-pensant qui permettrait de mettre de côté tout ce qui a précédé et ajouterait, dès lors, une touche supplémentaire de cynisme dans une barque déjà bien chargée.<br /> Au moins, avec ses dernières séquences, le film trouve-t-il une forme de cohérence. L'erreur commise par beaucoup est, je crois, de considérer que Fletcher pervertit Andrew et que ce pocessus ne justifie évidemment pas le résultat qu'il obtient. Or, il me semble, que tout montre que, rencontre avec Fletcher ou pas, il n'y a - moralement (que Chazelle pose ou non la question dans ces termes ne change, en l’occurrence, pas grand-chose) - rien à sauver chez Andrew. Ses relations avec les autres, qu'il s'agisse de son père, de sa famille, de sa copine, de ses rivaux, de ses partenaires dans le groupe, ne cessent de le souligner. Dans ces conditions, le final gagne, sinon en finesse, du moins en puissance expressive. On est bien dans la confrontation/réunion entre deux monstres ou, peut-être plus encore, entre Frankenstein et sa créature mais, en tout cas, Fletcher perd définitivement, ce qui n'avait cessé d'être en filigrane, le monopole de la monstruosité. On remarque d'ailleurs que, dans ce moment, outre que les autres jazzmen sont, comme d'habitude, ravalés au rang d'objet servant au délire des deux héros, le public, lui, disparaît totalement. Or, le discours de Fletcher, la justification de ses actes, est d'offrir un nouveau Charlie Parker au monde. Mais, évidemment, quand il semble le faire éclore (est-ce vraiment le cas d'ailleurs ou n'est-ce que le produit d'une double folie ?), le monde n'est plus vraiment invité à la fête.
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A
Dans le faux final bien-pensant, il est quand même souligné qu'Andrew agit contre sa volonté...<br /> <br /> Quant à ce que voulait dire Damien Chazelle... On en revient un peu toujours à la même chose. Son absence volontaire de questionnement éthique, ajoutée aux autres écueils du film, le conduit vers une absence complète, mais probablement involontaire, de maîtrise de son propos.
N
Salut Antoine, <br /> Sévérité un peu atténuée dans ma réponse à Desmos. L'éclairage qui tu apportes sur la dernière partie du film est captivant et ce d'autant que pour ma part, je n'y ai rien vu d'autre qu'un classique coup de théâtre de film d'action (mais très bien mis en scène). Et je pense que Chazelle non plus n'a pas pensé à ça :-) mais comme tu le dis, ça ne change pas grand chose. <br /> Cela dit, le possible final bien pensant était si forcé que le cinéaste n'avait sans doute pas l'intention de vraiment finir comme cela avec une forme de &quot;justice&quot;. <br /> Ton commentaire me rappelle aussi que ma courte note n'aborde absolument pas le personnage d'Andrew (à l'exception de la légende sous l'image). Mais je ne sais pas quoi en penser, il semble être un masochiste prétentieux, parfois imbécile dans son suivisme, parfois plutôt bon en connard. La façon avec laquelle il humilie ses frères (ou cousins) pendant le repas familial était plutôt pas mal. Mais encore une fois, j'ai fini par ne plus savoir ce que voulait dire Chazelle.
S
Le film de Chazelle fait débat parce qu'il met à bas le postulat que le talent est inné. <br /> Ce qui déplait c'est qu'on ne montre pas la naissance d'un dieu de la musique sous l'angle romantique de la réussite facile et joyeuse mais sous celui du labeur harassant et destructeur.<br /> Or, les génies sont des gens qui ont sué sang et eau pour en arriver à transcender leur art.<br /> Mais on aimerait croire au récit d'un maître gentil qui ne ferait qu'accompagner tranquillement un surdoué dans sa quête de perfection.<br /> Or il n'en est rien, sinon on serait débordé d'artistes talentueux, ce qui n'est pas le cas.<br /> <br /> Les génies sortent du lot par leur travail acharné quitte à tout sacrifier. Et seuls les plus forts se dégagent de la masse. Le génie n'est pas démocratique. C'est le mérite de ce film de le rappeler à une époque où chacun se glorifie d'être un créateur, encouragé en cela par une propagande étatiste aussi mensongère que consensuelle.<br /> <br /> Par ailleurs, la mise en scène est extrêmement bien maîtrisée et s'accorde parfaitement à la rigueur du propos : fluide et rythmé comme un bon morceau de jazz.<br /> <br /> Et c'est cette énergie, cette puissance visuel et ce propos radical qui en font, selon moi, un des meilleurs films de 2014.
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A
Autant, je peux, malgré mes réticences, défendre (cf. mon premier commentaire) le film sur certains de ses aspects et surtout contre certaines critiques notamment celles qui se construisent en inventant de toutes pièces ou presque une asymétrie entre les deux personnages principaux. Autant, là, quand même, je ne suis pas d'accord et j'ai du mal à voir dans Whiplash un quelconque éloge de la rébellion créatrice.<br /> <br /> Concernant la parabole, dans celle-ci, Steven ne fait de mal à personne - même s'il bouleverse un peu les repères de ses parents. Dans Whiplash, Andrew et Fletcher ne se contentent pas de se confronter l'un à l'autre, ils détruisent aussi ceux qui les entourent et c'est à peine mis en question.<br /> <br /> Le second problème est extrêmement bien posé dans la note de nolan. L'échec de Chazelle dans le film, c'est aussi de ne pas parvenir à vraiment inventer un personnage créatif. Car, quels que soient la noblesse de vues prêtée aux deux protagonistes, l'art, pour eux, ça se résume quand même à &quot;plus vite, plus haut, plus fort&quot;, à quelque chose - Andrew le dit explicitement à ses cousins et, par là, le film détruit une partie de son esquisse de propos - de purement objectif. Ainsi Andrew finit-il plus par apparaître comme un futur champion olympique de jazz qu'autre chose. Dans ces conditions,l'art se prête tout à fait à un système de sélection (lui-même jamais mis en cause) qui ressort du darwinisme social. C'est sur ce point que se focalise, à juste titre, une partie des critiques - modernes ou antimodernes, je ne sais pas (du triomphe de la volonté à Wall Street, en passant par Stakhanov, il y en a du monde à attaquer). Et si, évidemment, je ne peux que les rejoindre, il faut donc bien voir que cela découle directement de l'incapacité de Chazelle de penser et saisir un processus de création. Bref, le discours dénoncé n'est que la résultante, triste, logique et banale, d'une vision très étriquée.
N
Sylvain, tu vas me trouver de mauvaise foi mais je ne vois pas le rapport avec la choucroute. Dans ta parabole, Steven fait tout tout seul. Qui est l'auteur ? Et surtout pourquoi Aude et Marc ont appelé leur fils Steven ? ;-)<br /> En tout cas, ça me fait penser que je ne parle pas beaucoup d'Andrew dans ma courte note.
S
Justement non, il ne cherche pas à le détruire mais à le créer.<br /> Il a perçu le potentiel de folie créatrice et si Andrew arrive à détruire les obstacles qu'il met devant lui Fletcher aura créer un Dieu.<br /> En cela le film est antimoderne et c'est pourquoi il ne plait pas vraiment.<br /> <br /> Cela me rappelle une histoire qui illustre cet état d'esprit destructeur/créateur :<br /> &quot;Steven est un petit garçon. Sur la plage, il ne construit pas des châteaux de sable, non. Il bâtit des murs. Petites mains, seau, pelle. Le sable lourd prend dans ses mains forme de briques. Il tasse. modèle. Ecarte le surplus. Il recommence ainsi des centaines de fois. Arrivé au premier soir, son père Marc lui demande, amusé autant qu'étonné: &quot;pourquoi t'es-tu enfermé entre quatre murs? Tu fais comment pour sortir?&quot; &quot;-simple, je saute par-dessus!&quot; Aussitôt dit...<br /> <br /> Le lendemain, Steven décide de bâtir plus haut. Au coucher du soleil, il a terminé trois côtés. Son père lui fait signe de les rejoindre, sans dire un mot de plus. Une certaine inquiétude, qu'il dissipe bien vite &quot;les gamins, ça fait parfois de drôles de choses&quot;. Steven abandonne son ouvrage à la nuit, un peu déçu de n'avoir qu'à profiter du mur fantôme pour s'évader de sa forteresse.<br /> <br /> Le surlendemain, Steven arrive tôt. Bien décidé à achever son oeuvre. Sa soeur qui l'appelle pour jouer dans la mer? &quot;-occupé&quot; Des vacanciers lui proposant de jouer au beach-volley? &quot;-volontiers, mais pas aujourd'hui&quot;. Le repas de midi à &quot;La Goulette&quot;, clinquant repaire à l'imitation d'une brasserie parisienne? &quot;-je me suis fait un sandwich&quot;. Sa mère Aude convainc son mari de le laisser sur la plage &quot;ça lui passera; et puis il a dix ans, il peut rester seul, on le voit depuis la terrasse&quot;. Elle aussi prèfère nier l'inquiétude devant le comportement bizarre de son garçon. &quot;Et si on rentrait plus tôt à Paris? Ca nous fera du bien de retrouver nos habitudes, hein?&quot; Steven dresse des murs si hauts qu'on ne voit plus dépasser sa tête. Goguenards, un groupe d'ados vient le titiller: &quot;hé, le bagnard, ça va dans ta prison?&quot;.<br /> Steven pose ses outils, réellement surpris. Prison? &quot;Mais j'en sors comme je veux! Il suffit que je donne un coup de pied et une brèche se fera jour!&quot; &quot;-à quoi bon alors ton drôle de jeu? On dirait un autiste! Tu vas te faire in-ter-ner !!!&quot; &quot;Et pour quelle raison? Qu'y a-t-il de mal à vouloir ériger une contrainte pour s'astreindre à la dépasser? Vous passez bien votre temps à jouer à des jeux dont les règles n'ont d'autre sens que de vous pousser à les contourner pour arriver à vos fins! C'est bien le sens des jeux de société, ou alors des règles de football où interdire la main aboutit à devenir un virtuose du pied! Serais-je plus fou moi qui ne me contente pas de me fondre dans un corpus de limites, interdits, lois, qui plus est en rajoute? Les hommes qui ont gravé dans le marbre nos lois morales sont sûrement moins fous que les suiveurs, qui plus sûrement se comporteraient comme d'authentiques sociopathes si il n'y avait ce moule délicieusement confortable du &quot;y a ka faire komme ça&quot;! Il faut une plus grande dose de folie à celui qui endure une vie sans se poser de questions hors des clous qu'il n'en faut pour créer ou explorer l'inconnu.&quot;<br /> <br /> &quot;-oh vache, il est complètement chtarb! Venez les gars, on le laisse tout seul!&quot;<br /> <br /> Le soir venu, au grand soulagement d'Aude et Marc, il n'y avait plus ruines que de ces murailles, et au milieu de ces ruines, un mignon petit château de sable. Arborant une fausse fierté enfantine: &quot;Vous avez-vu mon château?&quot; &quot;-et il t'a fallu préparer tous ces murs de sable pour en arriver là?&quot; répond son père, rassuré et amusé.<br /> <br /> Dimanche soir, la petite famille normale est de retour dans son trois-pièces du XVIIe arrondissement. Cinq jours à la plage, idylliques. Une petite famille moderne, contente d'expliquer à qui veut l'entendre que tout s'est bien passé: &quot;c'était bien; hormis le soleil et la mer, il ne s'est rien passé&quot;. Une famille moderne, résolument normale, c'est une famille où il ne se passe rien. Surtout, rien de grave.<br /> Cette nuit là, Steven rêve de gravir l'Everest. Pas très normal. Et pouvant conduire à de bien graves choses.&quot;
N
Salut Sylvain, le talent c'est inné, ça ne me parait pas choquant comme postulat. Mais il ne fait pas tout, il y a le travail (sans doute intense, je ne sais pas, je suis une feignasse mais c'est pas grave parce que je n'ai aucun talent particulier) et la chance (parce que bon, on sait jamais, le nouveau David Bowie a peut-être eu un accident de voiture et il a va falloir encore attendre pour le découvrir). Fletcher voit rapidement que son élève est un bon. Soit. Il veut le pousser dans ses retranchements pour voir s'il est génial. OK. Mais pourquoi doit-il chercher à le détruire ? Il ne fait que ça, il le rend fou. Je suis désolé mais vraiment je ne comprends pas bien où Chazelle veut en venir et je pense qu'il prend surtout plaisir au spectacle de la souffrance, à la glorification de la torture plus que le sacrifice romantique d'un génie.
D
Effectivement, la plupart des critiques négatives portées à l'encontre du film lui reprochent comme vous un message qui serait problématique. Problématique puisqu'à l'encontre de l'idée (couramment acceptée, y compris par moi) que le génie, et même le &quot;simple&quot; talent, musical (ou sportif, ou artistique, ou scientifique, bref...) ne saurait apparaitre simplement par l'exercice, aussi intense soit-il, et encore moins sous la pression d'un enseignant. La virtuosité est innée où ne l'est pas, point. On pourrait effectivement voir que Chazelle propose (en partie malgré lui je pense, le propos le dépasse sûrement) un discours inverse, ou qui en tout cas dirait que le génie, même inné, doit nécessairement passer par la souffrance, l'humiliation et la pression pour se révéler. Effectivement, difficile d'adhérer à ça.<br /> Mais au delà de ça, j'ai néanmoins un grand respect pour le film, pour une raison simple et que vous avez rapidement évoquer : il est prenant, et même très prenant. Il m'a embarqué, et je suis ressorti de la salle grisé et avec une pêche d'enfer (notamment grâce à la dernière scène). Et évidemment cette qualité vient de la forme, &quot;l'emballage&quot;, et certain trouveront certainement un peu vulgaire de se baser sur la seule forme pour évaluer un film, surtout que celle-ci n'est pas travaillée de manière très subtile (montage hyper-dynamique, jeu outré des acteurs...). Je me rends bien compte de tout ça, j'ai même d'habitude peu de goût pour les films tape-à-l'oeil, mais je ne peut que constater que sur moi, ça a été très efficace. D'où mon respect pour le film, car si l'on se penche sur ses simples qualités cinématographiques (exercice intéressant), et bien Chazelle s'est fixé un but avec la mise en scène et l'a parfaitement rempli, tout en tapant dans un travail assez classique de l'hystérie formelle. Pourquoi c'est efficace plutôt que putassier, mystère. Peut-être est-ce que ça a voir avec la musique ? Toujours est-il que c'est hyper efficace, au point de m'avoir pousser à ignorer le fond et à simplement jouir du film en lui-même. Donc respect.
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N
Merci Desmos pour ce commentaire. La question du chef tyrannique et sévère - n'est cinématographiquement parlant - pas inintéressante et elle apparaît souvent dans les films américains. Pourquoi se contenter de &quot;bien&quot; quand on est capable de faire &quot;génial&quot; ? semble dire Chazelle mais son illustration - l'humiliation permanente, la duperie et la souffrance quasi-christique, ... que Chazelle veut critiquer - constitue selon moi un contresens. J'aurais pu comprendre que son enseignant soit un dur, quelqu'un qui crie, qui est parfois un bloc très fermé, mais là il est surtout complètement malade. Et les scènes de tortures que s'inflige l'élève - notamment les mains en sang - ont fini par me faire doucement rigoler. Je reconnais cependant, comme vous le dites, que le film, si on le regarde comme un film d'action, se laisse regarder. Surtout la fin, quand je me suis rendu compte que j'étais pris dans le jeu de la vengeance et du règlement de comptes, je me suis dit que le métrage n'était pas mauvais. Mais il pose problème, il y a trop de contradictions pour que je fusse emporté comme vous.
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